Show biz : David Monsoh, producteur : Je ne divorce jamais d'avec les artistes

  • publiè le : 2014-03-26 22:06:19
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Show biz : David Monsoh, producteur : Je ne divorce jamais d'avec les artistes
David Monsoh était récemment à Abidjan, dans le cadre du lancement de sa chaîne de télévision BeBLack. Rencontré à cette occasion, l'un des plus célèbres producteurs des artistes africains s'est prononcé sur certaines questions, notamment les critiques des artistes, à son égard. David Monsoh a appelé, une fois de plus, les Ivoiriens à la réconciliation nationale, tout en saluant le retour d'Aïcha Koné en Côte d'Ivoire.
Le producteur dit être sur les bords de la lagune Ebrié depuis le début du mois de mars 2014 pour booster sa chaîne de télévision. « Je suis là (en Côte d'Ivoire, NDLR) pour installer les bureaux de ma chaîne de télévision, voir comment les choses évoluent et réorganiser aussi le personnel », a précisé David Monsoh. Cette chaîne, révèle-t-il, va fédérer tous ceux qui aiment la culture noire: « Je travaille pour le brassage de la culture noire, des Etats Unis, de l'Europe, de l'Afrique. Il est temps que les noirs eux-mêmes se prennent en charge et créent eux-mêmes leur visibilité. On ne va toujours pas attendre que se soient les autres qui le fassent pour nous ». Présenté comme le faiseur des stars, David Monsoh se félicite d'aider, à travers sa télévision, les jeunes africains. Sa joie est que l'habillage de cette télévision et son site internet, soient faits par de jeunes africains. « Il y a de la matière ici en Côte d'Ivoire, profitons de nos matières grises. Il faut donner la chance à nos jeunes pour qu'ils s'expriment mieux », a-t-il appuyé. Avant d'affirmer qu'il entend faire de grandes choses avec sa télévision : « La Côte d'Ivoire est un grand pays. Il faut donc faire les choses en grand, pour que ceux qui sont dans ce pays soient fiers et contents de savoir que la Côte d'Ivoire redevient la plaque tournante, comme elle l'a été pendant un moment, au niveau du show-biz et de la culture en générale ». Dans le cadre des actions pour sa télévision, le producteur informe qu'il a échangé avec le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et de la Sécurité, Hamed Bakayoko. Dans la même optique, il entend rencontrer la ministre de la Communication, Mme Affoussiata Bamba-Lamine et le ministre de la Culture et de la Francophonie, Maurice Bandaman. L'occasion était belle pour le nouveau patron d'une chaîne de télévision de porter un regard sur la télévision d'Etat. David Monsoh salue le travail abattu par le Directeur général de la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI), Ahmadou Bakayoko. Qui, dira-t-il, apporte sa touche de jeunesse dans le management de la télé nationale: « On sent un changement positif. On a l'impression que c'est une nouvelle télé ». Selon lui, cette nouvelle dynamique montre que la télévision nationale tirera son épingle du jeu, lorsqu'il y aura la libéralisation de l'espace audiovisuel.
Les critiques des artistes...
Le producteur dit être aujourd'hui très accaparé par sa chaîne de télévision, « une chaîne qui va promouvoir la culture noire surtout au niveau musical». Critiqué par des artistes, David Monsoh rétorque : « Comme au football où les joueurs peuvent changer d'équipe à la fin d'un contrat, les artistes qui signent avec moi sont libres et peuvent rompre les contrats à leur convenance. Mais c'est la manière dont ils partent qui est un peu triste. Ils essaient de rentrer dans les polémiques, ils insultent. Or le contrat est fini, ils ont le droit de partir et on passe à autre chose ». Toutefois, « le faiseur des stars » dit prendre ces critiques avec philosophie. Il se justifie par cette formule : « C'est parce que je fais du bon travail que je suis vilipendé. Vous savez, quand les fruits d'un manguier sont mûrs, et qu'on n'arrive pas à cueillir les mangues, on lance des pierres aux fruits. Quand tu fais du bon travail, les gens ne peuvent que te critiquer. Quand tu ne travailles pas bien, on ne fait pas attention à toi. Aujourd'hui, David Monsoh est l'objet de critiques, d'injures, mais moi je préfère répondre par le travail bien fait ». Le producteur n'entend pas s'inscrire