Dr Jean Jacques Konadjé: «Il faut sortir l'armée du champ politique» en Côte-d'Ivoire

  • publiè le : 2017-10-21 03:54:18
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Dr Jean Jacques Konadjé: «Il faut sortir l'armée du champ politique» en Côte-d'Ivoire

(Photo d'archives pour illustrer l'article)

L'étude de Dr Jean Jacques Konadjé commandée parla Fondation Friedrich Ebert Stiftung sur le thème: « Côte d'Ivoire, leprix de la paix positive », révèle que la Côte d'Ivoire est dans unesituation de paix négative. S'apparentant à l'absence de conflits généralisés.En d'autres termes, l'étude répondait à la question, pourquoi la paix échoue enCôte d'Ivoire ?
A propos de la réforme du secteur de lasécurité, Dr Konadjé a souhaité qu'on professionnalise davantage l'outilivoirien de défense et de sécurité. « Il faut sortir l'armée ivoirienne duchamp politique », a-t-il préconisé.
Le pays est dans une situation post-crise. Malgré son charme discret, à traversune croissance économique soutenue, l'auteur de l'étude a fait remarquer que laCôte d'Ivoire semble empreint à une violence symbolique. Violencescaractérisées, entre autres, par une série de mutineries, des mouvementsd'humeur des différents corps sociaux. « Tout cela a une image négativesur le pays », a-t-il affirmé, à Abidjan-Plateau, à la présentation del'étude, le 11 octobre 2017.
Livrant les principales conclusions de cetteétude, il a soutenu qu'on est confronté à une « paix » sommaire.« Il faut penser autrement la paix et sortir des sentiers battus. Enenracinant davantage la paix dans les habitudes des Ivoiriens », apréconisé l'expert Dr Konadjé. Avant d'ajouter que la paix positive ne sedéfinit pas comme le refus de la « violence structurelle ». Aprèsavoir indiqué que la cessation des hostilités est une marche vers la paixpositive, il a évoqué les défis à relever pour aboutir à la paix positive.
A l'en croire, la Côte d'Ivoire devra relever ledéfi de l'unité de son armée. Selon l'auteur de l'étude, la transitionmilitaire a été à l'origine de la dislocation de l'armée ivoirienne. Latentative de coup d'État muée en rébellion le du 18 au 19 septembre 2002, afini d'accentuer la division au sein de l'armée.
Les mutineries de 2017 ont malgré toutesapparences confirmées la nécessité de la mise en oeuvre de la réforme du secteurde la sécurité et de la défense. La Côte d'Ivoire devra gérer les conséquencesde ces mutineries.
Autres défis, les pays devra également régler définitivement l'épineusequestion des démobilisés parce que malgré le Ddr les démobilisés ont continuéde battre le pavé. La violence juvénile prend des proportions inquiétantes enCôte d'Ivoire depuis la période post-crise ainsi que le phénomène des coupeursde route.
Cela est d'autant plus important que les enjeuxautour de la paix positive sont énormes. Et l'avenir politique de la Côted'Ivoire en dépend. « Quand la politique va bien, tout va mieux », afait remarquer Dr Konadjé. Pour lui, il faut briser le mur virtuel de méfianceentre les différents protagonistes. Autrement, il faut repenser le défi de laréconciliation. Il faut également, a insisté l'auteur de l'étude, uneréconciliation entre les ivoiriens et leur armée.
Pour Thilo Schöne, directeur-résident de laFondation Friedrich Ebert Stiftung, l'objectif de la Fondation, à travers cetteétude vise à examiner, entre autres, les questions sécuritaires, les approchesactuelles de règlement de la situation sécuritaire, à faire de recommandationsafin de trouver une solution à la question: Pourquoi la paix échoue-t-elle enCôte d'Ivoire? « Démocratiser la sécurité et la défense, c'est garantirdes institutions fortes pour un développement harmonieux de la Côted'Ivoire », a rappelé M. Schöne.
L'originalité de cette étude réside dans sonvolet participatif car c'est après avoir pris les avis des ivoiriens sur cesquestions épineuses que l'étude définitive sera mise à disposition. Notonsqu'elle se veut inclusive et place le citoyen au centre de la question de lasécurité et de la défense.
CHEICKNA D. Salif
salifou.dabou@fratmat.info
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auteur : CHEICKNA D. Salif

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