On en voit de moins de moins les établissements ou les particuliers qui exercent dans la location de véhicules et les choses ne semblent pas prêtes de s'améliorer.

Les opérateurs exerçants dans la location de voitures se font de plus en plus rares dans le district d'Abidjan. Les opérateurs du secteur évoquent plusieurs raisons pour justifier la « mort » de cette activité. La première raison est relative à la faiblesse des revenus que génèrent l'activité. A les en croire, l'activité en elle-même n'est plus aussi lucrative qu'elle l'était il y a quelques années. « Avant on pouvait faire sortir au moins trois à quatre voitures par semaines. Maintenant si tu as trop fait dans le mois, c'est souvent quatre à cinq voitures », a déploré M. Bamba, responsable d 'une structure de location de véhicules.

Une situation qui pourrait s'expliquer par l'accroissement du parc automobile. Plusieurs ménages disposent en effet de véhicules personnels permettant d'effectuer les déplacements d'où un recours moins fréquent au service de location de véhicules. Ce désintérêt des populations pour la location de véhicules a aussi grandi du fait de l'arrivée de véhicules de transport avec chauffeur (Vtc) d'autant plus que ceux-ci interviennent dans le même créneau avec parfois de meilleurs tarifs. Ainsi, les rares clients de ces opérateurs sont les personnes en quête de moyen de locomotion pour rallier Abidjan à des destinations de l'intérieur du pays. Là encore une autre difficulté se présente.

« Avec les petites structures les tarifs vont de 60.000 F Cfa à 70.000 F Cfa selon le type de voitures (voitures citadines, 4*4, ndlr) pour l'intérieur du pays. Et c'est vous qui payez le carburant. Les grandes entreprises qui sont spécialisées dans la location elles, proposent des tarifs qui tournent autour de 80.000 F Cfa ou 100.000 F Cfa. Ce n'est pas tout le monde qui peut payer cela par les temps qui courent », a reconnu M. Soumahoro. Selon cet ancien client des agences de location de voiture, les difficultés économiques pèsent aussi dans la chute de cette activité dont les acteurs se plaignaient déjà de plusieurs problèmes notamment le vol de véhicules. « Il y a plusieurs clients qui se sont enfuis avec nos véhicules. Même quand ils partent avec les chauffeurs ils les endorment et s'enfuient avec les voitures », a relevé M. Kouadio, acteur du secteur.

Ainsi pour les entreprises qui disposent de ressources plus importantes, le développement d'activités annexes se présente comme une solution. A côté de la location de voitures, ces entreprises se lancent dans la vente de véhicules d'occasions. Lesquels sont généralement ceux ayant servis à la location. De quoi faire de l'ombre aux opérateurs qui exerçaient dans le secteur avec des moyens plus modestes et qui tentaient autant que possible de résister à la mort du secteur.