Présidente du Réseau des Parlementaires pour le Développement des Populations, la députée de Tengréla. Mariam Traoré se veut une femme modèle. Elle a décidé de s'unir pour le meilleur et pour le pire avec le lieutenant-colonel Koné Gaoussou dit Jah Gao le dimanche 2 Mars 2014, juste quelques heures avant le retour du chef de l'Etat de France. Entourée de ses parents au domicile conjugal, dans une ambiance festive aux couleurs malinké, la nouvelle mariée s'est confiée à L'Intelligent d'Abidjan : «Je n'ai pas de rivale. J'aime mon mari, il est là. On se respecte et c'est un homme de parole ».
Récemment, les députés ont refusé de signer un projet de loi émanant de la Présidence, estimant qu'il n'était pas signé du Président de la République. Vous qui êtes député, quelle a été votre impression ce jour-là ?
J'étais étonnée de voir que les députés qui ont réagi ainsi, n'avaient rien compris. Franchement sur ce projet de loi, je me suis dite qu'ils n'avaient vraiment rien compris. Parce que le Président Alassane Ouattara qui est un homme organisé, qui veut sortir la Côte d'Ivoire du désastre pour nous amener à l'horizon 2020 avec le développement, ne peut pas, ne pas signer un document. Tout document venant de la présidence de la République, est signée à ma connaissance. Et le document n'était même pas à la portée des députés, mais plutôt devant la 1ère vice-présidente. On peut prendre un document et faire des tirages et puis l'encre peut te jouer un
tour. C'est ce qui s'est passé. Mais, je pense que ce sont des gens tapis dans l'ombre qui croyaient aux rumeurs qui disaient que le Président de la République était dans une difficulté grave de santé. Mais, au moment où cela se déroulait, j'étais en plein coeur de l'hémicycle et j'étais toute pimpante et toute souriante, parce que je savais que mon Président, l'infatigable Ouattara n'avait vraiment pas une maladie qui pouvait m'affecter. Et je savais que tout être humain, a souvent mal à la tête et peut avoir des malaises. La réaction de ces députés, c'était peut-être pour exprimer
aussi les rumeurs qui ont été dites à Abidjan. Ils n'étaient peut-être pas bien situés, c'est ce qui les a amenés à dire que si vraiment le document n'était pas signé, c'est que les rumeurs sur la santé du Président étaient vraies. Sinon le Président Ouattara a toujours signé ses papiers. Franchement, j'ai condamné l'acte qu'ils ont posé. Mais, tout est rentré dans l'ordre, après les explications avec la 1ère-vice présidente et les présidents de commissions, après quoi, les choses ont continué. Car, nous avons travaillé convenablement. Parce que quand l'information passe, les choses bougent. Quant il n'y a pas d'information, il y a l'intoxication. D'ailleurs, quand le président est rentré le dimanche, toute la Côte d'Ivoire était réunie. J'étais ravie de voir certains qui ont vilipendé Alassane Ouattara depuis des décennies, qui étaient eux-aussi à l'accueil. Et aujourd'hui, ils croient maintenant en l'homme et je les félicite. Ça aussi, c'est l'esprit de la démocratie. Ils reconnaissent maintenant que c'est le Président de la République Alassane Ouattara qui est là. Et non son sosie.
Comment avez-vous ressenti le retour du Président de la République après un long moment d'absence ?
Vous avez vu un Président bien reposé, qui est descendu même de l'avion sans la "canne sciatique''. Parce que quand Alassane Ouattara ouvre la bouche, tout ce qu'il dit est vraiment calculé et pesé. Donc, aujourd'hui, il y a le chapeau et la "canne émergente'' qui sont à la
mode. J'étais fière de voir mon Président descendre de l'avion sans la canne et qui a retrouvé son peuple qui l'attendait impatiemment. Depuis Paris, on l'a vu, des gens peuvent dire encore que c'est un montage. Vous avez vu même qu'il y a des journaux qui ont dit qu'il est arrivé tout fatigué, un Président affaibli. Et les mêmes journaux qui ont dit qu'Alassane Ouattara n'était plus, nous disent encore qu'il est arrivé fatigué. Quelqu'un qui n'est plus et ensuite qui arrive, comment voyez-vous cela ? Donc, j'étais fière de le retrouver et je vous assure qu'il est au travail et que la Côte d'Ivoire bouge.
Quels sont aujourd'hui les actes que vous avez posés pour vos populations depuis que vous avez été élu députée ?
