A l'approche des J.O 2016 de Rio, l'atmosphère festive entourant les athlètes des pays qualifiés n'avait pas déteint sur la Côte d'Ivoire. Sans aucune campagne de mobilisation et privée de l'organisation d'une cérémonie de présentation des athlètes, il fallait bien s'informer auprès d'un CNO-CIV vidé par l'envie de Brésil. Ne restait plus que les agents du Ministère ivoirien des sports. L'un d'entre eux, chargé de la gestion des jeux côté tutelle, les valises bien ficelées, répond à quelques préoccupations. De l'identité du porte-drapeau aux primes des athlètes en passant par le nombre de la délégation et le mode de voyage des athlètes, il nous donne un chiffre. Le 12. Celui qui représente le nombre d'athlètes qui représenteront la Côte d'Ivoire au pays de Pelé. Parmi, eux était bien noté le nom de Carla Frangilli.

La championne d'Afrique de tir-à-l'arc pensait bien faire flotter le drapeau ivoirien, celui de son coeur, à Rio. Surtout qu'à son retour de Windhoek, terre de sa médaille d'or glanée en tant qu'Ivoirienne, elle avait été reçue et avait reçu les assurances du Ministre ivoirien des sports. Enthousiaste, il lui avait bien ouvert les bras de la patrie. « Je voudrais, au nom du gouvernement, vous féliciter doublement pour votre sacre de championne d'Afrique et pour votre qualification pour les Jeux Olympiques (JO) en espérant qu'au mois d'août, cela nous vaudra une médaille ». Un voeu bien creux. Puisque quelques mois après, Carla Frangilli est recalée par le CIO.

La mort dans l'âme, elle ne rencontrera pas son rêve. Pour « vice de procédure », pour une affaire de naturalisation invalide, comme dévoilée par M. Amichia qui indique s'être aligné «sur la position du CIO qui a jugé utile de retirer, par précaution, de la liste des athlètes ivoiriens, notre compatriote Clara pour ne pas pénaliser la Côte d'Ivoire. Elle est encore jeune et pourra défendre les couleurs nationales à l'occasion d'autres compétitions ». Un commentaire qui entraîne forcément un questionnaire : Et si Carla Frangilli était un footballeur ? Un Taekwondo-in ? Une sprinteuse du 100m ? Les autorités sportives de Côte d'Ivoire auraient-elles baigné dans une telle inertie face au dossier de naturalisation de Frangilli ? Mais non, il ne s'agit que de tir-à-l'arc. Un raisonnement qui tiendrait débout que si l'Etat n'avait pas sorti des moyens pour la préparation de ses athlètes, de tous ses athlètes. Reste à savoir si les athlètes y ont bien eu droit. Dans tous les cas, cette situation, en plus de pointer du doigt la compétence des cadres administratifs du sport ivoirien, remet fortement en cause le titre de champion d'Afrique Frangilli. Puisqu'apparemment, l'Italienne d'origine n'est pas Ivoirienne et donc pas africaine. Puisqu'elle en n'a pas le titre formel. Les J.O 2016 ne débutent donc pas bien pour la Côte d'Ivoire.