Alternance 2020, parti unifié, référendum... : Comment Bédié maintient le suspense :Des militants du Pdci désemparés

  • publiè le : 2016-09-21 21:52:00
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Alternance 2020, parti unifié, référendum... : Comment Bédié maintient le suspense :Des militants du Pdci désemparés

(Photo d'archives pour illustrer l'article)

Beaucoup au Rhdp, mais, par-dessus-tout au Pdci, avaient espéré que la commémoration de l'an 2 de l'appel de Daoukro débouche sur un nouvel appel d'Henri Konan Bédié concernant l'alternance en 2020 et le parti unifié.
L'ancien chef d'Etat, patron du Pdci, n'était manifestement pas dans cette dynamique. Pour quelle (s) raison (s) ? Etait-ce une politique de l'autruche, ou bien, Henri Konan Bédié, avait-il en tête de régler diplomatiquement certaines questions ? On pourrait se perdre en conjectures.

L'ex-chef d'Etat, en passant sous silence certains sujets, a forcément déçu quelques attentes. « Si on considère que nous y étions pour célébrer l'an 2 de l'Appel de Daoukro, il nous paraissait logique de faire un bilan à mi-parcours », raconte, décontenancé, un membre du Bureau politique du Pdci, présent à la grande célébration.

L'Appel de Daoukro, lancé le 17 septembre 2014, prévoyait que les alliés houphouétistes fassent bloc autour d'Alassane Ouattara à la présidentielle de 2015 et que s'ensuive l'alternance, à l'intérieur du Rhdp, à partir de 2020. « On a suivi à la lettre ce que le président (Bédié) nous a demandé. On s'est tous mobilisés pour assurer à son jeune frère Alassane Ouattara un second mandat avec un score exceptionnel. Mais qu'en est-il de l'alternance ? On a le sentiment que nos partenaires louvoient. On avait besoin que Bédié clarifie les choses », commente la source, membre du Bureau politique, une instance de décision au sein du vieux parti.

Au Pdci, ils sont certes peu nombreux à protester publiquement contre le mutisme de la haute direction sur la question de « l'alternance », mais ils n'en demeurent pas moins une majorité à concevoir des doutes sur l'avenir immédiat. L'alternance, telle qu'admise par plusieurs d'entre eux, signifierait qu'en 2020, Alassane Ouattara, issu du Rdr, passe la main à un cadre Pdci. Mais cette compréhension est sujette à controverse au sein du Rhdp, des voix prétextant que l'avènement du parti unifié aura pour conséquence de rebattre les cartes. Entre projet de nouvelle Constitution et préparation active du parti unifié, nombreux au Pdci redoutent que « l'alternance 2020 » ne passe par pertes et profits.


Quid de la nouvelle Constitution ?

Si à Daoukro, Henri Konan Bédié s'est montré discret sur des sujets cruciaux telle l'alternance, il a abordé volontiers la question de la nouvelle Constitution. Sauf qu'ici encore, son discours s'est focalisé sur un point et pas nécessairement celui qu'attendait son public : une sanction contre les auteurs de putschs. Bédié a exigé que soient « déclarés hors-la loi, tous ceux qui voudront accéder au pouvoir par des voies violentes, coups d'Etat ou coups de force aboutissant au changement de l'ordre constitutionnel établi ».

Le principe de la condamnation des coups de force et de leurs auteurs, en soi, n'est pas mauvais. Mais, l'auditoire d'Henri Konan Bédié brûlait, probablement, d'envie d'entendre son leader émettre un avis sur la question de la vice-présidence, par exemple, ou celle, très débattue, de la limitation des mandats présidentiels. Doit-on simplement comprendre à travers cette sortie du sphinx que qui ne dit mot consent ?

Sa dernière prise de parole sur la nouvelle Constitution, avant la cérémonie de Daoukro, s'était faite dans un style indirect. Bédié ne s'était pas personnellement exprimé sur le sujet, laissant le soin à une délégation du directoire du Rhdp lui ayant rendu visite, de traduire sa pensée. Amadou Soumahoro avait alors expliqué que pour Bédié, ce qui se préparait était une révision de l'ancienne Constitution pour aboutir à une nouvelle Constitution. Dans un contexte de polémique, des observateurs, mais aussi des militants du Pdci, avaient trouvé une absence de clarté dans les propos du Sphinx''. Daoukro n'offrait-il pas l'occasion à l'ex-chef d'Etat d'apporter un peu de lumière sur sa position ?

Enfin, contrairement à Amadou Gon Coulibaly qui s'était exprimé avant lui, l'appel à voter « oui » au référendum était diffus. En demandant presque vaguement à ses compatriotes d'aller au référendum afin de donner à la Côte d'Ivoire, « une Constitution qui soit un gage de paix et de prospérité », Bédié entretient, d'un certain point de vue, le flou. Sans doute, le style était volontairement alambiqué. S'il avait voulu rassurer les siens, le chef du Pdci se serait montré moins sibyllin.

source : L'Inter    |    auteur : Kisselminan Coulibaly

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