Sous la direction d'Emerse Faé, la Côte d'Ivoire se présente au Maroc avec l'ambition de garder le trophée gagné chez elle en 2024. Quelles sont les chances des Éléphants de réussir ce que peu d'équipes ont réussi précédemment ? Éléments de réponse.
Quand il s'agit de donner les favoris de la CAN 2025, le Maroc, pays organisateur et numéro un africain au classement FIFA, et le Sénégal, son challenger dans ce « ranking » mondial, sont généralement cités en premier. Tenante du titre, la Côte d'Ivoire ne vient généralement qu'ensuite. Et pourtant, le sélectionneur, Emerse Faé, ne cache pas son ambition. « Nous sommes au Maroc pour prouver que ce qui s'est passé lors de la dernière CAN chez nous n'était pas dû à la chance, a dit l'ancien joueur de Nantes et de Nice à la RTI après l'annonce de sa liste pour cette 35e édition. Bien évidemment, dans une compétition comme la CAN, vous devez avoir de la réussite pour gagner. Mais notre succès n'était pas seulement lié à la chance. Nous allons donc au Maroc pour défendre notre titre et revenir en Côte d'Ivoire avec la coupe, pour mettre la quatrième étoile sur le maillot et prouver à toute l'Afrique que notre qualification pour la Coupe du monde et la victoire à la CAN n'était pas dues à la chance mais aux qualités et aux ressources de cette équipe, qui a le talent pour gagner deux Coupes d'Afrique d'affilée. »
Une équipe solide et sans grande faille
Comment la Côte d'Ivoire s'est-elle comportée depuis sa victoire à la CAN 2023, disputée sur ses terres en début d'année 2024 ? Plutôt bien. La « Séléphanto » s'est d'abord qualifiée sans trembler pour cette nouvelle édition du tournoi continental, malgré deux défaites concédées à la Sierra Leone et à la Zambie, qui terminera première de la poule. Plutôt poussive lors de ses matchs amicaux de préparation en juin 2025, l'équipe a en revanche déroulé dans son groupe de qualification pour la Coupe du Monde 2026, décrochant son billet sans trembler, grâce notamment à une défense de fer (0 but encaissé en 10 matchs) et une attaque de feu(25 buts marqués, avec certes les très faibles Seychelles parmi les adversaires). La Côte d'Ivoire présente une colonne vertébrale très solide, autour des tauliers Yahia Fofana, Evan Ndicka, Franck Kessié et Sébastien Haller. Le parcours réussi lors de la CAN 2023 a servi de base, mais pas seulement.
Un réservoir de talents, des jeunes qui poussent fort
A côté des éléments expérimentés qui forment l'ossature de l'équipe, Emerse Faé sait aussi s'appuyer sur des jeunes talents de très haut niveau. Deux d'entre eux ont apporté une électricité nouvelle dans leur compartiment de jeu respectif : le milieu de terrain relayeur de Trabzonspor Christ Inao Oulaï et l'ailier gauche du RB Leipzig Yan Diomandé. De bon augure pour la Côte d'Ivoire dans la mesure où, lors de ses précédents sacres continentaux, l'escouade au maillot orange a toujours su apporter du sang neuf avant le coup d'envoi de la compétition. Confiant dans son effectif, le staff a pris la décision de se passer de Nicolas Pépé, à l'origine d'un double « bad buzz » sur les réseaux sociaux concernant les joueurs binationaux et le Maroc. Cet épisode pas prévu au programme sera-t-il de nature à ressouder le groupe ou à le diviser ? Début de réponse le 24 décembre, date de l'entrée en lice des champions d'Afrique contre le Mozambique.
Que disent les statistiques et l'historique ?
L'histoire est formelle : il sera tout sauf simple pour la Côte d'Ivoire de conserver le trophée acquis en février 2024 à Ebimpé. Depuis la fondation de la CAN, en 1957, seules trois équipes ont réussi le "back to back" en conservant leur titre. Ce fut le cas de l'Égypte en 1957 et 1959 et lors de son triplé historique en 2006-2008-2010, mais aussi du Ghana, sacré en 1963 et 1965, et du Cameroun, en 2000 et en 2002. Les statistiques des éditions récentes sont en revanche un peu plus encourageantes : sur les cinq dernières éditions, la Côte d'Ivoire en a gagné deux (2015 et 2023), s'affirmant comme une nation majeure du football africain.
source : sports.orange.fr