L'ex-attaquant vedette de l'Africa Sports d'Abidjan Diomandé Sory Ibrahim

Dans la deuxième et dernière partie de l'interview accordée à Linfodrome, l'ex-attaquant vedette de l'Africa Sports d'Abidjan, Diomandé Sory Ibrahim, passé désormais au FC San Pedro, met à nue la gestion de son ancien club.

Dans la première partie de l'interview de l'ancien attaquant de l'Africa Sports d'Abidjan, Diomandé Sory Ibrahim, publiée le mercredi 29 mars 2017, ce joueur avait dit sa part de vérité sur sa libération par l'entraineur Basile Aka Kouamé. Dans la seconde et dernière partie, il poursuit sur la même lancée et dénonce la gestion du club vert et rouge.

« C'est déplorable de voir certaines choses gérées à l'Africa comme dans un club amateur »

« Moi, sincèrement, je ne souhaite pas du mal à quelqu'un. Je souhaite bon vent à l'Africa Sports quel soit ce qu'ils ont fait. Ce n'est pas de leur faute. Tout est la volonté de Dieu. Déjà, je suis parti à Oman, j'avais besoin de mes papiers, ils n'ont pas voulu me libérer. Et voilà, on me libère au mercato et on me dit que je suis indiscipliné. Je suis loin d'être un joueur indiscipliné. J'ai mes défauts, mais je suis loin d'être ce joueur-là. C'est déplorable de voir certaines choses gérées à l'Africa Sports comme dans un club amateur. Ça fait honte de le dire. Tous ceux qui sont en dehors de l'Africa, quand ils voient le club, ils sont contents. Mais il faut y entrer, il faut être à l'intérieur. Ça fait pitié, sincèrement. On ne peut concevoir qu'on paie des joueurs à 80% ou on vous dit qu'on va vous payer, on va vous donner 50% ou 60% de votre salaire. Et lorsqu'on doit vous payer, on coupe des gens ou tout le monde sans donner de raisons valables. Lorsque tu veux parler, te plaindre, on te dit de fermer carrément ta bouche. Si tu ne le fais pas, tu verras ce qu'on va te faire, on te met le couteau sous la gorge. Sincèrement, moi j'ai une vision, je vise loin, j'ai joué au haut niveau. Il y a certaines choses qui m'écoeurent vraiment. Quand quelque chose ne me plait pas, je le fais savoir...Ce n'est pas grave s'ils disent que je suis impoli. Dieu seul sait...Sincèrement, ça me fait pitié pour ces dirigeants qui se jouent aux grands. Que chacun joue son rôle. Que le secrétaire joue son rôle de secrétaire, que l'intendant se charge du ramassage des balles. Mais c'est lui qui passe son temps à faire des rapports, des ragots, des trucs qui ne valent pas la peine, des trucs enfantins. Des pères de famille comme ça, tu les vois en train de faire des rapports, c'est écoeurant et ça fait pitié pour un club comme l'Africa. Ça me fait mal ».



« L'Africa, c'est un grand nom, mais à l'intérieur, ce sont de petites personnes »

« L'Africa, c'est un grand nom, mais à l'intérieur, ce sont de petites personnes, il y a de petites personnes, comme encadreurs. Ils ne peuvent même pas gérer un groupe, ils ne savent pas dialoguer. Tout ce qui est dans leur tête, c'est la force, la violence et les intimidations. C'est ce qu'ils connaissent. Je leur souhaite bon vent. Ils n'ont pas voulu de moi, mais il y a plusieurs clubs qui ont besoin de mes services. Je leur ai simplement dit que j'ai un objectif. Je ne veux pas signer de contrat avec un club pour plusieurs années encore. Cette histoire de l'Africa Sports se termine ainsi. Peut être qu'en fin de saison, j'allais avoir mon opportunité, ils n'allaient pas me laisser partir parce que j'ai signé 2 ans. Le secrétaire, lui, est fort dans ces magouilles-là. Tout ce que je peux dire, c'est du courage au président Vagba Alexis parce que ces personnes ne lui facilitent pas le travail, ne lui rendent pas service. Un coach, c'est un formateur, c'est un éducateur. Tu ne peux pas venir être un diviseur, créer des clans. Un entraineur est un père, un frère, un ami pour ses joueurs...Mais lui, il vient dire des choses et s'en lave les mains. Il dit une chose, et le lendemain, il vient changer de parole. Je vous dis ce qui s'est passé...Je viens à l'entrainement et on me dit que le président dit qu'il n'a pas besoin de moi. J'appelle le président et le vice-président. Ils me disent carrément qu'ils n'ont pas donné cette instruction et qu'ils ne savent pas de quoi il s'agit. Et je reviens le lendemain, je m'entraine, le coach m'appelle et me dit : « on ne t'a pas dit que ceci cela ». J'ai répondu que le président dit qu'il ne sait pas ce qui se passe. Il a répliqué que si c'est comme ça, lui, l'entraineur ne sait pas ce qui se passe et que d'appeler le président pour régler mon histoire. Vous voyez, ce sont des enfantillages. Ce sont de grandes personnes. Qu'ils apprennent à prendre leurs responsabilités ».

« Mon transfert a rapporté près de 40 millions de francs au club, on vous dira que c'est en deçà de cette somme »

On a dit qu'il y a Kassi Malan qui vient. Moi, je ne veux pas citer de nom. Il y a de grands joueurs qui sont venus dans ma première et deuxième année à l'Africa Sports, mais j'étais tranquille. Avec eux, j'ai appris beaucoup. On m'a dit qu'ils avaient plusieurs années d'expérience. Je me suis collé à eux. Ça fait quoi si Kassi Malan vient et que je me colle à lui ? J'ai joué avec Gonazo Bi, je suis content, je suis très fier. J'ai joué avec certains grands, Lago Michael. Je suis fier de partir de l'Africa. Je tape ma poitrine parce que je leur ai donné un trophée. Je ne me lance pas de fleurs. Grâce à mon but à la finale de la Coupe nationale (en 2015 à Gagnoa contre le CO Bouaflé : ndlr), l'Africa a été africain une nouvelle fois. Grâce à mon transfert, l'argent est rentré dans les caisses de l'Africa. Depuis près de 2 ans, c'est quel transfert qui a été effectué ? Aucun. Mon transfert a rapporté près de 40 millions de francs cfa au club. Mais personne ne sait, on vous dira que c'est en deçà de cette somme. Il y a des transferts qui se feront et qui seront plus élevés que le mien. Mais je dis ce qui est juste pour aujourd'hui. Je suis très fier de ce que j'ai apporté au club. J'aimerais souhaiter bon vent à l'Africa et dire au président Vagba Alexis que l'Africa Sports est mon club. Quel que soit ce qui est arrivé, c'est mon club. Je le porterai toujours dans mon coeur ».