Tête couronnée et gardiens de la paix, la CNRCT met en marche son plan anti-violence depuis Yamoussoukro. Face aux craintes de violences pré-électorales, la Chambre Nationale des Rois et Chefs Traditionnels (CNRCT) de Côte d'Ivoire a lancé, le 24 avril 2025, une tournée nationale de sensibilisation dans les 31 régions du pays. Les rois veulent se mettre « au-dessus de la mêlée » pour calmer les tensions.

Les gardiens de la paix veulent garantir une présidentielle apaisée en octobre 2025 et éviter à la Côte d'Ivoire les crises sanglantes du passé. « Notre rôle transcende les affiliations politiques. Nous sommes les garants de la cohésion sociale », a martelé Nanan Désiré Amon Tanoé, président de la CNRCT.

Plus jamais ça en Côte d'Ivoire

L'initiative fait référence à la méfiance entre communautés, héritée des violences post-électorales de 2011 (3.000 morts) et des tensions de 2020. « Les Ivoiriens ne doivent plus revivre ces tragédies », témoigne Nanan Tanoé pour ainsi rappeler le boycott de 1995 et les divisions encore vives. C'est à priori une tournée pour écouter et prévenir.

« Nous représentons la voix de la raison, capables d'apaiser les tensions avant qu'elles n'explosent. En octobre 2025, donnons nos voix pour la paix. Le développement du pays dépend de notre capacité à éviter les divisions » souligne Nanan Tanoé.

La CNRCT va déployer ses membres dans toutes les régions, y compris les districts d'Abidjan et Yamoussoukro, pour sensibiliser à la culture de la paix ; recueillir les préoccupations locales et mobiliser les chefs locaux comme médiateurs. « L'effervescence politique actuelle exige des actions fortes pour que le slogan « Plus jamais ça » devienne réalité », explique le président de la CNRCT.

Parler de la paix à toute la Côte d'Ivoire

Les chefs traditionnels, figures respectées et neutres, entendent jouer leur partition en désamorçant les rumeurs et en favorisant le dialogue. « Nous représentons la voix de la raison, capables d'apaiser les tensions avant qu'elles n'explosent », souligne Nanan Tanoé. « En octobre 2025, donnons nos voix pour la paix. Le développement du pays dépend de notre capacité à éviter les divisions ».

Malgré les progrès économiques, la Côte d'Ivoire reste fragilisée par des fractures communautaires non résolues ; une méfiance envers les institutions et des discours politiques inflammatoires. La CNRCT campe sur son assise locale pour rassurer son impact face aux calculs des élites politiques. Les chefs traditionnels ont une crédibilité, mais les logiques partisanes sont puissantes. Pour Nanan Tanoé, « la paix est une quête permanente ». Si la tournée marque un pas vers l'apaisement, les Ivoiriens devront résister aux provocations dans un contexte régional sahélien déjà volatile.