C'est vrai, le député n'est pas celui-là même qui s'occupe du développement. Mais, Dieu merci, j'ai été cooptée par l'UNFPA pour être la présidente du Réseau des Parlementaires pour le Développement des Populations. Je me réjouis parce que déjà en tant que députée, je m'occupe du développement. Et le chef de l'Etat a rendu visite à mes populations et tout ce qu'il a promis est en train d'être réalisé même. Il a promis à mes parents le goudron et aujourd'hui, le goudron de Boundiali à Tengrela est fait. Parce que le rôle du député, c'est de veiller au grain et c'est ce rôle que je joue. Je participe au vote des lois, je les explique aux populations, je défends la voix des sans voix au niveau de l'Assemblée Nationale. Nous sommes des parlementaires de terrain. Si un député est élu dans sa circonscription, il défend aussi toute la nation. C'est pour cela que des fois, vous me voyez à Koumassi, à Grand-Lahou, à Abobo.
Vous faites beaucoup de dons, vous posez beaucoup d'actions sociales. D'où tirez-vous vos ressources ?
Ecoutez, je fais des demandes, je sais quémander. Si c'est pour aller faire la courbette auprès des donateurs pour aider mes parents, on n'a pas à avoir honte. Même si je n'en ai pas, je vais demander au chef de l'Etat que je remercie d'ailleurs au passage. Qui, m'aide parce qu'il sait réellement qui est Mariam Traoré. Et je profite aussi pour remercier certains DG qui ont confiance en moi. Quand j'ai des soucis, ils m'aident aussi pour que j'assiste les populations sur le terrain.
Quel est le secret de votre réussite ?
C'est le travail. Et puis il est conseillé de dormir moins. Parce que quand on dort trop, on ne peut pas du tout réussir. Aussi, je copie, j'imite très souvent le Président de la République, parce que c'est un homme qui bosse sans faire de bruit. Quand vous me voyez faire du bruit, ce sont des bruits politiques et des bruits de vérité. Donc, certains appellent ça du bruit. Je dis haut tout ce que les gens pensent tout bas, tout ce que mes collègues pensent bas, moi je le dis haut et fort parce que ça ne sert à rien de penser quelque chose et ne pas l'exprimer devant les gens.
Mais sur quoi comptez-vous?
Je compte sur moi-même parce que je suis dans la vérité. Je soutiens Alassane Ouattara, un homme droit, de vérité. J'aime toujours suivre la vérité et je suis dans la vérité.
Les deux dernières semaines du mois de février ont été marquées par la présence des opérateurs économiques Marocains avec à leur tête, le Roi du Maroc, Sa Majesté Mohammed VI. Selon vous, que gagne la Côte d'Ivoire dans une telle coopération Sud-Sud ?
L'Afrique aujourd'hui a pris son destin en main. La coopération Sud-Sud, veut dire que nous n'avons plus besoin d'aller plus loin. Nous pouvons nous mettre ensemble pour développer nos différents pays. Le Maroc a une expertise dans la construction des logements sociaux et si le Maroc vient vers la Côte d'Ivoire pour la coopération Sud-Sud, cela ne peut que nous réjouir. Les Marocains peuvent venir même nous aider à installer nos usines de café-cacao, de coton et d'anacarde. Nous pouvons aussi y aller vendre les produits ivoiriens tant recherchés en Europe. Avec le Président Ouattara, tout le monde a envie de venir rester en Côte d'Ivoire. Avez-vous vu le séjour d'un Roi qui a passé plus d'une semaine dans un autre pays ? Le Roi Mohammed VI est même allé accueillir le Président Ouattara à son arrivée. Sinon depuis plus d'une décennie ici, aucun Président étranger n'a passé plus de deux jours en Côte d%u2018Ivoire. Quand les chefs d'Etats venaient, ils restaient à l'aéroport pour régler les problèmes de la Côte d'Ivoire. Mais avec Alassane Ouattara, ses homologues ont décidé de venir rester dans le pays et travailler sur le terrain. La visite du Roi Mohammed VI à Abidjan, a rehaussé l'image de marque de la Côte d'Ivoire.
Madame la députée, récemment que s'est-il passé entre vous et la première vice-présidence de l'Assemblée Nationale Mme Sarrah Fadiga? On parle d'un malentendu qui porterait sur la somme de 14 millions de FCFA...
Avant d'être à l'Assemblée Nationale, j'ai connu Sarrah Fadiga. Elle est une mère pour moi que je respecte beaucoup. Franchement, il peut y avoir des problèmes entre une mère et sa fille et puis, après elles lavent le linge sale en famille. Je m'inscris en faux par rapport à ce que racontent les gens. L'Assemblée Nationale est un lieu par excellence de démocratie, de travail. Il ne faudrait pas que les gens transportent dehors, tout ce que nous faisons à l'Assemblée Nationale. Je vais à l'Assemblée Nationale pour parler au nom des sans voix, pour parler de démocratie, pour parler des lois. Donc, je ne vais pas là-bas pour parler d'affaires. Donc, je ne me reconnais pas en ce qui est dit.
