Depuis le lundi 3 février 2025, les agents de la Poste de Côte d'Ivoire ont entamé une grève illimitée, paralysant ainsi les activités de l'entreprise sur l'ensemble du territoire national. Cette mobilisation massive, suivie à 92% selon Verdier Aka Florent Antoine, secrétaire général du Syndicat Libre des Agents de la Côte d'Ivoire (SYLAP-CI), vise à dénoncer la dégradation continue des conditions de travail et le non-respect des engagements pris par la direction.

Parmi les principales revendications des grévistes figurent la mise en oeuvre des revalorisations salariales de 2015 et 2023, restées lettre morte jusqu'à ce jour, ainsi que le paiement des arriérés correspondants. Mais surtout, les agents dénoncent une situation financière devenue insoutenable : le non-paiement des salaires ou leur paiement au compte-gouttes depuis plusieurs années. Nombre d'entre eux peinent à subvenir aux besoins de leurs familles, accumulant dettes et difficultés financières.

Les travailleurs de la Poste réclament également :

L'annulation des sanctions prises par la direction en novembre 2024, après une précédente grève pourtant légale.

Le remboursement des ponctions salariales effectuées en guise de représailles.

La régularisation des salaires des employés sous-payés, notamment ceux de catégorie M2, qui touchent 60 000 F CFA au lieu des 218 000 F CFA prévus.

Malgré une rencontre avec la direction le jeudi 6 février 2025, aucune avancée concrète n'a été enregistrée. La direction a présenté un document non signé, prétendument émanant du Premier ministre, ce qui n'a pas convaincu les syndicats. Face à cette impasse, les agents ont décidé de poursuivre la grève jusqu'à satisfaction totale de leurs revendications.

Cette crise rappelle d'autres mouvements sociaux récents en Côte d'Ivoire, notamment la grève des agents des collectivités territoriales fin janvier 2025, qui avaient également dénoncé le non-respect de mesures sociales et des arriérés de paiement.

La persistance de ces mouvements sociaux révèle un malaise profond au sein de la fonction publique ivoirienne. Les promesses non tenues et le manque de dialogue social alimentent une frustration grandissante parmi les travailleurs. Si rien n'est fait rapidement, le service postal pourrait être durablement paralysé, impactant des milliers d'usagers et l'économie du pays.

Les autorités doivent prendre la mesure de la situation et engager des actions concrètes pour restaurer la confiance et assurer la continuité des services publics essentiels.