Henry Konan Bédié (PDCI): «L'appel de Daoukro est un appel de raison, de coeur»

  • publiè le : 2015-03-27 21:50:56
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Henry Konan Bédié (PDCI): «L'appel de Daoukro est un appel de raison, de coeur»
C'est sa première interview radio depuis son désormais célèbre « appel de Daoukro » et il l'a accordée à RFI. Henri Konan Bedié revient sur cet appel à l'alliance au sein du RHDP de son parti, le PDCI, et de son allié politique le RDR, conduit par Alassane Ouattara. L'ancien chef de l'Etat ivoirien a du subir une fronde de la part de certains cadres de son parti qui voulaient présenter leur propre candidat PDCI pour l'élection présidentielle d'octobre 2015. Mais Henri Konan Bedié a été conforté dans son choix politique lors du dernier congrès du parti.
RFI : L'appel de Daoukro a remporté un certain succès lors du dernier congrès extraordinaire avec un plébiscite mais il a également provoqué un certain nombre de grogne, de discordances au sein du parti, notamment un certain nombre de cadres qui se sont montrés contre cet appel. Qu'est-ce que vous pensez qu'il va arriver, contenu de cette grogne, en interne ?
Henri Konan Bédié : L'appel est un appel au rassemblement de tous les fils de Houphouët-Boigny, fondateur du PDCI. C'est un appel de raison mais aussi un appel du coeur, un appel pour la stabilité politique de la Côte d'Ivoire et pour le développement, mais aussi favorable à l'action des investisseurs de la Côte d'Ivoire. Alors vous dites qu'il y a eu de la grogne après cet appel-là, c'est vrai pour quelques uns, pour les dissidents que j'appelle « les irréductibles », mais la grande majorité c'est-à-dire 99% des militants du PDCI, a approuvé cet appel et les partis alliés : RDR, MFA, UDPCI, tous ont aussi rallié l'appel de Daoukro.
Ces quatre irréductibles dont vous parlez, parmi lesquels figurent Charles Konan Banny ou Essy Amara, ont décidé de se rallier au sein de la coalition avec des membres du FPI ainsi que des membres du Lider. Qu'est-ce que vous en pensez ?
Je n'en pense rien, c'est leur affaire. Moi, je suis PDCI, je suis RHDP. C'est leur droit.
C'est l'expression de la démocratie dans votre pays ?
Bien sûr, cela participe. D'ailleurs à l'appel de Daoukro, j'avais prévu que tous ceux qui veulent se présenter malgré l'unanimité faite autour de cette décision, peuvent se présenter.
Est-ce que vous pensez que c'est une réunion de circonstance, que c'est une réunion opportuniste de la part de cette coalition ?
Je ne juge pas. Moi, j'ai une alliance qui tient et qui a fait ses preuves. Je dis que les autres veulent essayer dans une alliance, c'est leur droit.
Est-ce que vous pensez que ça peut brouiller les cartes au moment du premier tour et éventuellement du second tour des élections présidentielles de 2015 ?
Cela ne concerne pas le RHDP.
Ce sera un ennemi potentiel, ce sera plutôt un concurrent potentiel dans cette élection ?
C'est la démocratie.
Vous pensez que certains Ivoiriens qui sont insatisfaits de ce qui s'est passé au PDCI ou de ce qui se passe en ce moment au FPI peuvent se rabattre sur cette coalition qui est un peu hétéroclite ?
Ce sont des probabilités, ce sont des hypothèses que vous formulez.
Est-ce que vous pensez que l'alternance RDR / PDCI qui est programmée pour 2020, est-ce que vous pensez que cette alternance a des garanties ? Est-ce que vous avez obtenu des garanties d'Alassane Ouattara pour la prochaine échéance présidentielle ?
Oui, j'ai la parole du président Ouattara, j'ai la parole du RDR et j'ai la parole des autres partis de l'alliance RHDP.
La parole suffit en l'occurrence ?
Mais il n'a pas lieu de douter de la parole des alliés.
Qui au sein du PDCI, selon vous, sera le mieux placé pour représenter votre parti en 2020 ?
Il est trop tôt pour le dire, seul l'avenir le décidera.
Le procès Simone Gbagbo a fait couler beaucoup d'encre ici en Côte d'Ivoire ces dernières semaines. Que pensez-vous de l'issue de ce procès et de la lourde condamnation à l'encontre de Simone Gbagbo ?
Je n'ai pas l'habitude de juger la décision de justice, je fais confiance à la justice.
Mais vous avez suivi ce procès, je suppose ?
Je l'ai suivi.
Qu'est-ce que vous en pensez ?
Je pense que la justice a fait son devoir.
La condamnation de 20 ans vous paraît lourde ou normale ?
C'est au juge d'en juger.
Et qu'est-ce que pense le citoyen ivoirien que vous êtes, de cette condamnation ?
Je suis Monsieur Bédié, je ne suis pas le citoyen ivoirien.
La peine prononcée à l'encontre de l'ex-première dame pourrait faire l'objet d'une amnistie, d'une grâce présidentielle. Pensez-vous que le président Ouattara doit faire ou peut faire usage de cette grâce présidentielle ?
Cela relève du pouvoir discrétionnaire. Le président est déjà... J'ai lu dans la presse, que la dame ne souhaite pas demander la grâce présidentielle.
Vous parliez d'un apaisement lié à cet appel de Daoukro, est-ce que vous pensez que, quand on assiste à ce genre de décision de justice qui condamne un camp politique, à savoir le FPI, c'est de bon augure pour la réconciliation nationale et la pacification ?
Tout ce que je sais pour qu'il y ait réconciliation nationale, il faut qu'il y ait justice.
Et vous pensez que la justice a été dite ?
La justice a été dite.

RFI

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