Alors que d'autres pays africains expriment leur indignation face aux déclarations du président français, le gouvernement ivoirien, par la voix de son porte-parole, a choisi de décliner tout commentaire, estimant ne pas être concernée.
La Côte d'Ivoire ne se sent pas concernée par les récentes déclarations du président Emmanuel Macron et ne fera donc « aucun commentaire ». C'est la position exprimée ce mercredi 8 janvier 2025 par le porte-parole du gouvernement ivoirien, interrogé sur la position du pays après les propos du chef d'État français, jugés par certains comme méprisants.
« Ingratitude »
Abordant le retrait des forces françaises d'Afrique, notamment au Sénégal, au Tchad et en Côte d'Ivoire lors de la conférence des ambassadeurs à Paris, le 6 janvier 2025, Emmanuel Macron a affirmé que la France a proposé de réorganiser sa présence militaire en Afrique et laissé aux dirigeants africains l'initiative des annonces.
Tout en précisant que dans certains cas, cette réorganisation a nécessité une certaine insistance de la part de Paris, Macron a aussi dénoncé « l'ingratitude » de certains dirigeants africains, estimant que « sans l'armée française, aucun d'entre eux ne serait aujourd'hui à la tête d'un pays souverain ».
Ces propos du chef de l'État français ont immédiatement suscité de vives réactions au Sénégal et au Tchad, où des responsables politiques ont dénoncé une « attitude méprisante à l'égard de l'Afrique et des Africains » et réfuté les affirmations de Macron selon lesquelles le départ des bases françaises aurait été négocié.
« Aucune ambiguïté »
En Côte d'Ivoire, toutefois, la réponse reste mesurée, marquée par un ton de neutralité. « Nous n'avons aucun commentaire à faire sur les propos du président Emmanuel Macron », a de son côté réagit le porte-parole du gouvernement ivoirien, lors de son compte rendu du Conseil des ministres de ce 8 janvier 2025.
« Pour ce qui concerne la Côte d'Ivoire, le chef de l'Etat ivoirien, lors de son intervention, a été assez clair sur les conditions dans lesquelles le camp du 43e BIMA nous a été rétrocédé. Il n'y avait aucune ambiguïté là-dessus », a rappelé le ministre de la Communication Amadou Coulibaly.
Lors de son discours prononcé à l'occasion de ses voeux pour la nouvelle année mardi 31 décembre, le président Alassane Ouattara a déclaré que la base militaire française d'Abidjan va être rétrocédée au pays en janvier, en soulignant un « retrait coordonné et organisé des forces françaises en Côte d'Ivoire ».
« Pas particulièrement concernés »
Concernant les allusions à une supposée « reconnaissance » due à la France, le gouvernement ivoirien a été direct : « Pour ce qui concerne les pays qui devraient être reconnaissants à la France, moi je ne me souviens pas que la France a mené des combats pour la Côte d'Ivoire. Donc nous ne sommes pas particulièrement concernés par ces propos-là non plus. »
Le porte-parole a également souligné que les relations entre les deux pays reposent sur une coopération historique et mutuellement bénéfique, plutôt qu'une dépendance militaire.
« Nous avons des relations qui sont anciennes avec la France, avec qui nous avons toujours eu de bonnes relations [...] Peut-être que ces propos (de Macron) concernaient d'autres pays, mais pas la Côte d'Ivoire », a conclu le ministre Amadou Coulibaly. Une posture de détachement qui traduit une volonté claire d'Abidjan de ne pas alimenter une polémique susceptible de ternir ses relations avec Paris.
source : linfodrome.com