Révélée au public ivoirien à travers l'ensemble Les Go du Kotéba, Awa Sangho mène une carrière solo, depuis plus de trois ans, aux Etats-Unis. Nous l'avons rencontrée lors d'un bref séjour qu'elle a effectué à Abidjan.

Akwaba, Awa. Quelles sont les nouvelles ?

Elles sont bonnes. J'apporte une bonne nouvelle pour les mélomanes ivoiriens. Très bientôt, je vais leur présenter "mon nouveau bébé ", qui sortira aux Etats-Unis, en Europe et en Afrique.

A quand remonte ton dernier séjour à Abidjan ?

Cela fait trois ans que je suis partie pour les Etats-Unis. Je suis mariée là-bas et je fais la navette entre New York et la Californie.

Comment s'est fait ton intégration dans le milieu du show-biz américain ?

Pour m'intégrer dans le milieu du show-biz, personne ne m'a aidée. Moi, je voulais entrer par la grande porte. Donc, je me suis battue pour y trouver mon chemin. Bien évidemment, en suivant les traces de certains aînés dans la musique, qui y résident depuis des années. J'ai laissé ces histoires de "Djossi'', pour me focaliser sur ma musique. Pour réussir mon pari, je me suis inscrite dans une école, pour mieux apprendre l'anglais. Afin de défendre ma culture et ma musique au cours des différentes interviews télé et radio.

Donc, tu vis de la musique là-bas ?

Oui, tout est une question d'organisation et de vision. Dans mon cas, ma source de revenu, ce sont mes tournées entre les Etats-Unis, le Canada et l'Europe.

Tout s'est donc passé sans aucune difficulté ?

C'est vrai que les difficultés, on les rencontre dans tout corps de métier. Mais, il y a aussi l'objectif qu'on vise. C'est cela qui détermine le sens de ton combat. J'ai eu la chance d'avoir le soutien de mon mari qui est un Américain, un musicien. Donc, les choses ont été plus faciles pour moi. Car il a permis que je rencontre pas mal de grands musiciens et chanteurs américains. J'ai eu à faire de nombreux featurings avant d'enregistrer mon album.

Quels sont les artistes avec qui tu as collaboré ?

J'ai travaillé avec Marc Cary, grand pianiste, bien connu dans le milieu du Jazz, et Lonnie Smith. J'ai aussi joué à Appolo Theater de Manhattan, à New York. C'est une salle mythique où Stevie Wonder, Mickael Jackson et bien d'autres stars ont inscrit leurs noms. Par ailleurs, mon album qui sort bientôt est déjà chez ma Major Motema music. C'est aussi un label très influent dans le show-biz américain.

Comment peux-tu définir ta musique aujourd'hui ?

Je reste toujours dans le style musical que les Go du Kotéba faisaient. Seulement, j'ai apporté une touche personnelle. Si on doit me classer dans un registre musical, dorénavant, je fais de la world music. Dans mes chansons, on découvrira plusieurs sons acoustiques, beaucoup de guitare de kora et la basse.

Quelle a été ta plus grande satisfaction au cours de tes tournées aux USA ?

Il n'y a pas plus grande satisfaction que d'offrir un spectacle à Appolo Theater. Si tu es un artiste de renommée internationale, et que tu n'as pas encore joué dans cette salle, c'est un manque à combler. Donc l'exploit que j'ai réalisé, c'est déjà un très bon départ. Pour le reste, je cherche à atteindre Hollywood.

Revenons sur les conditions de l'enregistrement de cette oeuvre. ça s'est passé comment ?

C'est sur la proposition de mon époux que l'album a été arrangé par Mao Otayeck, un franco-ivoirien vivant aux Etats-Unis. C'est un instrumentiste qui a de l'expérience dans le domaine de la musique. Il a bossé pendant douze ans avec Alpha Blondy, six ans avec Stevie Wonder. Avec lui, nous avons travaillé sur cette oeuvre entre New York, Los Angeles, Dakar et Abidjan.

De quoi parles-tu au niveau des thèmes ?

Il y a treize titres sur l'album baptisé " Allah tayé tougnan yé " (la vérité appartient à Dieu). J'ai une chanson dans laquelle, je dénonce l'excision qui a fait de nombreuses victimes en Afrique de l'ouest. J'aborde également le sujet de l'éducation des enfants.

As-tu des nouvelles des autres membres des Go du Kotéba ?

Bien sûr, elles toutes se portent bien. Seulement, chacune de nous fait une carrière solo.

Donc, c'est la fin des Go du Kotéba ?

Non, pourquoi ? Il peut arriver qu'on refasse une oeuvre ensemble. Personne ne connaît l'avenir. Donc tout est possible.



Par Charly Légende

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