Côte d'Ivoire : le mal ne serait-il pas plus profond qu'un simple bruit de bottes?

  • publiè le : 2017-01-18 10:53:50
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Côte d'Ivoire : le mal ne serait-il pas plus profond qu'un simple bruit de bottes?

(Photo d'archives pour illustrer l'article)

La grande coalition qui a eu raison du FPI de LaurentGbagbo s'est fissurée. Si entre Alassane Ouattara et Konan Bédié, les liens sesont renforcés, on n'en dira pas autant avec Guillaume Soro. L'ancien chef desétudiants devenu chef des rebelles des Forces nouvelles s'est sorti despièges anodins et a échappé à quelques petits traquenards. Le dernier quipouvait lui nuire et entacher son avenir politique était cette conversationtéléphonique avec les auteurs du putsch manqué contre les actuelles autoritésdu Burkina Faso, dans le but de remettre Blaise Compaoré en selle. La voix deGuillaume a-t-elle été authentifiée et cette conspiration a-t-elle été vérifiéeet prouvée ? On se pose la question de savoir : qui de Ouattara et deGuillaume Soro a plus d'intérêt à se mouiller en faveur de BlaiseCompaoré ?
Peu importe, certains de ses partisans et fidèles ontpensé à un montage et à une conspiration pour le déchoir du Perchoir et pourl'éloigner du pouvoir. Se sont-ils montrés indiscrets dans l'entreprise decontrer cette manoeuvre, on ne le dit pas. Mais finalement, le référendum sur lacréation d'un sénat et du poste de Vice-président pour mettre les points surles « I », très contesté par une grande frange de la population quin'était pas exclusivement que des militants du FPI, a fini par couper court.
Du coup, l'inamovible président de l'Assemblée Nationales'est trouvé rétrogradé d'une marche de la Présidence. Comme Philipe Yacé sousHouphouët Boigny, Guillaume Soro ne sera pas l'héritier constitutionnel sousAlassane Ouattara, en cas de vacance du pouvoir.
La sortie des militaires mutins dans la rue pour fairedu boucan n'est qu'un début des troubles. Les gendarmes sont sur le charbon, sanscompter les fonctionnaires et les enseignants sur le gril. Le pays est dans unétat d'insurrection pacifique qui ne dit pas son vrai nom. La boîte de Pandorelaisse sortir les maux à compte-goutte. Après les gendarmes, à qui letour ? Le malaise est si perceptible sous les braises que ADO a ditquelque chose qui fait penser qu'il n'a pas l'intention d'exercer son mandatjusqu'à son terme, en 2020. Le Vice-président aura du pain rassis sur laplanche.
Les choses se font de façon si sibyllines et si feutréesen Côte d'Ivoire que personne n'ose s'aventurer davantage dans les analyses.Parfois, on peut se dire que les choses ne sont pas comme elles paraissent, àentendre Guillaume Soro «remercier filialement le président AlassaneOuattara » dans son discours de réinstallation à l'Assemblée Nationale.
Mais si tel est le cas que les analystes se sontfourvoyés, tant mieux, et chacun, en Côte d'Ivoire, doit oeuvrer à ramener lecalme et la quiétude chez les insurgés, militaires comme fonctionnaires. Ilfaut craindre que le mauvais exemple ivoirien provoque un effet domino dans lasous-région.
Mutineries et grèves, rien n'est plus entravantpour stopper la marche vers l'émergence. Il n'y a pas émergence économique sansémergence politique. La logique est terre à terre.
source : Guinee News    |    auteur : Moise Sidibé

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