Le groupe scolaire de Kamoro situé dans la région du BERE est dans un désarroi total depuis quelques temps. Cette école qui a vu le jour durant près d'une demi- décennie demeure toujours avec une éthique coloniale.
A l'Epp Kamoro, les salles de classe sont totalement dégradées. La cantine ne fonctionne plus. Ce manque laisse plusieurs apprenants dans des situations embarrassantes. Tels les enfants des villages environnants d'Okodougou, de Fourougbankoro, de Baradougou, de Seydoukaha. Ces élèves sans tuteurs marchent au moins 5 kilomètres chaque matin avant de prendre les leçons qui contribuent à leur éducation. Et là où le bas-blesse, c'est que ces élèves doivent avoir au moins le montant de 200 f sur eux pour manger une nourriture un peu consistante à midi. Ce qui n'est pas chose aisée. Puisque le village manque d'animation de tout genre et les vendeuses de nourriture se comptent sur les doigts d'une main.
Du côté de la scolarisation de la jeune fille, le message est bien compris dans cette localité. Dans la classe de Cp1, l'enseignant comptabilise à ce jour 104 élèves dont plus de 60 filles. Cette classe totalise 4 rangées comportant 4 à 5 personnes par tables-bancs. « Pourtant les parents continuent de négocier des places pour leurs enfants.
Soucieux du devenir des enfants, nous les acceptons et plaidons avec le COGES pour la construction d'autres cabanes d'apprentissage. Les parents tout comme les apprenants sont motivés et cela nous donne envie de faire plus. Mais, beaucoup reste à faire en terme d'infrastructure » a souligné M. Walogo Kouakou Jean- Marc, directeur de Kamoro 2. Pendant que nous y étions en reportage, M. Soro Ladji, père de deux filles de 6 ans se présentaient devant Mlle Kouamé Amenan Marina, directrice de l'Epp Kamoro 1 pour les inscrire. Face à ce dilemme, Dame Amenan a dû accepter les deux filles mais en appelant toujours à l'aide des bonnes volontés pour assurer une bonne éducation aux futures garants de la nation.
Mais ce qui étonne ici c'est que, de nos investigations, il ressort que le COGES à plusieurs fois solliciter l'aide du Conseil Régional du Béré pour faire face aux préoccupations dudit groupe scolaire. Sans réponse favorable, les parents s'organisent désormais pour prendre leur destin en main en attendant de pied ferme le conseil régional aux prochaines élections. Et, le village de Kpalé a déjà confirmé cette pensée en construisant trois classes sur fonds propres. Félicitation chers parents de Kpalé. Attention, Kamoro est frustré et a gros contre le conseil du Béré. Une bombe qui pourrait empoisonner la vie scolaire si l'on ne s'invite pas sur la table de discussion.
C'est le lieu de rappeler la pensée du Ministre de l'enseignement supérieur Gnamien Konan qui ne cesse de dire au cours de ses allocutions « que l'Etat ne pourra pas avoir les moyens de construire des écoles pour la formation de la jeunesse. Il faut qu'on commence à nous adapter et nous former à l'informatique ». A bon entendeur salut!

Tuo Tchang