A la Une: nouvelle poussée de fièvre kaki en Côte d'Ivoire

  • publiè le : 2017-01-18 11:32:26
  • tags : nouvelle - poussée - fièvre - d'ivoire - actualités - politique - presse internationale
A la Une: nouvelle poussée de fièvre kaki en Côte d'Ivoire

(Photo d'archives pour illustrer l'article)

Deux semaines après un premiermouvement de colère, certains militaires ont remis ça hier dans plusieursvilles du pays.
Le site d'information ivoirien Lepointsur ne mâche pas sesmots : « comme il fallait s'y attendre, la décision de payer 12 millionsFCFA à chacun des 8.400 mutins a contribué à faire monter l'adrénaline chez lesmilitaires dont les noms ne figuraient pas sur la liste des admissibles à cettefameuse prime. (...) Au demeurant, il est à regretter, relève Lepointsur,que le Président de la République n'ait eu d'yeux que pour des pistolerosqui ont réduit toutes les actions de négociation à des tirs d'armes lourdes età la prise en otage de leur ministre de tutelle. Par ce choix, AlassaneOuattara a contribué à installer la chienlit au sein des Forces armées de Côted'Ivoire. Le moins que l'on puisse souhaiter, conclut le site ivoirien, c'estde trouver au plus pressé une issue définitive à cette situation qui a ternil'embellie enregistrée au niveau du secteur économique. »
Fraternité Matin,pour sa part, lance un appel au calme : « malgré nos frustrations quipeuvent être légitimes, malgré des sentiments d'injustice qui peuvent animercertains d'entre nous, notre pays est en train de réaliser des performanceséconomiques que l'on voit rarement ailleurs. Et quelles que soient nosfrustrations et colères, nous devons absolument savoir raison garder etpréserver ces acquis, estime Frat'Mat'. Il y a sans doute des correctifsà faire, plus d'efforts à fournir dans la redistribution et le partage. Celaest possible à condition cependant que l'on préserve la stabilité du pays etson attractivité. »
Une armée à double vitesse
La presse ouest-africaine, elle,concentre ses critiques sur le président Ouattara... « ADO (AlassaneDramane Ouattara) victime du monstre qu'il a enfanté », s'exclame ainsi L'Observateur Paalga au Burkina.« Cette nouvelle éruption montre, s'il en était encore besoin, que la greffedes ex-rebelles sur les forces de défense et de sécurité traditionnelles n'atoujours pas pris, plus de cinq ans après la guerre qui a installé ADO aupouvoir. En bichonnant les uns, en donnant des grades de complaisance à dessous-officiers qui ont pris l'ascenseur pour se retrouver officiers supérieurs,Alassane Ouattara, Guillaume Soro et Cie ont en réalité créé une armée à doublevitesse. Les voici aujourd'hui, constate donc L'Observateur Paalga,victimes du monstre qu'ils ont eux-mêmes façonné de leurs propres mains. Et ilsne sauraient se prévaloir de leurs propres turpitudes. On pensait qu'au coursde son second mandat, qui vient de commencer, le locataire du palais de Cocodyaurait les coudées plus franches pour mettre au pas les militaires, notammentles mercenaires qui l'ont fait roi. On a bien peur, avec ces mouvements perlés,qu'il n'ait plus toute la maîtrise de cette machine devenue infernale. »
Attention à « l'effet domino», prévient de son côté Le Pays. « Déjà,l'on assiste à une véritable levée de boucliers de la part des syndicats dontles revendications ont jusque-là été mises sous le boisseau. La paix socialemenace de s'effriter car l'on imagine mal comment le gouvernement pourraitdésormais mettre en avant le manque de ressources pour faire le dos rond faceaux revendications sociales des travailleurs ivoiriens. (...) C'est dire quec'est une période de revendications sociales tous azimuts qui s'est ouverte enCôte d'Ivoire. Et si l'on n'y prend garde, le pays risque de deveniringouvernable. »
Des racinesprofondes
Justement, « Côte d'Ivoire : la marmite va-t-elleexploser ? », s'interroge le site d'informationWakatséra.En effet, constate Wakatséra, « la marmite, bourrée d'ingrédientsexplosifs, bout et le sifflement de la cocotte-minute pourrait bien annoncerdes dégâts à la mesure du feu allumé. Car, la Côte d'Ivoire est loin d'êtrepacifiée, le processus de réconciliation étant visiblement en panne et lesrancoeurs exacerbées entre pro-Ouattara et pro-Gbagbo. Pire, en annonçant à toutvent son départ en 2020, comme l'exige du reste la Constitution, AlassaneOuattara a aiguisé les appétits et suscité une guerre de positionnements dontles règles de jeu sont inexistantes. (...) La crise est donc loin d'être larésultante de simples revendications salariales et de primes. Elle a desracines plus profondes, estime Wakatséra, solidement fixées dansla terre bourbeuse des manoeuvres politiques et politiciennes. Il est plus quejamais temps pour Alassane Ouattara, qui risque de connaître une fin de mandattumultueuse, de prendre des décisions à l'aune de la précarité de la situationsocio-politique. »
source : RFI    |    auteur : Frédéric Couteau

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