La Côte d'Ivoire se dote d'une Académie de la bonne gouvernance et du leadership anticorruption, avec pour ambition de former une nouvelle génération d'acteurs publics et privés engagés en faveur de l'intégrité.
Le lancement officiel de l'Académie de la bonne gouvernance et du leadership anticorruption s'est déroulé à Yamoussoukro, il y a quelques semaines. Cette académie se veut un nouvel outil de transformation du pays, visant à renforcer la lutte contre la corruption.
À Yamoussoukro, les autorités ivoiriennes ont lancé le jeudi 24 avril 2025 l'Académie de la bonne gouvernance et du leadership anticorruption (ABG-LAC), un nouvel établissement dont l'objectif est de promouvoir une culture de la transparence dans l'administration et la société civile.
La cérémonie solennelle était marquée par la présence du vice-président de la République de Côte d'Ivoire, M. Tiémoko Meyliet Koné, ainsi que de plusieurs ministres, partenaires techniques et financiers, et d'institutions internationales.
Un programme conjoint de soutien à la transparence a été signé avec l'appui de la Banque mondiale et de l'Académie internationale anticorruption (IACA), à travers le Projet d'amélioration de la gouvernance pour la délivrance des services (PAGDS).
Dans son discours, Tiémoko Meyliet Koné a rappelé que cette initiative s'inscrit dans la continuité des réformes structurelles menées par le président Alassane Ouattara depuis 2011 pour faire de la bonne gouvernance un axe central du développement national.
« L'Académie de la bonne gouvernance et du leadership anticorruption représente un levier stratégique qui permettra de faire émerger une nouvelle génération d'acteurs publics et privés, engagés en faveur d'une gouvernance intègre et efficace », a-t-il déclaré.
Une politique de transparence renforcée depuis 2011
Depuis plus d'une décennie, la Côte d'Ivoire multiplie les initiatives en faveur d'une gouvernance plus rigoureuse. Dès 2013, le président Ouattara créait la Haute Autorité pour la bonne gouvernance (HABG), considérée depuis comme un pilier de la lutte contre la corruption.
En 2021, la Côte d'Ivoire est devenue l'un des rares pays sur le continent africain à instituer un ministère spécifiquement dédié à la promotion de la bonne gouvernance et à la lutte contre la corruption.
Plus récemment, les autorités ont créé un Pôle pénal économique et financier, ainsi que des plateformes de signalement citoyen. En février 2025, le Groupe de surveillance financière (GSF) a été mis en place pour renforcer la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, en réponse aux recommandations du GAFI.
Selon le dernier rapport de Transparency International, la Côte d'Ivoire a obtenu un score de 45 sur 100 à l'Indice de perception de la corruption (IPC), se hissant à la 69e place sur 180 pays, contre la 87e position l'année précédente.
Le pays figure désormais parmi les dix principaux réformateurs en Afrique dans ce domaine. Ces avancées sont également reconnues par le Groupe d'action financière (GAFI), qui, dans un rapport publié en octobre 2024, a salué l'évolution du cadre légal ainsi que les efforts déployés en matière de conformité.
Pour Tiémoko Meyliet Koné, l'Académie de la bonne gouvernance et du leadership anti-corruption constitue un prolongement naturel de ces avancées. Elle ambitionne de devenir un centre d'excellence sous régional.
Confiance et gouvernance au coeur des priorités
« La lutte contre la corruption ne se limite pas à la répression. Elle doit aussi s'appuyer sur la formation d'hommes et de femmes responsables, capables de résister aux compromissions », a affirmé le vice-président ivoirien.
Une première session de formation, tenue du 26 au 30 avril 2025, a regroupé une centaine de fonctionnaires ivoiriens et de la CEDEAO. Une seconde vague de 200 auditeurs est prévue en juin 2025.
Les enseignements porteront sur la prévention de la corruption, la conformité, la gestion des conflits d'intérêts, et la gouvernance dans les entreprises publiques.
Le président ivoirien Alassane Ouattara avait rappelé en début d'année la nécessité pour les membres du gouvernement de « respecter strictement les règles de passation des marchés et de mobilisation des ressources ».
Lors du premier Conseil du gouvernement, le Premier ministre M. Beugré Mambé, avait également mis en garde contre certaines pratiques comme les marchés de gré à gré ou le recours excessif aux préfinancements sans contrôle.
À travers cette Académie, le chef de l'État de Côte d'Ivoire entend consolider les avancées obtenues, rapprocher les services publics des citoyens, restaurer la confiance et garantir un traitement équitable à tous.
AP/Sf/APA
source : apanews.net