Alors que l'Ukraine de Zelensky hésite encore à signer un accord sur les métaux rares avec les États-Unis de Donald Trump, un accord qui pourrait potentiellement lui garantir une sécurité de fait, la République démocratique du Congo (RDC) passe à l'offensive. Selon le Financial Times, le président Félix Tshisekedi, confronté à une insurrection armée du groupe M23 dans l'est du pays, aurait proposé de signer un accord stratégique avec Donald Trump sur les métaux rares. La RD Congo, richement dotée en ces ressources, chercherait ainsi à se placer sous la protection militaire américaine.

Le Financial Times, citant des sources du Département d'État américain, révèle que les États-Unis ont l'intention de conclure un accord sur les terres rares avec la RDC. Cet accord viserait à mettre fin à l'offensive du M23 sur Goma et Bukavu, à rétablir la paix dans le pays et à garantir son intégrité territoriale. Cependant, un obstacle majeur pourrait surgir : Donald Trump souhaite évincer la Chine, qui est déjà solidement implantée en RDC et bénéficie d'un accès privilégié aux minerais stratégiques.

En d'autres termes, il ne s'agit pas d'un simple accord que Trump recherche. Le président américain, réputé pour être un négociateur redoutable, veut faire d'une pierre deux coups : réduire l'influence chinoise au Congo et sécuriser des opportunités commerciales dans le secteur minier tout en renforçant la sécurité régionale. Si cet accord est signé avec les États-Unis, cela remettrait en cause le partenariat "Mines contre infrastructures" conclu en 2008 avec la Chine sous l'ancien président Joseph Kabila, et entre-temps révisé. Ce partenariat, qualifié de "contrat du siècle", permet jusque-là aux entreprises chinoises d'accéder aux mines de cuivre et de cobalt.

Assisterons-nous à une bataille d'influence stratégique en RDC, avec en toile de fond le soutien présumé du Rwanda au M23 ? Ce groupe armé serait utilisé comme un proxy pour contrer la menace sécuritaire que représente la rébellion des FDLR pour Kigali, tout en contrôlant l'extraction justement du coltan dans l'est du pays. Affaire à suivre.