En 2024, la Côte d'Ivoire est le plus grand importateur de riz en Afrique, avec des importations estimées à 433,26 milliards de FCFA, selon une analyse publiée par Africa Business Insider.
Malgré un potentiel agricole considérable, la Côte d'Ivoire reste dépendante des marchés extérieurs avec des importations massives de riz pour satisfaire une demande intérieure en forte croissance. Selon un classement publié par Africa Business Insider, le pays d'Afrique de l'ouest est le premier importateur de riz sur le continent, avec des importations s'élevant à 433,26 milliards de FCFA,
Une consommation en forte croissance
Dans les années 1970, la Côte d'Ivoire était encore autosuffisante en riz, un aliment de base consommé quotidiennement par une grande majorité de la population.
Cependant, avec une croissance démographique constante (2,5% de variation annuelle) et une urbanisation rapide (52%), la demande en riz a continué d'augmenter, tandis que la production locale n'a pas suivi ce rythme.
En conséquence, le pays s'appuie largement sur les importations pour combler l'écart entre la demande et l'offre nationale. Une dépendance qui représente un coût significatif pour l'économie ivoirienne, en pesant sur les réserves en devises et en augmentant la vulnérabilité du pays face aux fluctuations des prix sur les marchés internationaux.
Les importations de riz ont ainsi franchi la barre des 500 milliards de FCFA en 2022, constituant l'un des plus gros postes de dépenses de la Côte d'Ivoire. Il s'agit d'ailleurs de l'aliment le plus importé. En 2022, la facture des importations a bondi de 99 milliards de FCFA.
Comment le gouvernement s'organise pour inverser la tendance
La Côte d'Ivoire dispose pourtant d'un énorme potentiel pour la culture du riz, avec plus de 2 millions d'hectares de terres cultivables et des ressources en eau abondantes, estimées à près de 77 milliards de mètres cubes par an.
Conscient de ce potentiel, le pays a organisé le 8 juillet 2024 une table ronde pour financer sa nouvelle Stratégie de Développement de la Filière Riz (SNDR 2), nécessitant un investissement de 780 milliards de FCFA pour la période 2024-2030. Un montant qui sera réparti en deux phases, avec des objectifs progressifs visant à augmenter la production de riz du pays.
La première phase, d'un coût de 327,6 milliards de FCFA, s'étendra de 2024 à 2027, tandis que la seconde, d'un coût de 462,42 milliards de FCFA, couvrira la période 2028-2030.
L'objectif : porter la production locale de riz paddy à 4,16 millions de tonnes d'ici 2027, contre un stock actuel d'environ 1,8 million de tonnes. Parallèlement, la SNDR 2 vise une production de 3,2 millions de tonnes de riz blanchi à l'horizon 2030, contre une offre locale estimée à 1,4 million de tonnes en 2023.
Pour ce faire, environ 66 % du financement total sera consacré à l'augmentation des superficies rizicoles exploitées et à la gestion de l'eau, tandis que 27 % seront alloués à l'amélioration de la productivité des exploitations rizicoles. Les 7 % restants seront utilisés pour améliorer la transformation dans le secteur, ainsi que pour renforcer la gouvernance, le financement et l'environnement des affaires.
Une tendance continentale
La Côte d'Ivoire n'est pas un cas isolé. Dans le classement Africa Business Insider, des pays comme le Bénin (392,04 milliards de FCFA) et l'Afrique du Sud (380,82 milliards de FCFA) occupent respectivement les deuxième et troisième places de ce classement.
Plusieurs autres pays africains figurent parmi les plus grands importateurs de riz, tels que le Sénégal (298,8 milliards de FCFA), le Kenya (235,44 milliards de FCFA) et la Guinée (201,48 milliards de FCFA).
Cette tendance souligne une problématique plus large : l'Afrique, malgré ses terres arables abondantes, reste largement dépendante des importations pour nourrir sa population.
source : linfodrome.com