Affaire ''un policier abat un jeune à Williamsville'', l'élément déféré à la MAMA et sera jugé le 16 mars (Ange Kessi)

  • publiè le : 2021-02-17 17:07:29
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Affaire ''un policier abat un jeune à Williamsville'', l'élément déféré à la MAMA et sera jugé le 16 mars (Ange Kessi)

(Photo d'archives pour illustrer l'article)

Dans la nuit de ce lundi 15 février 2021, un adolescent répondant au nom de Ouattara Mory a été abattu à Williamsville par un agent des forces de police CRS. Cet incident a suscité une grande réaction de la population.

Né le 02 novembre 1998, ce benjamin de la famille Ouattara, élève en classe de 3e a perdu la vie dans un incident survenu ce lundi aux environs de 22 h. L'événement s'est déroulé en face de la boulangerie BMW située à Williamsville garage Mercedes, un quartier populaire de la commune d'Adjamé. Ce quartier reconnu pour son taux élevé de banditisme et la présence importante d'enfants en conflit avec la loi vient de subir une bavure policière.

Selon plusieurs témoins, le jeune Mory Ouattara aurait été abattu lors d'une altercation avec un agent de la Police Judiciaire qui l'aurait pris pour un enfant en conflit avec la loi communément appelé «%u2009microbes%u2009» ou l'un des voleurs qu'ils poursuivaient à cet instant précis.

En route pour acheter du pain, Mory Ouattara fut interpellé par un policier qui poursuivait un voleur. Le jeune homme tenta de lui expliquer qu'il n'était pas armé en levant les mains et n'était membre d'aucun groupe de malfrats. Mais sans succès.

Effrayé donc par la tournure des événements, il tenta de s'enfuir. L'agent de la police judiciaire essaya de l'arrêter en effectuant plusieurs tirs de sommation, en vain. Quelques minutes plus tard, un cargo de la Compagnie Républicaine Sécurité (CRS) garé à quelques mètres de la scène décida de prêter main-forte à leur collègue. Dans cet élan de soutien, un agent de la CCDO (Centre de la Coordination des opérations décisionnelles) voyant la résistance de l'enfant malgré les tirs en l'air a réagi en lui tirant trois (3) balles à bout portant. Ces balles ont atteint le dos et le cou de la victime qui est décédée sur le champ.

Le père de la victime amené sur les lieux quelques minutes plus tard a confirmé qu'il s'agissait bien de son fils. Il a même ajouté que l'enfant était effectivement venu quelques minutes auparavant lui demander une pièce de 100frcfa pour l'achat d'une baguette de pain.

L'assassinat du jeune homme a suscité des émeutes dans le quartier. Les policiers chassés par des jets de pierre n'ont pu récupérer le corps de la victime. Il a fallu l'intervention de Dembélé Moustapha, un leader d'opinion très influent dans le quartier pour que la dépouille soit retirée de la rue à une heure du matin. Les émeutes ont repris le lendemain matin et ont pris fin aux environs de 13 h à la vue du commissaire de gouvernement, Ange Kessi venu rassurer les populations que justice sera faite.

Selon les dires des parents, Mory Ouattara n'était pas membre d'un gang. La famille invite la population à l'apaisement tout en demandant à la police de faire preuve de plus de responsabilités.

Le communiqué du tribunal militaire d'Abidjan

Un jeune homme a été abattu par un policier dans la commune d'Adjamé, précisément dans le quartier de Williams. Ce policier a été arrêté et déféré à la Mama.

Dans la nuit d'hier lundi 15 février, un appel anonyme informe le chef du détachement de l'unité de la CRS 1 en mission de sécurisation dans la zone, de la présence de bandits dans leur quartier. Le quidam dit également reconnaître formellement l'agresseur de son enfant parmi ces bandits. Le chef de ce détachement désigne des éléments pour se rendre à l'endroit indiqué afin de s'imprégner de la situation. Arrivés sur le lieu, des échauffourées éclatent entre ces éléments de la police et ces présumés bandits.

L'officier XY sort son arme de dotation afin de dissuader ces jeunes gens et ramener le calme. Un coup part et atteint morcellement BD. Cet acte provoque l'indignation et suscite la colère dans le groupe. De violentes manifestations sont organisées par la suite. Informé par le préfet de police d'Abidjan, le Commissaire du Gouvernement se rend au commissariat de police du 11e arrondissement pour apprécier la situation. Il est 13 h lorsque Ange KESSI est reçu par le chef de service du 11e dans son bureau.

Ils sont rejoints les instants d'après le commandant CRS 1 et le chef du district de police d'Adjamé. Alors que se déroulent les échanges sur les circonstances de ce drame, un officier vient les interrompre en indiquant des jeunes surexcités qui semblent être des amis de la victime s'activent pour l'organisation d'une marche violente sur le commissariat, en dépit de ce que s'était passé la veille où des rues avaient été barricadées et des pneus incendiés sur la voie publique. Le Commissaire du Gouvernement l'Amiral Ange Kessi interrompt l'entretien et décide d'aller au contact de ces jeunes. "Je suis là pour vous. Je voudrais bien vous parler si vous décidez de m'écouter leur a-t-il dit. Sur ces mots, le calme est revenu dans le groupe. Aucun crime ne reste impuni lorsque nous sommes saisis d'une affaire.

Je suis venu vous rassurer qu'une suite sera donnée à ce meurtre. Justice sera rendue a renchéri le Chef du Parquet militaire. Le calme revenu, Ange Kessi s'est rendu chez les parents de la victime afin d'apporter la compassion du ministre de l'Intérieur et de la Sécurité avant que des voix plus autorisées le fassent dans les jours à venir. Le policier a été immédiatement arrêté et déféré à la MAMA. Son procès est prévu le 16 mars 2021. Rappelons que pour le même mois de mars, le tribunal militaire a programmé le procès du capitaine qui avait battu un footballeur.

Tribunal militaire d'Abidjan


auteur : Blackson Dodo Sylvain

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