Côte d'Ivoire : Alain Lobognon se dit ''déçu'' que ''des hommes politiques rechignent à s'engager pour le Pardon et la Réconciliation''

  • publiè le : 2018-01-01 14:07:44
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Côte d'Ivoire : Alain Lobognon se dit ''déçu'' que ''des hommes politiques rechignent à s'engager pour le Pardon et la Réconciliation''

(Photo d'archives pour illustrer l'article)


Alain Lobognon, député de Fresco, se dit "déçu'' du fait que certains hommes politiques ivoiriens rechignent encore à s'engager sur la voie du pardon et de la réconciliation. Dans ses voeux de nouvel an 2018, ce proche du président de l'Assemblée nationale, Guillaume Soro, prend position pour des détenus politiques.

2017, une année vraiment difficile...

J'achève ma rétrospective calendaire. 2017 a été une année difficile. Très difficile malgré des moments de joie et de bonheur.
En tant que père de famille, j'ai été heureux de marier la femme la plus formidable du monde. Aimante et forte, malgré mes défauts elle est toujours patiente avec moi. Aux côtés de mon épouse, je suis un homme heureux. Mes enfants renforcent au quotidien mon bonheur. Mais en 2017, j'ai perdu des êtres chers dont ma soeur aînée. Mes occupations politiques m'ont empêché de la savoir malade. Elle, si timide, qui a choisi de s'en aller dans la discrétion. Quand je pense à sa disparition, je m'en veux de n'avoir pas été à ses côtés au moment où elle avait besoin de moi. Au cours de ses cérémonies funéraires, j'ai une fois encore réalisé ce que pouvait vivre une famille face à la douleur indescriptible. En 2016, un de mes cadets s'en était allé. On avait tous pleuré. On s'était ressaisi après.

En cette fin d'année 2017, me voici encore au coeur d'une tragique disparition d'un membre de ma famille, mort autour d'un terrain de handball à Korhogo, endeuillant plusieurs familles. La douleur est immense pour ma soeur cadette, son épouse, devenue veuve depuis le 16 décembre 2017. La douleur est vive. Mais on la supportera malgré tout. Car nous sommes des êtres vivants appelés à supporter les vicissitudes de la vie.

N'est-ce pas que la vie est faite de hauts et de bas? Je fais vite ici de retenir que ma douleur est sans doute plus supportable que celle endurée par des familles entières qui ont, elles aussi perdu des êtres chers en 2017. J'ai eu, au coeur de mes pensées, en 2017, les souffrances de toutes ces familles endeuillées ou restées en prière pour voir la République accorder une indulgence politique aux leurs, détenus ou contraints à l'exil pour des raisons politiques, depuis la fin de la crise post électorale de 2011. Plus passent les jours, plus leurs douleurs et souffrances deviennent miennes, parce qu'en tant qu'homme politique, je me sens un peu responsable de leur situation actuelle.

En 2017, j'ai espéré et cru fermement que le dialogue pouvait aider à la libération de ces détenus et aussi au retour de ceux qui sont encore en exil et que nos discours sans acte de Pardon, n'aideront pas à retrouver leurs familles. Dix ans après la signature de l'accord politique de Ouagadougou, j'ai tant espéré voir la Côte d'Ivoire dans son ensemble faire son mea-culpa et tourner la page de la division. Hélas!

2017 est une année de déception.
Cette mère et ces pères de familles, les enfants de ce village ou de cette région dont les plus connus sont Madame Simone Ehivet Gbagbo, Lida Kouassi, Assoa Adou, Dogbo Blé et Koné Kamaraté Souleymane et tous leurs compagnons, qui sont nos frères et soeurs aspirent à cette liberté que les Ivoiriens dans leur majorité appellent de tous leurs voeux. Que des hommes politiques rechignent à s'engager pour le Pardon et la Réconciliation en Côte d'Ivoire, c'est leur droit de faire la politique sans opposition, si tel est leur choix, mais le bonheur recommande qu'on ne soit pas heureux tout seul. Partager la joie de vivre. Tel est ce que j'ai souhaité en 2017 pour toutes les familles ivoiriennes, pour toutes les régions de Côte d'Ivoire. J'ai partagé les attentes de leurs familles, de les voir libres. Je mesure qu'en 2017, est immense la déception. Parce qu'ils ne goutteront pas à la joie et au bonheur de la liberté. Je suis triste, déçu et choqué.

N'empêche, je ne peux m'interdire de souhaiter à tous nos compatriotes, une nouvelle année d'espoir et de Paix partagée. Bonne, heureuse et sainte année 2018 à toutes et à tous. Ayons la foi en 2018, d'une Nation réconciliée avec elle-même, et avec ses propres enfants.
source : Linfodrome    |    auteur : David YALA

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