Le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI, opposition), dont la candidature de son président Tidjane Thiam a été rejetée par le Conseil constitutionnel ivoirien, a assuré ce jeudi 11 septembre 2025 de sa participation à l'élection présidentielle du 25 octobre 2025.
« Notre combat est constant. Nous irons à l'élection présidentielle avec Tidjane Thiam », a affirmé Noël Akossi Bendjo, vice-président du PDCI, ajoutant que « dans la Côte d'Ivoire d'aujourd'hui, il ne peut pas y avoir une élection sans le PDCI ».
« Nous irons avec Tidjane Thiam et il n'y aura pas de boycott », a déclaré Noël Akossi Bendjo, Or, la proclamation de la liste définitive des candidats à l'élection du président de la République, par le Conseil constitutionnel ivoirien est sans recours.
Sur 60 candidatures déposées, seuls cinq candidats ont été retenus par le Conseil constitutionnel qui a jugé irrecevables 55 dossiers, dont celui de Tidjane Thiam, en raison de son absence sur la liste électorale, une cause d'inéligibilité.
Pour le PDCI, la décision du Conseil constitutionnel est « inique, grave et injuste », dénonçant une décision « savamment programmée depuis plusieurs mois dans les laboratoires du pouvoir », a martelé Yapo Calice, Haut représentant du parti dans le District des Lagunes.
« Le Conseil constitutionnel a statué sur une base illégale et caduque, fermant les yeux sur la forfaiture de la Commission chargée des élections », a soutenu M. Yapo pour qui « le Conseil constitutionnel s'est donc rendu complice du viol de la loi par la CEI (Commission électorale indépendante) ».
Il a laissé entendre que le Conseil constitutionnel a « royalement ignoré » la décision du Comité des droits de l'homme des Nations Unies du 25 juillet 2025, invitant l'État de Côte d'Ivoire à prendre les dispositions pour garantir les droits civils et politiques de Tidjane Thiam, en vertu de l'article 25 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
« La décision inqualifiable du Conseil constitutionnel révèle aux yeux du monde le parti-pris manifeste d'une institution qui devrait être le dernier rempart de l'État de droit », a ajouté M. Yapo Calice, face à la presse.
En outre, pour le PDCI, « l'élimination » de son candidat, Tidjane Thiam, l'ex-CEO de Crédit Suisse, répond à « la volonté » du RHDP, le parti au pouvoir de ne pas « affronter loyalement un adversaire sérieux et crédible ».
D'après Calice Yapo, la décision du Conseil constitutionnel vise, par ailleurs, à « affaiblir et à détruire le PDCI-RDA ». En soulignant « les nombreuses procédures judiciaires et les manoeuvres politiciennes » ayant visé Tidjane Thiam.
Il a dénoncé « une instrumentalisation grossière de la justice », une « loi à géométrie variable » et un « acharnement » contre M. Thiam visé par plusieurs plaintes de personnes proches du parti au pouvoir et au sein de sa formation politique.
Le Code de la nationalité ivoirienne stipule que tout Ivoirien qui acquiert une autre nationalité, perd la nationalité ivoirienne. La justice a, de ce fait, ordonné la radiation de M. Thiam du listing électoral pour perte de la nationalité ivoirienne au moment de son inscription sur le fichier électoral.
« Nous rappelons que cette décision menace des milliers de nos compatriotes binationaux, exposés à l'apatridie par une interprétation politicienne et dangereuse du droit, notamment l'article 48 du Code de la nationalité », a lancé Calice Yapo, qui a invité les militants du parti à « la mobilisation, à la vigilance et à la discipline ».
source : apanews.net