Dévaluation du franc CFA : Christine Lagarde répond à Jeune Afrique

  • publiè le : 2017-01-14 15:01:05
  • tags : dévaluation - franc - christine - lagarde - répond - jeune - afrique
Dévaluation du franc CFA : Christine Lagarde répond à Jeune Afrique

(Photo d'archives pour illustrer l'article)

Le FMI jure ne pas avoir agité l'option d'une dévaluation lorsdu sommet de la Cemac, le 23 décembre. Pourtant, les États membres l'ontofficiellement rejetée.
Tout ce qui touche au franc CFA, à son ancrage et à saparité avec l'euro étant, par les temps qui courent, ultrasensible etinvariablement démenti, la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, et leconseiller Afrique de François Hollande, Thomas Melonio, sont tous deux montésau créneau au cours de la semaine du 9 janvier pour« rectifier » une information publiée par Jeune Afrique.
Le second l'a fait lors d'un briefing de presse consacré ausommet Afrique-France de Bamako et la première par le biais d'un communiqué quenous a adressé son directeur de la communication, Gerry Rice. En cause,l'option d'une dévaluation du franc CFA d'Afrique centrale queMme Lagarde, appuyée par le ministre français de l'Économie et desFinances, Michel Sapin, aurait agitée lors du sommet extraordinaire des chefsd'État de la Cemac, le 23 décembre 2016 à Yaoundé.
Lors de cette rencontre, explique Gerry Rice, « le FMI asoutenu sans équivoque que l'accord sur la monnaie commune, le franc CFA,constitue un atout majeur pour la région, et que pour préserver son ancrage auniveau actuel, il fallait une action rapide, commune et décisive. La nettebaisse des prix du pétrole ainsi que les défis sécuritaires ont mis les pays dela Cemac à rude épreuve. Des mesures ont été prises pour remédier à cettesituation, mais elles se sont révélées insuffisantes. C'est pour revigorerl'effort de réformes dans la région qu'a été organisé ce sommet au cours duquelles chefs d'État de tous les pays de la Cemac ont affirmé ensemble leurdétermination à maîtriser les problèmes économiques auxquels la région faitface. Les réformes économiques impliquent dans tous les cas des choixdifficiles et des compromis. Mais nous étions tous d'accord sur le fait quepréserver la stabilité de la monnaie commune fournirait un ancrage poursoutenir ces efforts. Les membres de la Cemac déterminent actuellement lesdétails des politiques nécessaires pour réduire les déséquilibresmacroéconomiques et reconstituer leurs réserves, et le FMI est prêt à apportertout son appui à leurs initiatives ».
Un avertissement clair
Cette mise au point du FMI, dictée en partie par la volonté deChristine Lagarde de démontrer que l'institution n'est plus le « père fouettard »d'hier, peut donc se résumer ainsi%u2009: si les pays membres de la Cemac ne mènentpas « une action rapide, commune et décisive », leur monnaie, lefranc CFA, perdra « son ancrage au niveau actuel ».
Comme nous l'avons écrit, cet avertissement a été formulé entermes nettement moins diplomatiques lors du sommet de Yaoundé par les partiesextérieures à la Cemac (FMI et France). « Nous sommes passés à deux doigtsde la dévaluation », nous a ainsi confié l'un des participants. Et c'esttout sauf un hasard si les six chefs d'État ont tenu à faire figurer en tête ducommuniqué final qu'ils écartaient d'emblée l'hypothèse d'« unréajustement de la parité monétaire actuelle » %u2013 autrement dit, d'unedévaluation du franc CFA d'Afrique centrale.
source : JEUNE AFRIQUE    |    auteur : François Soudan

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