Invité spécial à Attiékoi, dans la sous-préfecture de Brofodoumé, Pascal Affi N'Guessan, président du Front Populaire Ivoirien (FPI), a réaffirmé son opposition à l'idée d'un quatrième mandat pour le président Alassane Ouattara.
Bien que le président Ouattara n'ait pas encore annoncé officiellement ses intentions pour le scrutin présidentiel de 2025, l'éventualité d'une nouvelle candidature alimente déjà les débats politiques en Côte d'Ivoire. Lors de la célébration du 25%u1D49 anniversaire de la sortie de la génération Djigbo, Affi N'Guessan a saisi l'occasion pour rappeler l'importance de l'alternance politique et de la réconciliation nationale comme piliers de la stabilité et du progrès.
Un parallèle avec les règles d'alternance générationnelle
Dans un discours empreint de références aux pratiques traditionnelles d'Attiékoi, l'opposant a illustré son propos en établissant un parallèle avec les règles d'alternance générationnelle appliquées localement. « Ici, il ne peut pas y avoir de boycott actif ou de désobéissance civile, car tout est réglé. Chaque génération a un temps pour gouverner, et lorsque son temps est écoulé, elle cède la place à une autre. Cette harmonie devrait inspirer notre système politique national », a déclaré Affi N'Guessan.
Quand tu as fait quinze ans, est-ce que tu es encore dans la république ? Donc, vous voyez comment nous-mêmes, on crée des problèmes
Critiquant implicitement le processus qui avait permis au président Ouattara de briguer un troisième mandat en 2020, il a dénoncé une manipulation des principes républicains. « Vous savez bien qu'en Côte d'Ivoire, aujourd'hui, on a ce problème. Tu appartiens à une génération, ton temps est fini, une autre génération doit venir, tu dis non parce qu'il y a premier mandat de deuxième république et deuxième mandat de deuxième république. La deuxième république, là, c'est au Burkina, au mali ou bien en Côte d'Ivoire. Parce qu'en Côte d'Ivoire, il y a une seule république. C'est la loi qui change. Seule la république ne change pas. Il n'y a pas de deuxième république, de troisième république, de quatrième république.Tout ça, ce sont les lois qui changent. Mais la république ne change pas. Elle est unique. Depuis, la république dit qu'en Côte d'Ivoire, un président doit être président au maximum dix ans. C'est ce que la république dit. Quand tu as fait quinze ans, est-ce que tu es encore dans la république ? Donc, vous voyez comment nous-mêmes, on crée des problèmes. Parce qu'on ne veut pas respecter la loi. », a-t-il martelé.
Tirer des enseignement des traditions locales
Cette sortie de l'ancien Premier ministre ivoirien vient en réponse aux cadres du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix qui militent en faveur d'une candidature du président Alassane Ouattara à un autre mandat, estimant qu'il serait à un second mandat de la 3e République. Pascal Affi N'Guessan, appelle plutôt à tirer des enseignements des traditions locales pour préserver la paix et la stabilité.
« Peu importe les réalisations d'un dirigeant, lorsque son mandat est terminé, il doit céder la place à d'autres. Le respect de la loi et de l'alternance démocratique est essentiel à la continuité et à l'unité de notre nation », a-t-il conclu en substance, lançant ainsi un appel à la vigilance citoyenne et au respect des valeurs démocratiques.
source : linfodrome.com