Alors que les tensions restent vives entre les deux camps à un peu plus de six mois de l'élection présidentielle d'octobre 2025, Laurent Gbagbo, ancien chef de l'État, ne serait pas opposé à une rencontre au sommet avec son éternel rival, Alassane Ouattara.
La dernière rencontre entre ces deux figures emblématiques de la vie politique ivoirienne remonte à juillet 2022. Elle s'était tenue en présence d'Henri Konan Bédié, décédé un an plus tard, et avait été perçue comme un pas important vers l'apaisement du climat socio-politique.
Le PPA-CI reste ouvert
Trois ans plus tard, les tensions entre les deux hommes restent palpables, surtout à l'approche du scrutin présidentiel prévu pour le 25 octobre 2025. Pour de nombreux observateurs, une rencontre entre les deux leaders avant l'élection pourrait contribuer de manière significative à la décrispation du climat socio-politique.
En réponse à ces appels, Gervais Tchéïdé, secrétaire général du Parti des peuples africains-Côte d'Ivoire (PPA-CI), a affirmé dans L'Inter que Laurent Gbagbo demeure ouvert à une telle rencontre. « Récemment, nous avons entendu dire que certaines personnes souhaitent que le président Laurent Gbagbo et le président Alassane Ouattara se rencontrent. Le président Gbagbo n'a pas opposé une fin de non-recevoir. Donc, nous sommes ouverts », a-t-il déclaré.
Lorsqu'on est au pouvoir, il incombe en premier lieu à celui qui détient les rênes de créer les conditions d'un dialogue permanent pour la paix et la cohésion.
Toutefois, le numéro 3 du PPA-CI a précisé que ce n'est pas à Laurent Gbagbo de prendre l'initiative. « Lorsqu'on est au pouvoir, il incombe en premier lieu à celui qui détient les rênes de créer les conditions d'un dialogue permanent pour la paix et la cohésion. C'est ce que Laurent Gbagbo a fait lorsqu'il était au pouvoir. Il revient donc à ceux qui gouvernent aujourd'hui de réunir les conditions nécessaires pour permettre aux acteurs politiques de se parler, pour le bien de la Côte d'Ivoire. »
Contexte socio-politique
À six mois de la présidentielle, le contexte socio-politique reste tendu. Plusieurs figures de l'opposition, dont Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, Guillaume Soro et, plus récemment, Tidjane Thiam, sont exclues du processus électoral en cours, en raison de situations judiciaires ou administratives.
Selon nos informations, l'ancien président, qui accuse désormais publiquement Alassane Ouattara de vouloir l'écarter, ne cesse de répéter à ses interlocuteurs que la paix en Côte d'Ivoire dépendra des décisions du chef de l'État. Ce message, il l'avait déjà transmis aux ambassadeurs de l'Union européenne accrédités à Abidjan.
Outre la question de l'inclusivité, la crédibilité de la Commission électorale indépendante (CEI), jugée inféodée au pouvoir par l'opposition, demeure une source majeure de discorde. Le PPA-CI, le PDCI-RDA, GPS, le COJEP, le MGC et d'autres partis dénoncent des manoeuvres visant à "verrouiller le processus électoral"et accusent Alassane Ouattara de vouloir se choisir un adversaire sur mesure.
Le président Ouattara, de son côté, n'a pas encore officiellement annoncé s'il briguera un nouveau mandat. Une réponse est attendue entre le 20 et le 21 juin, à l'occasion du deuxième congrès ordinaire du RHDP, prévu au Parc des Expositions.
source : linfodrome.com