Regards croisés: 2023

  • publiè le : 2022-10-14 17:58:25
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Regards croisés: 2023
À moins d'un miracle, qui n'arrive qu'à Lourdes, dans à peu près six (6) mois, nous devrions avoir, en Côte d'Ivoire, si les planètes s'alignent, un énième scrutin municipal. L'enjeu, comme celui de 2018, n'est pas sans attrait, et attise déjà mille et une convoitises. Un peu partout dans notre trop stable et pacifique pays.

S'il s'agira pour la très magnanime et intelligente classe politique, toujours au fait de grandes idées démocratiques et rarement empreinte de paradoxe (pouvoir et opposition confondus) , de se préparer, voire de se « mesurer » pour le scrutin-roi présidentiel de 2025, pour l'ivoirien et l'ivoirienne lambda, que nous sommes, le spectrum devrait être indispensablement ailleurs.

Il faudra, cette fois peut être, que nous changions d'approche, de modèle, et donc de paradigme.

Grossomodo, par exemple, l'ivoirienne et l'ivoirien de la belle commune du Plateau devraient espérer mieux, cette fois-ci, que de voir les urnes du bureau où il/elle a voté être trimballées, tripatouillées , braquées dans des voitures blindées pour aller on-ne-sait-où, et servir à on-ne-sait-quoi, 24h après le vote. Dans un imbroglio totalement hors du réel.

De même, le primo-votant de Gbotro, aussi dans cette même veine, mériterait d'être servi, cette prochaine année électorale, en termes de mieux-vivre et de bien-être par des politiques publiques plus à propos; A contrario des tournois rébarbatifs de maracana desquels on nous abreuve à satiété et à échelle nationale, toutes catégories confondues.

Les pauvres commerçantes de ma tres chère et belle ville Sinfra, espéreraient de même, ne pas être de passives figurantes, à temps limité et circonscrit, pour album-campagnes, le temps du scrutin. Avec des sourires figés, voire mécaniques.

Vous l'aurez compris: la comédie doit s'estomper et les élections municipales doivent redevenir ce qu'elles n'auraient jamais dû cesser d'être: un tremplin pour une amélioration de notre cadre de vie commune .

Et permettez-moi de noter que cela émane directement de la responsabilité de nos élus municipaux.

Combien d'entre nous, à la recherche de calme ou de culture, dans nos différents quartiers, restent perplexes et sur leur faim en constatant qu'il n'y a pratiquement aucun lieu qui offre de telles commodités (tel un petit musée, une galerie marchande, ou autre bibliothèque etc.) en dehors des milles et un maquis et caves, qu'on retrouve à chaque 100 mètres à la ronde?

Où, d'ailleurs, tout le monde trouve son compte, il faut bien le dire. Par habitude et par dépit.

De ce fait, l'étudiant ou l'élève en quête de sérénité pour finaliser tel ou tel travail ne saurait où mettre la tête après les cours afin de réviser telle ou telle leçon. La petite famille avec des bambins n'a absolument aucun lieu de détente à découvrir les week-ends. Si ce ne sont les excès incongrus qu'offre souvent notre belle ville d'Assinie, pour les plus nantis. Ou les mirages déphasant et décalés d'autres lieux mondains qui pullulent de partout par leurs abus extravagants et hors de prix.

La culture et le mieux-vivre n'ont pas de prix.

Si cela est inacceptable pour une grande mégalopole comme Abidjan et ses communes , avec tout les milliards engrangés en taxes et autres revenus fiscaux, les autres petites et moyennes villes de l'intérieur et de l'arrière-pays n'en sont pas exemptées.

Allez jeter un coup d'oeil, à 100 km, voire à 200 km, à la ronde d'Abidjan et notez, si vous en trouvez, combien de communes ont des jardins municipaux, des aires de jeux pour les enfants, des bibliothèques, des centres culturels, des aménagements pour nos aînés/parents du 3 ème âge, et autres lieux de repos pour l'égaiement de l'âme et de l'esprit.

Je ne cite même pas ici, les rues et voiries, propres et acceptables ou, aussi, le ramassage (et le tri!) des déchets.

L'ambiance constante et permanente du vacarme ambiant a une influence négative et directe sur notre bien-être et donc sur tout ses aspects corollaires que sont entre autres, notre productivité. Donc notre économie. Et sur notre espérance de vie. Donc notre santé publique.

Cela est d'autant plus opportun en ces heures où l'on nous impose et nous vante à tort ou à travers (c'est selon) la "grande nouveauté", en terme de santé publique. de cette deuxième décennie du 21 ème siècle en Côte d'Ivoire: j'ai nommé la "Contrainte Médicale Universelle".

Nous tenons à noter tout ces défis, non par exotisme ou par pédantisme. Mais plutôt pour l'exigence morale de leur besoin en ces temps si importants.

Afin de ne pas parler de manière désincarnée, prenons l'exemple du nombre de communes que nous avons chez nous. Deux-cent-une (201) pour une population de plus de vingt-six (26) millions d'habitants . Soit, au bas mot, un ratio d'une commune pour cent-vingt-mille (1/120,000) habitants. Avec des écarts et différences injustifiables et injustifiées, à couper le souffle entre villes et communes ( voir Loi n°2012-1128 du 13 décembre 2012 portant organisation des collectivités territoriales & Loi n° 2014-451 du 05 août 2014 portant orientation de l'organisation générale de l'Administration Territoriale)

C'est vrai que cela est une moyenne générale et grossière qui ne prend pas compte des spécificités individuelles mais elle doit nous illustrer de l'état inadéquat de nos mairies d'avec nos besoins essentiels.
A titre de comparaison, puisqu'on nous fait croire et accroire qu'Abidjan a le même indice de sécurité que Genève, en Suisse c'est deux milles communes (2000) pour huit (8) millions d'habitants. Un ratio d'une commune pour quatre milles habitants (1/4,000). Il en ressort des politiques publiques municipales plus adroites et opportunes. C'est donc un débat qui non seulement s'impose chez nous mais, en outre, dépasse nos frontières et mériterait qu'on le mette cartes sur table. Et qu'on y réfléchisse tous m, afin de déterminer ensemble, peut être, une meilleure réorganisation de notre administration territoriale: les pouvoirs et moyens dévolus aux communes, le nombre d'habitants, l'accompagnement d'experts en politiques publiques locales appliquées et j'en passe.
A tête reposée. Sans armes. Sans haine. Car c'est d'importance majeure. Car la commune doit être le creuset par excellence de notre jeune et trébuchante démocratie. Car il existe un lien direct entre meilleure gestion locale et ratio maire/administrés: Plus ce dernier (ratio) se rapproche de zéro, plus efficace semble être la gestion municipale.

Comparaison n'est pas raison, certes.

Mais gardons le bon filon et cessons d'exiger le superflu à des élus qui nous doivent le strict nécessaire. Et ce, dès les prochains scrutins municipaux.
auteur : Christian SEYA

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