Branle-bas de combat à Bouaké avant la CAN. Les hôtels se préparent à recevoir les supporters, sans pour autant réussir à anticiper leur affluence. Les gérants de maquis sont appelés à assister à des réunions publiques concernant l'hygiène et la mise en place de nouvelles taxes. La cité CAN à Bouaké, construite spécialement pour la coupe d'Afrique, ne satisfait les délégations des équipes du groupe D.
Des flammes dansent sous les écailles d'une dizaine de poissons piqués. Nous sommes dans le quartier « poulet chaud », au centre de Bouaké. Renommé ainsi pour ses multiples restaurants de plein air. Un quartier où, à coup sûr, les supporters venus pour la CAN iront s'enjailler. Par conséquent, les autorités surveillent les commerçants en amont de la compétition, raconte Félix Sibabi, gérant du Tontonwa.
« On se sent mis sous une pression trop forte, j'ai déjà participé à trois réunions. Notre secteur est sous contrôle des différents ministères de l'État, donc on nous dit d'être en règle, il faut être une bonne visibilité pour l'État. Et si tu n'es pas dans les normes, tu vas devoir fermer, ça, c'est clair », déplore-t-il.
Obligation de posséder un frigo pour conserver le poisson, et d'avoir un système d'évacuation des eaux usées, par exemple. Des règles que le Tontonwa observe déjà et accepte. Le gérant se dit davantage surpris par l'instauration d'une nouvelle taxe sur les consommations.
« La CAN s'approche, mais il y a tout un tas de choses qui ne concernent pas directement la CAN, comme les impôts. On paie déjà des taxes aux impôts, impôts sur les taxes qu'on va délivrer aux clients. À chaque facture, tu devras prélever 100 francs pour l'État », explique Félix Sibabi.
Problèmes logistiques
Dans ce quartier, les vendeurs ambulants, non enregistrés, seront également priés de plier boutique.
Autre point sensible, à deux mois de la compétition, l'accueil des équipes : l'Algérie a déjà annoncé son intention de ne pas résider dans la cité CAN, construite spécialement pour l'occasion, mais jugée trop petite et inadaptée. Les autres délégations, Burkina Faso, Angola et Mauritanie s'interrogent. Mais auront-elles le choix ?
Bouaké comprend 240 hôtels et 3542 chambres disponibles, mais très peu ont la capacité de recevoir une délégation de 50 personnes. Et parmi ceux qui le pourraient, certains y rechignent, comme l'Hôtel Mon Afrik. « Logistiquement parlant, c'est aussi très compliqué de recevoir une équipe, bien que financièrement parlant, c'est plus avantageux. Mais pour un événement de cette ampleur, nous, on est plus intéressés de recevoir des supporters, des gens qui viennent voir les matchs », précise Marushka Prochazka, la directrice de l'hôtel.
À Bouaké, un nouvel hôtel de 40 chambres est en construction, tandis que l'Hôtel du Stade, en pleine réfection, devrait accueillir l'équipe d'Algérie. Ailleurs, comme ici à l'Hôtel de l'Art, on s'active pour finaliser les travaux à temps.
source : rfi.fr