Hervé Renard a passé son premier oral dans le costume de sélectionneur national de Côte d'Ivoire. Un honneur pour le technicien français qui, au bord des éliminatoires de la CAN 2015, n'opte pas pour le grand balayage.

Contrairement à mai 2012, la présentation du nouveau sélectionneur national de Côte d'Ivoire fut moins électrique. C'est que, le choix Hervé Renard était très attendu. Mais enfin, c'est au pied du mur que le maçon sera jugé. Heureux de l'accueil du pays, Hervé Renard sait que les prochains jours seront moins paisibles. « Je suis heureux de cet accueil, mais je ne vais pas me laisser endormir et me coucher sur mes lauriers. Parce que je sais que tout peut changer très vite », a-t-il indiqué en pensant déjà à la rencontre du 5 septembre face à la Sierra Leone.


Reconstruire sans tout jeter

Mais avant, il fallait être bien clair sur sa mission avec la sélection de Côte d'Ivoire. Une mission qui ne passe pas, pour l'instant, par le grand balayage. « On m'a demandé, en quelque sorte, de reconstruire une nouvelle équipe, en sachant que tout n'est pas à jeter. La grande révolution n'aura pas lieu. Surtout qu'il y a des échéances qui approchent à grands pas ». Pas donc de grand chamboulement au sein des Eléphants qui repartiront avec ceux qu'on appelle « la génération dorée ». Mais renard prévoit des changements à petite dose, comme un certain Sabri Lamouchi. Mais contrairement à son prédécesseur, Renard espère puiser dans le vivier local pour bousculer « une certaine hiérarchie ».

La défense, le grand chantier



Pour parler d'ordre, celle établie en défense est déjà dans le collimateur d'Hervé Renard qui ne conçoit pas une grande équipe de Côte d'Ivoire « sans une défense solide ». Et ce à niveau, un nom écarté pour le Mondial 2014 a fusé. Il s'agit de Brice Dja Djédjé qui a impressionné le technicien français lors de son passage à Sochaux. Mais pas question de favoritisme, car le talent, l'esprit collectif et un bon temps de jeu primeront à l'heure de la sélection. « Il faudra tenir compte du temps de jeu de chaque joueur. Il est toujours préférable d'avoir du talent. Mais il faut y associer du travail, de la discipline et un esprit collectif. Et sur ce dernier point je serai intransigeant. Il y aura des règles imposées à tous. Et moi, je ne dérobe jamais à mes principes », a prévenu Renard avec un sourire en coin.


Les cas Drogba et Yaya

Et ce n'est point parce qu'il pense que la tâche sera facile. Car Hervé Renard a été bien prévenu dans égos surdimensionnés des stars ivoiriennes, et interpellé sur les cas Didier Drogba et Yaya Touré. Pour le premier certainement plongé dans une envie de retraite internationale, Hervé a promis l'appeler pour connaitre sa position sur le sujet. « Je n'ai pas encore eu Drogba au téléphone. Mais je le ferai très prochainement pour connaître sa position. Je sais que plusieurs joueurs ont des désirs et je me ferai fort de les écouter pour connaitre la direction à suivre ». Quant à la supposée brouille entre lui et Yaya Touré datant de la CAN 2012, Hervé Renard à éclairer les lanternes. « Je n'ai jamais dit que Yaya ne méritait pas le Ballon d'Or. Il était juste en concurrence avec André Ayew et j'ai indiqué que j'aurais préféré le Ghanéen. Et qui sait ma proximité avec la famille Ayew devrait comprendre cette position affective. J'aurai également Yaya Touré au téléphone pour parler longuement », pour encore dissiper les rumeurs en vue de passer au travail.

Un travail qui devrait le mener au sommet de l'Afrique en 2015, comme il l'espère. Car, « avec la qualité qu'ont les Eléphants et la grande et longue attende du peuple ivoirien, il ne serait pas logique d'indiquer que nous voulons nous arrêter en quart de finale. Maintenant le football à ses incertitudes et on n'a besoin d'un peu de chance pour y arriver comme se fut le cas en 2012. Car lors cette finale de CAN, nous avons eu un peu de chance ».

Patrick GUITEY

Sport Ivoire