2020 : Guillaume SORO ou le destin tragique d'un homme victime du syndrome ''IB''

  • publiè le : 2017-10-14 11:34:38
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2020 : Guillaume SORO ou le destin tragique d'un homme victime du syndrome ''IB''

(Photo d'archives pour illustrer l'article)

A Abidjan, l'on ne parle plusque de cela ! Qui va succéder à l'actuel Chef d'état, Alassane OUATTARA en2020 ? Malgré les traumatismes laissés par les précédentes joutesélectorales qui ont agité le paysage politique national depuis l'ouverturedémocratique en 1990, excepté celles de 1995, la tension autour de ce futurscrutin est tellement palpable que les signes avant-coureurs d'une implosionsont largement ostensibles. Il y'a ceux qui se croient les dépositaireslégitimes du pouvoir, au nom d'une soi-disante "ivoirité''...Il y'en a d'autresqui sont persuadés que le pouvoir doit demeurer dans le clan pour des décenniesencore, un peu comme l'ont fait ou ont tenté de le faire tous leursprédécesseurs, quand d'autres, sur la base de la parole donnée, se parent déjàdes habits du pouvoir, attendant tranquillement la passe dans trois ans. Maisil y'a cet autre groupe, incarné par le Numéro 1 du parlement Ivoirien,Guillaume SORO qui conçoit difficilement qu'on ne lui offre pas la récompensetant méritée après le gros boulot effectué de 2002 à 2010, lorsque pourprotester contre la gestion socialement chaotique du régime de la refondation,il a pris les armes jusqu'à l'arrivée au pouvoir du mentor du RDR. Seulement,comme l'instruisait le Président du PDCI-RDA, Henri Konan BEDIE, lors de lacommémoration du 3ème anniversaire de l'Appel de Daoukro le 17Septembre 2017 '' Les ambitions sont certes toutes légitimes, maiselles doivent être orientées, coordonnées. Tout le monde ne peut pas êtreprésident de la République en même temps.'' Il est clair que le chef duparlement Ivoirien a su jouer de charisme pour s'imposer au-devant de la scènepolitique Ivoirienne. Depuis ses années tumultueuses en tant que SG de la FESCI(1995-1998), jusqu'à ce qu'il assume ouvertement la paternité d'une rébellionrestée désespérément bâtarde, le courage et la pugnacité de ce génie politiquen'a jamais manqué d'interpeller plus d'un sur le destin d'un homme qui asacrifié sa jeunesse pour ses idéaux.
Un avenir incertain...entre la prison et le Palais
Aujourd'hui, six ans après la prise du pouvoir par son mentor, lePrésident Alassane OUATTARA, "Bogotà'' se retrouve à la croisée des chemins.Quelle posture occupera-t-il à la fin du règne d'ADO, qui semble lui avoiroffert la présidence de l'Assemblée Nationale en guise de récompense etpeut-être de consolation... ? S'achemine-t-il vers une retraite politiqueprécoce, lui qui a pourtant payé au prix fort son audace en tant que chefrebelle après avoir été témoin des nombreuses atrocités commises par son mouvementdes Forces Nouvelles (FN) ? La Cour Pénale Internationale sepenchera-t-elle sur son sort comme c'est actuellement le cas de son ex-camaradede lutte estudiantine, Charles Blé GOUDE ? L'horizon paraît assurémentlugubre pour le PAN d'autant plus qu'aucune garantie lui est offerte d'un côtécomme de l'autre...Tout le monde semble s'être joué de lui et au final, ilpourrait se retrouver à l'aune d'un nouvel ordre politique en Côte d'Ivoire,lâché par tous, tristement inutile en dépit de tous ses efforts consentis aupéril de l'histoire pour devenir le Grand Guillaume SORO. Face donc à ce destinillisible, et au manque d'assurance dont il souffre en dépit de ses incessantesmanoeuvres stratégiques notamment en se rendant à moult reprises chez lePrésident BEDIE, il ne pourrait se dessiner qu'une seule porte desortie...S'emparer du pouvoir d'état, d'une manière ou d'une autre afin deconserver le mythe...Guillaume SORO, Président ? Nul ne s'en offusqueraitvraiment pour un homme rompu à la maîtrise des arcanes du pouvoir...Et pourtant,cette destination qui devrait constituer pour lui l'apogée d'un destin accomplise transforme progressivement en bourbier dans lequel le natif de Kofiplèpourrait s'enfoncer s'il n'y prend garde. Il est indéniable qu'une frange importantede la jeunesse proche d'ADO se reconnaît en lui, voyant en lui un successeurpotentiel à leur Idole. Autre atout pour l'ex leader de la rébellionIvoirienne, son ancrage dans l'armée dont l'ossature actuelle fait la partbelle aux ex-rebelles. Oui, Guillaume SORO jouit de solides appuis dans lasphère politico-militaire Ivoirienne. En sus de cela, il paraît comme unealternative à une confiscation arbitraire du pouvoir par la coalition du RHDPde par ses multiples appels à l'apaisement et à la libération des prisonnierspolitiques au nom de la réconciliation. En tout cas pour les pro-Gbagbo, si ongarde dent contre l'élève qui a voulu assassiner son maître, n'en demeure pasmoins, qu'à défaut d'options plus crédibles, SORO Guillaume pourrait faire l'affairepour un temps...Et en cela, sa proximité d'avec ses anciens camarades de la FESCI(Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d'Ivoire) qui ont préférécombattre aux côtés de l'ancien Chef d'état lui assure un soutien dont très peude prétendants au fauteuil présidentiel pourraient se prévaloir. Mais la peurd'être driblé en 2020 et l'empressement à vouloir coûte que coûte prendre devitesse ses anciens alliés politiques pourraient lui être fatale.