dans une posture de vengeance, ni de polémique. Mieux, il se présente comme le père de tous ces artistes qui l'insultent : « Je reste comme un papa pour eux. Je suis là pour l'évolution de la culture, je ne rentre pas dans les polémiques. Ces mêmes artistes qui me critiquent, qui m'insultent, viennent encore me voir, pour que je les aide. Je vais continuer à les aider. Aider quelqu'un fait aussi partie de la vie. J'ai foi en Dieu, je suis un croyant. Celui qui n'est pas critiqué, c'est qu'il n'en vaut pas la peine. Ce que les gens doivent retenir, c'est que je ne divorce jamais avec les artistes. Ce sont les artistes qui partent toujours d'eux-mêmes parce qu'ils ont trouvé mieux ailleurs. Et je ne peux pas empêcher quelqu'un d'aller où il veut, s'il a trouvé mieux ».
Les relations entre Serge Beynaud et lui
Le producteur a également traduit sa volonté d'aider au niveau de la musique Coupé-décalé les jeunes qui font du bon travail. « Aujourd'hui, j'essaie d'aider l'artiste Serge Beynaud parce qu'il y a eu trop de bruits sur le Coupé-décalé. Serge Beynaud est l'un des rares artistes qui essaie de faire de la musique potable et qui fait évoluer le Coupé-décalé. Il y a aussi Débordo. Ce sont des artistes qui ont envie de travailler, on va leur donner un coup de main, après, ils pourront voler de leurs propres ailes. Tant qu'ils peuvent progresser et faire évoluer leur carrière, je suis partant avec ce noble principe », a-t-il déclaré. Au menu des échanges, figure aussi l'institution d'un concours instauré par David Monsoh et baptisé Castel Live Opera, aujourd'hui appelé I land Africa. Le producteur annonce que ce concours sera reconduit au mois de juin 2014 : « C'est une très bonne émission parce qu'il y a plein de candidats, de toute l'Afrique, qui la réclament. Ce concours m'a permis de découvrir qu'en Afrique, il y a encore des talents cachés. A propos, l'album prévu pour le gagnant du concours précédent est en cours. L'oeuvre sera prête d'ici le mois de mai 2014 ». Le mécène des artistes a salué le retour au pays de l'artiste Aïcha Koné, après trois ans d'exil suite à la crise postélectorale. David Monsoh a traduit aussi sa volonté d'oeuvrer pour la réconciliation nationale : « J'ai même produit une chanson avec plusieurs artistes africains pour la réconciliation ivoirienne, nous l'avons intitulé "Une seule voix pour la Côte d'Ivoire'' ». Voici son message : « Nous restons frères, amis, parents. Nous ne sommes pas des ennemis. Nous avons juste des divergences d'opinions». David Monsoh refuse d'être assimilé à un acteur politique, mais il affirme être disposé à aider les politiques : « Conseiller un politique à mieux comprendre ce qui se passe, je peux le faire. Mais personnellement, je ne veux pas être moi-même sur le terrain politique, ce qui m'interpelle c'est être impliqué dans des actions humanitaires ». A propos, il entend mettre en application des projets à Agboville et Didiévi, terre de ses géniteurs, dès qu'il sera installé durablement à Abidjan, dans le cadre de sa chaîne de télévision. « J'ai une ONG que j'ai mise sur pied et je pense que j'aurai l'occasion de mener des actions dans mes deux régions ».
Nayanka Bell n'a pas été oubliée
Elle est la mère spirituelle du producteur. Elle a eu sa place dans l'entretien. David Monsoh a réaffirmé les liens forts qui existent entre Nayanka Bell et lui. « J'ai été le témoin de Nayanka Bell lors de son mariage. Elle a fêté récemment son anniversaire, j'ai tout organisé avec les enfants. Nous avons toujours de bons contacts. Elle vient de terminer la construction d'une superbe résidence à Abidjan. Je suis très fier de Nayanka Bell. Elle est aussi fière de moi », dit-il pour prouver une fois de plus qu'entre Nayanka Bell et lui, c'est comme l'arbre et l'écorce. David Monsoh lance en conclusion de notre entretien, un appel à la jeunesse : « Je demande à la jeunesse ivoirienne de se mettre au travail. Les jeunes doivent se faire à l'idée qu'on peut partir de rien et réaliser de grandes choses. Il ne faudrait pas que cette jeunesse soit en proie au découragement. Tout est possible dans la vie. Et tant qu'on vit, il y a toujours de l'espoir ».
Raymond Dibi

L'Intelligent d'Abidjan

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