Pourquoi les africains sont-ils les plus jugés à la CPI? Les explications de Fatou Bensouda

  • publiè le : 2015-11-25 10:18:23
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Pourquoi les africains sont-ils les plus jugés à la CPI? Les explications de Fatou Bensouda
Les actions de la Cour Pénale Internationale (CPI) en fonction depuis 2002 ne sont pas bien comprises en Afrique, ou pour la plupart mal interprétées. Chose sur laquelle, la procureure Fatou Bensouda a réagi pour apporter des explications.

La Procureure de la cour, Fatou Bensouda a rejeté la critique à laquelle l'institution qu'elle dirige est sujette. Elle l'a d'ailleurs qualifiée de non-fondée et a révélé que contrairement aux autres continents, et à ce que tout le monde pense, seule l'Afrique démontre qu'elle est résolue à faire respecter l'État de droit et à traduire en justice les auteurs d'atrocités.

« Dire que la Cour pénale internationale (la «CPI » ou la « Cour ») est trop focalisée sur l'Afrique constitue et demeure sans doute la critique la plus fréquente et la moins fondée. Une certaine opinion publique et les médias dénoncent continuellement ce qu'ils qualifient de « parti pris », d'action « ciblée » ou « politisée ». Cependant, les gros titres à sensation cachent la vérité et donnent au public une fausse idée de ce que nous faisons vraiment », a expliqué la Gambienne dans son document dont nous avons reçu copie.

« Les dirigeants africains étaient parmi les plus farouches défenseurs de l'action de la Cour. En effet, depuis le tout début, le continent et les États africains, individuellement, ont joué un rôle majeur dans la création et le fonctionnement de la CPI et soutenu cette institution à chacune des étapes de son évolution. Tout d'abord, comme il a été dit, les États africains ont pesé de tout leur poids dans les négociations relatives à l'élaboration du Statut de Rome le traité fondateur de la CPI. Le Sénégal est le premier pays au monde à avoir ratifié le Statut de Rome. Cet acte historique et symbolique a ouvert la voie à de nombreux autres États de ce continent et du reste du monde. Aujourd'hui, les pays africains représentent le plus gros bloc régional à avoir ratifié le Statut de Rome de la CPI. A l'aube de ce nouveau siècle, l'Afrique a démontré qu'elle était de plus en plus résolue à faire respecter l'État de droit et à traduire en justice les auteurs d'atrocités.» a-t-elle ajouté.

Fatou Bensouda a aussi précisé dans sa note que la CPI ne s'intéresse pas seulement au continent noir mais à d'autres également. Elle en veut pour preuves les examens préliminaires concernant des affaires dans les pays indiqués.

« Au sein de mon Bureau, nous procédons à des examens préliminaires concernant, entre autres, l'Afghanistan, l'Iraq, la Colombie, la Palestine et l'Ukraine », révèle- t-elle avant d'ajouter. « Que les choses soient bien claires : si les critères juridiques nous le permettent, j'ouvrirai des enquêtes sans la moindre hésitation dans le cadre de chacune de ces situations pour traduire en justice les auteurs de crimes. » a-t-elle déclaré.

« En tant que Gambienne et en tant qu'africaine fière de ses origines, je souhaite, comme la plupart des Africains, que l'Afrique soit un continent prospère où règne la paix, où les citoyens sont encouragés à participer et où l'État de droit et les droits humains sont universellement respectés et défendus », indique t-elle, avant de conclure.

« Nous nous devons de soutenir la CPI pour qu'elle puisse accomplir son rôle crucial dans le monde afin de lutter contre l'impunité des auteurs d'atrocités et de promouvoir le système de justice pénale internationale instauré par le Statut de Rome. Nous nous le devons à nous-mêmes, à nos enfants et aux générations futures.


auteur : Thaëïl'D.

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