Chaque parti politique membre du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) doit renoncer à son parti pour se fondre dans le PDCI-RDA, voici en substance la position du Président Henri Konan Bédié lors du bureau politique du PDCI-RDA du mardi 17 novembre 2015.

Environ un mois après le scrutin présidentiel, le grand allié du président Ivoirien Alassane Ouattara vient de se réunir au sein d'une réunion couplée entre le Bureau politique et le conseil des sages. Le PDCI RDA par la voix de son président demande au RDR, à l'UDPCI, au MFA, à l'UPCI de se fondre en son sein pour former un parti unifié.

« Nos militants doivent être rassurés qu'il ne s'agit pas de fondre le PDCI-RDA ou de faire disparaître le PDCI-RDA dans des formations issues de ce parti. Au contraire, enrichi par l'expérience des uns et des autres, il nous faut bâtir un PDCI-RDA fort, réunifié composé de tous ceux qui se réclament de l'houphouëtisme. Nous pourrons de la sorte devenir une force irrésistible et invincible, capable de faire face à tous les défis'', a déclaré le président Bédié.

Le MFA a réagi en affirmant que peu importe la dénomination du parti unifié, le plus important est de se rassembler. Malgré cette position, il est clair que cette nouvelle déclaration de l'auteur de l'Appel de Daoukro ne fait pas l'unanimité au sein du RHDP.

Lors d'un entretien, Amadou Soumahoro avait souligné que «C'est le meilleur des collaborateurs du chef de l'Etat, Alassane Ouattara qui lui succédera au terme de son second mandat ».

Cette interprétation étrécie de l'Appel de Daoukro du Secrétaire Général du RDR en date du 12 novembre 2015 avait déjà créé des frictions entre partis alliés.

S'il est plus aisé pour les partis comme le MFA l'UDCI ou l'UDPCI de se fondre au PDCI-RDA, il n'en est pas moins vrai pour le RDR.

Ce vendredi 20 novembre 2015, Le Patriote, quotidien proche dudit parti, titre à sa Une : « Parti unifié des enfants d'Houphouët Boigny : Pourquoi pas PDCI-RDR ou RHDP ? ».

La remise en question du souhait de Bédié que relève le quotidien proche du pouvoir est d'une valeur très cruciale.

En effet, créé en 1994, le RDR est un parti libéral qui a une histoire derrière lui. Après avoir mené des combats politiques et traversé des moments laborieux (emprisonnement de ses cadres, tueries de ses militants lors des marches, etc.), il a su se créer une âme et une idéologie authentique. Grâce au leadership de son président charismatique Alassane Ouattara, ce parti s'est implanté au Nord de la Côte d'Ivoire et d'ailleurs en a fait son fief. Au plan international, le RDR s'est hissé au plus haut niveau de la sphère politique (membre de l'international libéral).

Le RDR possède une base, un électorat non négligeable, un appareil diplomatique, une puissante structure politique, des cadres de plus en plus dynamiques et dirige la Côte d'Ivoire depuis 2011.

De ce qui précède, dire donc à ce parti en plein essor de ne plus exister serait quasiment surréaliste. Ils le disent si bien : « on ne change pas une équipe qui gagne ». De même, on ne peut pas tuer son cheval qui est en bonne santé pour aller quémander une place sur celui de son père.

Le RDR doit exister en refusant de se fondre au PDCI-RDA, au risque de trahir ses militants.

S'il est vrai que Bédié souhaite réunir les enfants d'Houphouët car, dit-il, le bien le plus précieux du père fondateur de la Côte d'Ivoire est le PDCI-RDA, il ne doit pas oublier que chaque époque à son leader. Alassane Ouattara est aujourd'hui le modèle d'une nouvelle génération d'Ivoirien. Et tout comme Houphouët, son bien le plus précieux reste le RDR...

K.O.

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