Le débat sur le 3è mandat des présidents en Afrique fait couler beaucoup d'encre et de salive depuis peu. Dans une vidéo, Yao Billy Serge alias Billy Billy, rappeur ivoirien, vivant en exil en France, lance le débat sur le 3è mandat d'Alassane Ouattara en Côte d'Ivoire.

«La plupart des présidents africains qui veulent briguer un troisième mandat, ce sont des personnes qui sont nées avant 1960. C'est à dire avant les indépendances. La plupart des régimes étaient totalitaires, l'on parlait plus de parti unique», a signifié Billy Billy prenant l'exemple de la situation en Guinée.

Selon lui, les réalités en Afrique aujourd'hui sont tout autre. Et, les jeunes ont leur mot à dire. «Aujourd'hui, les choses ont changé, on parle de plus en plus de multipartisme, de démocratie et d'alternance politique. Cependant, nombreux sont nos dirigeants qui ne comprennent toujours pas ce mécanisme. Pendant longtemps, les gens au pouvoir ont considérés les jeunes comme des enfants».


Pour le rappeur ivoirien, il y a certes des raisons qui légitiment leurs intentions de se maintenir au pouvoir. Ils devraient cependant mettre l'intérêt du pays en avant. «Souvent, ils arrivent au pouvoir, ils entament des projets et des chantiers. Pour ceux qui n'ont pas pu finir leurs différents chantiers, ils estiment qu'ils doivent nécessairement briguer un troisième mandat pour les terminer. Mais, nous, la question que nous posons c'est : l'État étant une continuité, est-ce qu'après vous, quelqu'un ne peut pas continuer le travail?».

Pour finir, Billy Billy a indiqué dans sa vidéo que la situation en Guinée devrait interpeller tous les présidents africains notamment Alassane Ouattara. «La Guinée n'est pas loin de nous. Nous entendons de plus en plus des rumeurs de 3è mandat. Jusqu'a maintenant, ce sont que des rumeurs, je ne veux pas juger. Je suis là pour qu'on en discute».

Billy Billy est en exil depuis 2014. Dans un langage familier de rappeur ivoirien, il éveille les consciences africaines et dénonce les tares de la société ivoirienne. En 2013 son sigle »La lettre au président » dans laquelle il critique les abus du pouvoir en place, il s´attire la colère des partisans du régime et échappe selon lui, à une tentative d´enlèvement. D'où son exil en France en 2014, sans toutefois arrêter de critiquer et dénoncer le pouvoir.

Roxane Ouattara