AFFAIRE BCEAO : LAURENT GBAGBO CONDAMNÉ POUR DES FAITS INEXISTANTS, SELON ME DADJÉ

  • publiè le : 2025-05-06 10:21:37
  • tags : affaire - bceao - laurent - gbagbo - condamnÉ - faits - inexistants
AFFAIRE BCEAO : LAURENT GBAGBO CONDAMNÉ POUR DES FAITS INEXISTANTS, SELON ME DADJÉ
L'affaire dite du casse de la BCEAO continue de susciter la controverse. Condamné en 2018 à 20 ans de prison ferme et à une amende de 329 milliards de FCFA, l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo reste au centre d'un débat judiciaire et politique.

Me Rodrigue Dadjé, avocat au barreau de Côte d'Ivoire et proche du dossier, est récemment revenu sur les circonstances de cette condamnation qu'il qualifie d'injustifiée et juridiquement infondée.

La BCEAO n'a rien perdu
Invité sur le plateau de la chaîne NCI, l'avocat a rappelé que la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) n'avait jamais déclaré avoir subi un quelconque vol au cours de la crise post-électorale de 2010-2011.

« La BCEAO est venue à l'audience et a déclaré qu'elle n'avait été victime d'aucun vol. Elle a même été sommée de produire un courrier officiel, ce qu'elle a fait en confirmant qu'aucune perte n'avait été enregistrée et qu'aucune réparation n'était demandée. Malgré cela, M. Laurent Gbagbo a été condamné en son absence sur la base d'un préjudice inexistant. Je trouve cela très grave », a dénoncé Me Dadjé.

Cette condamnation controversée constitue aujourd'hui le principal argument juridique justifiant l'exclusion de Laurent Gbagbo de la liste électorale, en vue de l'élection présidentielle de 2025. Et ce, malgré la grâce présidentielle accordée par Alassane Ouattara en 2022. Selon la loi ivoirienne, seule une amnistie pourrait lui permettre de retrouver ses droits civiques.

Un geste politique
Pour Me Dadjé, « il est temps de tourner la page et de prendre une loi d'amnistie ». Ses partisans, quant à eux, dénoncent une manoeuvre politique destinée à écarter leur leader du processus électoral. Ils appellent au rétablissement de Gbagbo dans ses droits, estimant que sa radiation repose sur une décision de justice contestable et aux fondements fragiles.

« Tout le monde sait que sa condamnation à vingt ans est politique, destinée à éliminer un adversaire », déclare M. Tchéidé Gervais, secrétaire du Parti des peuples africains-Côte d'Ivoire, dans un entretien accordé à Le Monde en mars 2024. Ses partisans espèrent un geste politique du chef de l'État ivoirien, Alassane Ouattara, pour rétablir Laurent Gbagbo dans ses droits.

« Nous attendons de lui un geste politique, indique M. Tchéidé. Qu'il manifeste la volonté d'effacer, une bonne fois pour toutes, les séquelles de la crise post-électorale de 2011 pour qu'on puisse aller ensemble de l'avant ! », espère le numéro trois du PPA-CI.

Et de rappeler : « Alassane Ouattara était inéligible en 2000 (la junte au pouvoir, dirigée par Robert Guéï, avait rejeté sa candidature au motif de "nationalité douteuse"). En 2005, c'est le président Laurent Gbagbo qui a pris la décision, à titre exceptionnel, d'autoriser la candidature d'Alassane Ouattara, ce qui lui a permis d'être élu en 2010. »

L'affaire de la BCEAO, qui remet au centre des débats la question de la crédibilité de la justice ivoirienne intervient dans un contexte politique tendu. Et, à moins d'un geste fort du législateur, Laurent Gbagbo pourrait rester en marge de la prochaine bataille présidentielle.

source : linfodrome.com

A voir egalement

Publicité
Publicité