Il y a de cela quelques jours, la toile a été inondée par un évènement qui a été beaucoup commenté par les internautes. Vous avez convolé en justes noces avec le lieutenant-colonel Koné Gaoussou dit Jah Gao. Peut-on dire aujourd'hui que la députée Mariam Traoré est une femme heureuse ?
Toute femme est appelée à se marier et puis, c'est ma vie privée. Comme je suis une femme publique, cela est tout à fait normal que les gens réagissent sur Facebook ou sur les autres réseaux sociaux. Et puis le lieutenant-colonel Jah Gao, n'est pas un anonyme. Où est le problème ? Il est vrai qu'en politique, on attribue des maris aux gens. Il y a des milliers de femmes qui ne jurent que par Mariam Traoré. C'est pourquoi je veux être un modèle pour ces jeunes femmes leaders comme moi et qui veulent me ressembler.
Pensez-vous que votre union avec Jah Gao est normale ?
Bien sûr ! C'est normal.
Expliquez-nous, comment s'est passée votre rencontre?
Ecoutez, ça c'est ma vie privée. Je ne saurai vous répondre.
Mais madame, il semblerait que vous êtes la troisième épouse du colonel Jah Gao ?
Ah bon ! Je tombe des nues, parce qu'avant qu'un homme n'épouse une femme, s'il a une première femme, il le dit, s'il a une ex-femme, il le dit. Pour moi, mon mari a eu une ex-épouse et puis c'est tout. Je ne peux pas vous dire le nom de cette personne. Aujourd'hui, il s'est marié, il a une femme, point barre.
Donc, vous êtes l'unique femme du Lieutenant-colonel Jah Gao?
Il sort très tôt le matin pour aller au travail. Il revient manger entre midi et deux. Il rentre le soir à 18h. Vraiment, il est là tous les jours. Et même quand il est de permanence, il prend le téléphone fixe pour m'appeler pour dire qu'il est au travail. Donc, je tombe des nues parce que quand on est troisième ou deuxième femme de quelqu'un, on se partage les jours. Moi, je ne connais pas cela. Je ne partage pas de jours avec quelqu'un d'autre. Et puis, quand on marie une femme, chez les musulmans, on prend la dernière ou la deuxième femme pour aller la présenter à la première. Mais, il n'en est rien ! La preuve, tous ses parents sont là. Vous pouvez vous renseigner. Mais où est le problème ? Il faut qu'on vous le dise, je suis l'unique femme du Colonel. Comme ce sont les hommes, on ne sait pas si après moi, il va aller prendre une autre femme. Mais, il m'a dit qu'il n'a pas de femme. Et vraiment, nous vivons ensemble tranquilles. Maintenant, si quelqu'un se réclame épouse du colonel, ça n'engage que cette personne. Il y a des femmes qui par politesse, continuent d'appeler leur ex-époux « mon mari ». C'est normal. Mais au jour d'aujourd'hui, franchement, je n'ai pas de rivale. J'aime mon mari, il est là. On se respecte et c'est un homme de parole. Je profite aussi au passage pour dire à vous les journalistes que si vous voulez maintenant parler du lieutenant-colonel Jah Gao, il faut demander son accord, parce que c'est sa vie privée. On n'a pas besoin de mettre la vie privée de quelqu'un dans les journaux sans son accord. On doit demander son avis. Il y a eu trop de choses qui ont été dites. Il y a eu trop de désinformations et quand nous les avons vues, nous en avons ri.
Et qui les a dites ces choses dont vous parlez ?
Nous avons lu ces désinformations. Et nous avons fait un droit de réponse. Vraiment, il faut aller doucement avec les gens. Il faut avoir l'information juste. Parce que si les journalistes contribuent au développement d'un pays, ils contribuent aussi à l'intoxication, aux rumeurs.
Connaissez-vous Affou Kéita?
Je connais très bien Affou Kéita. C'est une chanteuse mandingue. J'aime bien sa musique et puis ça s'arrête là. Quand nous allons dans les mariages et les baptêmes, et qu'elle parle de nous dans ses chansons, nous "travaillons'' sur elle (ndlr : jeter les billets de banques sur elle). J'ai toujours "travaillé'' sur Affou Kéita quand je suis dans des danses de réjouissances et de mariage. Je la connais.
Et quelles sont vos rapports?
En termes de rapports, elle n'est pas mon amie.
Est-elle votre rivale ?
Pas du tout ! Affou Kéita n'est pas ma rivale. Et elle me respecte très bien.
Réalisée par Dosso Villard
L'Intelligent d'Abidjan