Pratiquement une année après la série de grèves qu'ils ont menées et suspendues en 2016, les agents de la Société nationale d'opérations pétrolières de Côte d'Ivoire (Petroci) ont remis le couvert, le lundi 13 février 2017.


En effet, ils étaient nombreux devant l'immeuble Les Hévéas au Plateau, qui abrite le siège social de l'entreprise nationale. Hommes et femmes sont, de nouveau, sortis pour interpeller leur employeur quant à une amélioration de leurs conditions salariales et de travail. Selon des documents transmis par le Bureau des délégués du Personnel, et qui, a-t-on appris, sont à la disposition de l'Inspection de Travail, c'est au cours d'une Assemblée générale extraordinaire (Age) du personnel, tenue le 6 février 2017, à Abidjan, que la décision de suspendre le travail, a été prise. « L'Age approuve le report du mot d'ordre de grève au lundi 13 février 2017, pour une durée de 72 heures renouvelables. L'Age rappelle que toute décision de report, suspension ou levée du mot d'ordre de grève, doit faire l'objet d'une Age», mentionne une note validée par les délégués du personnel et les délégués syndicaux, qui nous est parvenue. La décision se réfère à une décision antérieure de suspension de grève en décembre 2016. Des sources proches du personnel, c'est depuis décembre 2016, que les employés de Petroci ont déposé un préavis pour un arrêt de travail suspendu par la suite, pour des négociations. Les exigences des agents portent, dans leur ensemble, sur la gestion de l'entreprise dans le respect de la législation sociale, et selon les normes internationales.



Ainsi, le personnel invite la Direction générale à l'informer, par écrit, sur les cessions d'actifs en cours et à venir, et les traitements du personnel concerné. Les salariés veulent l'élaboration d'un profil de carrière pour le personnel, et le glissement catégoriel. Ils exigent qu'un organigramme soit mis en place et diffusé, et que les commissions créées en dehors de l'organisation habituelle, soient clairement identifiées. Ils appellent leur Direction générale à faire la promotion en interne pour les postes à pourvoir dans certaines directions, et l'utilisation d'agents Petroci en lieu et place de nombreux sous-traitants. L'employeur est exhorté à transmettre une date précise pour la tenue des élections des délégués du personnel. Le personnel ne veut pas que ses acquis soient touchés. Il exige la mise en place et l'officialisation d'une commission logement, composée du personnel. Les agents disent tenir au maintien des initiatives lancées et / ou entamées, notamment, leur site de logements, leur projet automobile, le maintien et la formalisation des primes de résultats et des bonus pétroliers... Ils attendent une formalisation notifiée du rétablissement et du maintien de leurs autres avantages sociaux (retraite complémentaire, assurance maladie, assurance maladie des retraités, ticket modérateur d'hospitalisation, les fonds de solidarité, les frais de missions, la prime).

Autre préoccupation, les agents apprécient mal les dépenses effectuées par leur Direction générale, notamment l'achat d'un véhicule à presque 80 millions de francs Cfa alors qu'elle-même soutient que l'entreprise est à l'agonie. Les négociations des grèves précédentes qui ont valu plusieurs médiateurs, notamment l'ex-ministre d'État, ministre de l'Emploi, des Affaires sociales et de la Formation professionnelle, Dosso Moussa, n'ont pas satisfait les agents. Même si la Direction générale de Petroci, selon une source introduite, reconnaît la régularité du mouvement (dépôt de préavis de grève dans les délais), elle n'a pu nous situer sur une réaction officielle, hier. Selon un cadre, il est fort possible que les prochaines heures, elle le fasse. Créée en 1975, Petroci a pour mission d'assurer la promotion du bassin sédimentaire ivoirien et la valorisation de ses ressources pétrolières et gazières, par l'exploration des gisements de pétrole et de gaz de Côte d'Ivoire.



Hermance K-N