La frappe ukrainienne semble avoir touché un pont sur la rivière Seïm, près du village de Zvannoye en Russie, à une quinzaine de kilomètres au nord de la frontière.
Une cible hautement stratégique. Les forces ukrainiennes ont frappé un autre pont dans la région russe de Koursk, voisine de l'Ukraine, dans le but de perturber les opérations militaires de Moscou dans la zone, a déclaré, dimanche 18 août, l'armée de l'air ukrainienne. Samedi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait affirmé que son armée « renforçait » ses positions dans cette région, plus de dix jours après le lancement d'une offensive massive en territoire russe.
La frappe semble avoir touché un pont sur la rivière Seïm, près du village de Zvannoye, à une quinzaine de kilomètres au nord de la frontière ukrainienne. Mykola Oleshchouk, le commandant de l'armée de l'air ukrainienne, n'a pas donné de précisions sur le jour exact de la destruction du pont.
Des blogueurs russes ont partagé des photos datées de samedi, montrant ce qui semble être le pont touché. Vendredi soir, l'Ukraine avait annoncé la destruction d'un premier pont près de la ville de Glouchovski, également sur la rivière Seïm. La disparition de ces deux ponts laisse peu de choix à l'armée russe pour traverser la rivière dans les environs de Glouchovski, selon des blogueurs militaires russes.
Important noeud logistique
De son côté, la Russie a revendiqué, ce dimanche, la prise d'un village à une quinzaine de kilomètres de la ville de Pokrovsk, important noeud logistique dans l'est de l'Ukraine, qu'elle cible depuis plusieurs mois. « Grâce à des actions actives », les forces russes « ont libéré le village de Svyrydonivka dans la République populaire de Donetsk », a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué.
Dans le même temps, l'armée de Vladimir Poutine a indiqué avoir « repoussé » de nouveaux assauts de Kiev dans trois localités de la région de Koursk grâce au déploiement de renforts matériels et humains, tout en continuant ses bombardements sur plusieurs régions d'Ukraine, notamment dans le Donbass où elle a l'avantage face aux forces ukrainiennes qui y sont en infériorité numérique.
Le 6 août, l'armée ukrainienne avait attaqué la région de Koursk, s'emparant, selon Kiev, de 82 localités et de 1 150 kilomètres carrés lors de cette offensive qui a surpris Moscou et pris son armée au dépourvu, déplaçant pour la première fois de manière massive et prolongée les affrontements en territoire russe. « Le général (Oleksandre) Syrsky a fait état du renforcement des positions de nos forces dans la région de Koursk et de l'extension du territoire stabilisé », s'est félicité samedi Volodymyr Zelensky, à l'issue d'une réunion avec le commandant en chef de l'armée ukrainienne, avant d'ajouter dans un message vidéo que « l'opération se déroule exactement » selon le plan qui était prévu. La veille, le général Syrsky avait informé le président ukrainien que ses troupes avaient avancé « d'un à trois kilomètres » et fait de nouveaux prisonniers parmi les soldats russes.
Cette avancée des forces ukrainiennes intervient alors que l'Allemagne, deuxième contributeur après les États-Unis, compte réduire de moitié ses dépenses militaires au profit de Kiev en 2025, misant sur l'argent généré par les avoirs russes gelés pour continuer à soutenir le pays. Contre-offensive inédite en territoire russe depuis le début de l'invasion militaire en Ukraine par Moscou en février 2022, les opérations militaires engagées par Kiev ont coûté la vie à au moins 12 civils et fait plus d'une centaine de blessés selon les autorités russes.