Impasse sécuritaire au Burkina Faso : Comment OUATTARA a réussi à préserver les Ivoiriens

  • publiè le : 2019-11-10 09:59:09
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Impasse sécuritaire au Burkina Faso : Comment OUATTARA a réussi à préserver les Ivoiriens

(Photo d'archives pour illustrer l'article)

En ouvrant la brèche à une remiseen cause générale de la méthode KABORE au Burkina Faso, le massacre de Boungouachève de convaincre les plus sceptiques que la crise sécuritaire qui ébranlece pays d'Afrique de l'Ouest relève beaucoup plus d'une question de stratégieet de lecture politique, plutôt que d'une incapacité globale des Forces arméesBurkinabè à surmonter l'affront djihadiste. 38 civils, employés d'une sociétéminière de droit Canadien, opérant dans la région de l'est, ont fatalement subila furia d'un groupe armé dans l'après-midi de ce Mercredi 06 Novembre 2019,sans que personne n'ait été capable de venir à leur secours, bien que cettelocalité soit reconnue comme faisant partie intégrante du territoire souveraindu Burkina Faso.
Des tueries du genre, le Burkinaen est devenu habitué. Depuis maintenant près de quatre ans, la violenceterroriste a atteint des proportions insoupçonnées, certainement pire que cellevécue au Nigéria ou encore dans des pays comme le Mali, pourtant réputés êtreles terreaux fertiles du djihadisme dans la sous-région Ouest-Africaine. Assassinats,massacres, exodes en masse...le pays des hommes intègres est devenu en l'espacede quelques années, un état de non-droit où les populations n'ont d'autrepossibilité que de compter sur elles-mêmes pour assumer leur défense. Pendant cetemps, à Ouagadougou, le régime en place déambule entre procès d'opposantspolitiques et militaires, et ballades exhibitionnistes sur des sites de travauxpublics. La réalité est bien dure. Peut-être un peu trop dur pour un parti dontles tenants ont visiblement passé l'essentiel de leurs années de gouvernance ausein du régime COMPAORE à ruminer leurs ambitions politiques plutôt qu'à sefrotter aux rudiments de la gestion d'état qui requièrent un certain nombre decompétences, surtout au niveau de la stratégie sécuritaire. La situationéconomique, elle non plus n'échappe pas à l'amateurisme des dirigeants actuels,dont les actions sont fondamentalement portés sur la poursuite des projetsentamés par le régime précédent d'avant la transition.
Face aux assauts répétés desmouvements islamistes, le pouvoir du MPP et ses alliés paraissent dépourvus deréponses appropriées. Jusqu'à présent, la stratégie du régime a été de jeterles forces de défense et de sécurité sur le front, dans un système de combatscroisés contre des factions rebelles. Seulement, dans le cas du Burkina, il nes'agit pas d'une guerre classique où une rébellion contrôle une partie duterritoire national. Le conflit dans lequel est empêtré le pays est de natureasymétrique et ce genre de conflit ne se gère qu'avec des moyens adaptés,notamment des corps spécialisés comme cela se voit dans la plupart des paysayant réussi à contenir la menace terroriste. Aux USA par exemple, c'estgénéralement à la CIA ou encore au FBI, qu'échoit la lutte anti-terroriste queles forces armées régulières peuvent difficilement gérer. En France, ce sontégalement les services de renseignement qui sont en amont de cette nouvelleforme de guerre. Le fait est que les militants islamistes procèdent par ladissimulation en jouant essentiellement sur l'effet surprise, grâce à unepréparation efficace et discrète. Les systèmes de sécurité outillés y opposentdes réponses adaptées avec comme principal trajectoire, le verrouillage des groupusculespar une neutralisation en profondeur. Tout près du Burkina en Côte d'Ivoire, cesont les forces spéciales créés justement pour amortir les velléités d'infiltrationsterroristes sur le territoire Ivoirien. C'est la première des choses que lePrésident OUATTARA a réussi à faire dès sa montée aux affaires en Avril 2011. Formerun corps spécialisé dans la lutte anti-terroriste, tout en renforçantparallèlement les moyens d'actions des Forces armées. La Côte d'Ivoire nefaisait pas partie des états ouvertement ciblés par le terrorisme, lasous-région dans son ensemble en était globalement épargné, à l'exception duNigéria où la nébuleuse Boko Haram commençait à se montrer véritablementmenaçante, mais le contexte géopolitique international marquée par une montéequasi-systématique du Salafisme violent ont amené les nouvelles autoritésIvoiriennes à comprendre qu'il leur fallait anticiper. Après les attentats deMars 2016, la première économie de la sous-région a constamment été épargnéealors que des tentatives d'agressions islamistes ont bien souvent eu lieu dans descontrées septentrionales de la Côte d'Ivoire. Possédant pleinement les leviersdu pouvoir après l'éviction de son challenger, Laurent GBAGBO, AlassaneOUATTARA s'est mis à la tâche en assumant la responsabilité de la protection duterritoire national sans jeter son dévolu sur le fondateur du FPI, qu'il auraitpu accuser de "complotisme''. Pour les Ivoiriens, ce qui compte une fois lapage "GBAGBO'' tournée, c'est ce que le nouvel homme fort du pays peut fairepour eux.
Tout autant, les Burkinabè sonten droit d'exiger de leurs gouvernants des mesures concrètes pour vivre ensécurité dans leur pays. Si, la comparaison avec le régime COMPAORE sembleinévitable, c'est justement parce que le successeur de Thomas SANKARA avait sumuer "son'' Régiment de Sécurité Présidentielle, RSP, en corps spécialisé delutte anti-terroriste, dont les mérites avaient été reconnus à partir desnombreuses opérations menées dans plusieurs pays de la région. En plus demanquer d'équipements, les soldats Burkinabè au front sont victimes de l'imprécisiondont font preuves le commandement supérieur des armées et le pouvoir politiquedans la stratégie à mettre en oeuvre sur le terrain. En lançant ce vendredi 08Novembre un appel au recrutement massif de volontaires sous les drapeaux, lePrésident Roch Marc KABORE n'a fait que confirmer ce jugement de son adversairede l'UPC, Zéphirin DIABRE, qui devant ses militants, ce samedi 09 Novembre àAbidjan, dénonçait un régime "qui tâtonne, qui improvise et qui ne sait pas oùil va''. Pour sûr, à moins qu'un événement décisif vienne faire du bruit dansle landerneau, le Burkina est parti pour essuyer des revers encore plusdramatiques dans son combat contre le djihadisme.
Encore, que le locataire deKosyam s'accroche désespérément à son orgueil, en refusant de céder à ce qu'ilconsidère comme une claque politique, pourtant incontournable...faire appel auxvieux briscards de la sécurité nationale, incarcérés pour des raisonspolitiques dont le pays pourrait bien se passer en ces temps de crise.
source : Netafrique.net    |    auteur : Raoul MOBIO

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