La marche projetée par le Front commun pour le 2 août prochain a été formellement interdite par les autorités préfectorales d'Abidjan. Une décision que le gouvernement, par la voix de son porte-parole Amadou Coulibaly, qualifie de "sage" et "responsable", au regard du contexte sécuritaire et logistique actuel dans le pays.
« Cette marche est interdite. Et l'État se donnera les moyens pour maintenir l'ordre. Je l'ai déjà dit, ce n'est ni une menace, ni un avertissement, c'est un conseil », a déclaré fermement le ministre de la Communication à l'issue du conseil des ministres, ce mercredi. Il a réaffirmé l'engagement du gouvernement à préserver l'ordre public et la quiétude des citoyens.« C'est le rôle de l'État de préserver la quiétude de chaque citoyen, et ce rôle sera pleinement assumé », a affirmé M. Coulibaly.
La décision d'interdiction est motivée par plusieurs éléments concrets selon le porte-parole car une réunion préalable avec le préfet d'Abidjan et les organisateurs de la marche a permis de soulever des difficultés majeures d'ordre sécuritaire et logistique. La Côte d'Ivoire s'apprête à célébrer son anniversaire d'indépendance le 7 août, une période qui mobilise déjà l'essentiel des forces de sécurité pour l'organisation et la sécurisation de l'événement, notamment à Abidjan où des délégations afflueront de tout le pays.
« Ce moment doit être celui du rassemblement autour des valeurs républicaines, en mémoire des pères fondateurs. Par respect pour ce combat, nous devons faire preuve de responsabilité et de cohésion », a souligné le porte-parole du gouvernement.
Le gouvernement évoque également le risque élevé de troubles à l'ordre public, alimenté par la tonalité de certains discours appelant à la mobilisation. À cela s'ajoutent d'autres événements d'envergure comme l'Afrobasket féminin actuellement en cours, dont les sites sont situés sur les parcours annoncés pour la marche.
Le préfet, tout en interdisant la manifestation sur la voie publique, a proposé une alternative, une rencontre dans un espace clos. « Il n'y a aucune menace sur la liberté d'expression. La liberté d'opinion est garantie, mais une marche dans ce contexte précis n'est pas recommandée », a précisé Amadou Coulibaly.
Le gouvernement insiste donc sur la légitimité de cette décision administrative, qui se veut préventive. « Une décision a été prise. Un acte administratif a été posé », a conclu le ministre.
R-SEKONGO
source : abidjan.net