Aussi géniteur des manoeuvres de déstabilisation ?
Vérité ou intox, les récentes mutineries d'ex-rebelles qui ontbalafré l'année 2017 ont achevé de convaincre une bonne partie de l'opinionIvoirienne de l'implication avérée du clan SORO accusé à demi-mots par lepouvoir en place d'être l'instigateur de ces troubles pour déstabiliser lerégime du RDR. D'ailleurs, cette brouille s'est envenimée à tel niveauqu'aujourd'hui, Guillaume SORO s'est carrément mis à l'écart des activités desa famille politique pour ressusciter ce qui l'a propulsé sur la scène internationaleen Septembre 2002, le Mouvement des Forces Nouvelles. Si pour l'heure, cettereconstitution baptisée, l'Amicale des Forces Nouvelles se présenteessentiellement comme un rassemblement politique au service de son cheflégendaire, l'agitation des ex-rebelles ces derniers mois, dans une période depleine confusion au sommet de l'état laisse planer l'ombre du PAN. Serait-ceexagéré de coller à Guillaume SORO des velléités insurrectionnelles ?Difficile de le dire quand l'on assiste depuis plus d'un an à un foisonnementde mouvements de soutien en vue d'oeuvrer à son élection lors de laprésidentielle de 2020. Pour tous ces thuriféraires, aucun autre schéma n'estpossible. Le seul à devoir diriger la Côte d'ivoire après ADO n'est autre queGuillaume SORO. Dans le même temps, l'homme adopte un discours de plus en pluséquilibriste en envisageant même d'aller rendre visite à Laurent GBAGBO à laHaye. Le divorce est consommé avec le RDR (Rassemblement et ses contactsavec le Chef de l'état semblent complètement refroidis aujourd'hui. Tout uncocktail réuni pour alimenter les soupçons à son encontre.
Des réalités qui pourraient lui être fatales
Le fait est que si le Numéro 1 du parlement Ivoirien passe pourêtre le préféré du nouveau Président Français, promotionnaire en âge etidéologiquement proche du moins en ce qui concerne leur vision durajeunissement de la classe politique, la réalité sur le terrain est toutautre. A-t-il conscience que ces ex-rebelles qu'il a eu à diriger huit annéesdurant l'ont volontairement suivis rien qu'à cause de leur sympathie pour l'exPrésident du RDR ? Se rend-il compte que pour la plupart d'entre eux, ilest inconcevable de descendre le régime de celui qu'ils appellentaffectueusement "papa'' même dans les temps de braise ? Jusqu'à preuve ducontraire, tous les volontaires de la rébellion, excepté les mercenaires ontpris les armes pour voir cet homme-là, Alassane OUATTARA briguer lamagistrature suprême. Et même si certains d'entre eux peuvent se dire déçus dela gouvernance de leur idole, les braises peuvent à tout moment se rallumerdans leurs esprits et les amener à se retourner contre tout ennemi de l'icônepolitique du Nord Ivoirien. Jusqu'où et à quelle proportion pourraient-ils êtreprêts à s'engager au profit d'un autre leader aussi charismatique soit-il audétriment de leur leader naturel ? C'est sans doute là la grosse énigmequi devrait faire méditer plus d'un.
Attention au syndrome IB !
Car en dehors des coups que l'on peut se porter par personnesinterposées notamment avec l'affaire Soul to Soul, la marge de manoeuvres semblelimité pour "Bogotà''. Attention au syndrome "IB'' ! L'on se souvientcomment cet ex-sergent-chef de l'armée Ivoirienne, avait été sauvagementassassiné quelques mois après la prise du pouvoir d'ADO alors qu'il se croyaittout puissant à la tête du commando invisible. Ce qui lui avait échappé, c'estque son chantage n'était que du vent, pour la simple raison que ses propreséléments conservaient indubitablement un dévouement total au tombeur de LaurentGBAGBO dans les urnes. Et c'est ce talon d'Achille que le régime a utilisé pourle détruire sans résistance, aucune. SORO, ne devrait jamais perdre cela devue. S'il est aujourd'hui le Puissant SORO Guillaume, c'est qu'il est dansl'ombre de son parrain. Quelqu'un pourrait brandir l'éventualité d'unecollusion avec des déstabilisateurs de l'ancien régime tapis dans l'ombre etqui de par leur passé militant connaissent bien Guillaume SORO ? Làencore, ça ne semble pas très fiable. Il en faudrait beaucoup, plus que celapour parvenir à leur fin. Sans doute que certaines exigences qu'auraient puprésenter le PAN n'ont pas été satisfaites ! Certainement doute-il de sonlendemain ? Espérait-il au moins maintenir un poste de choix et êtrepositionné en 2025 pour laisser passer l'alliance entre le PDCI et leRDR ? Peut-être bien que oui...Ces troubles seraient-elles un autre moyen depression pour contraindre l'actuel Président à mieux prendre son cas ausérieux ? Dans cette situation de grande confusion, le Président BEDIE atout le profil de l'homme de la situation pour épargner à la Côte d'Ivoire unautre bain de sang et surtout le sacrifice tragique d'un destin pourtant...voué àl'honneur.
source : Web-News    |    auteur : Jean-Calvin

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