Donald Trump menace de poursuivre Joe Biden en justice, mais il a tout fait pour que ça soit impossible

  • publiè le : 2025-01-24 12:55:24
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Donald Trump menace de poursuivre Joe Biden en justice, mais il a tout fait pour que ça soit impossible
Donald Trump a laissé entendre qu'il comptait lancer des poursuites contre Joe Biden qui ne s'est pas gracié lui-même alors qu'il a fait la démarche pour ses proches.

Par Claire Tervé

Donald Trump menace de poursuivre Joe Biden en justice, mais il a tout fait pour que ça soit impossible
TRUMP - Voilà qui doit lui laisser un goût particulièrement amer. Donald Trump, désormais président, ne compte pas lâcher de si tôt son ancien adversaire Joe Biden. Trois jours après son investiture, le républicain a laissé entendre qu'il comptait s'en prendre au démocrate. Tout comme, selon lui, l'ancien président s'en est pris à lui après les émeutes du 6 janvier. Sauf qu'il va se heurter à un obstacle de taille.

Donald Trump a gracié les émeutiers du Capitole, mais cette manifestante refuse d'être pardonnée
Mercredi 22 janvier, face à Sean Hannity de Fox News pour la première interview télévisée de son mandat, Donald Trump a accusé son prédécesseur de corruption et a laissé entendre qu'il pourrait être poursuivi. Or en plus, selon lui, Joe Biden aurait reçu un « très mauvais conseil » : celui de gracier plusieurs de ses proches, mais pas lui-même.


« Vous savez ce qui est drôle, et peut-être même triste, c'est qu'il ne s'est pas gracié lui-même. Et si vous regardez bien, tout cela avait à voir avec lui. Je veux dire, l'argent lui est allé », a-t-il déclaré sans expliquer de quel argent il parle, ni ce qu'il reproche concrètement au démocrate de 82 ans.


Se protéger de l'acharnement des Républicains
Quelques minutes avant de quitter ses fonctions lundi, Joe Biden a gracié ses trois frères et soeurs, et deux de leurs conjoints, après avoir d'abord gracié son fils Hunter, 54 ans, le 1er décembre alors qu'il attendait sa condamnation pour des délits de détention illégale d'arme à feu et de fraude fiscale. Ceci pour éviter les enquêtes sur les relations d'affaires de la famille et leur épargner l'acharnement du camp républicain qui n'allait pas manquer de leur tomber dessus dès Trump au pouvoir.

Il faut dire que ce dernier n'a toujours pas digéré les multiples enquêtes et procès à son encontre, ses condamnations et mises en examen qui ont fait de lui le premier président condamné au pénal. « J'ai vécu quatre années d'enfer aux côtés de cette racaille à laquelle nous avons dû faire face », a déclaré Trump, faisant référence à quatre affaires criminelles auxquelles il a été confronté.

« J'ai dépensé des millions de dollars en frais juridiques et j'ai gagné, mais je l'ai fait à la dure. C'est vraiment difficile de dire qu'ils (les Biden) ne devraient pas avoir à subir tout ça. C'est donc très difficile de dire ça. »

Le totem de l'immunité présidentielle
Lors de son interview, Sean Hannity a demandé à Donald Trump s'il avait « ordonné au ministère de la Justice » d'enquêter sur Joe Biden. Le milliardaire n'a pas directement répondu à la question, mais ses mots sont éloquents : « Écoutez, il ne s'est pas accordé de grâce à lui-même et il n'a pas accordé de grâce à d'autres personnes qui en avaient besoin ». Sous-entendant qu'il compte s'en prendre à lui et à certains de ses proches.

À noter que « l'auto-grâce » est possible chez les présidents américains, mais seulement pour les crimes fédéraux, selon la Constitution. Dans ses derniers jours à la Maison Blanche, Joe Biden avait déclaré qu'il ne se gracierait pas lui-même parce qu'il n'avait « rien fait de mal ». Certes, il a fait la même déclaration à propos des membres de sa famille et les a pourtant graciés. Cependant, le démocrate a une carte dans sa manche que ses proches n'avaient pas : l'immunité présidentielle.

Et il doit remercier Donald Trump pour ceci, car c'est grâce à lui et ses batailles contre la justice ces dernières années qui ont permis à la Cour suprême d'accorder une immunité substantielle contre les poursuites judiciaires aux présidents et anciens présidents, dont Joe Biden.

La Cour suprême a accordé à Trump en juillet le droit à une « immunité absolue contre les poursuites pénales » pour les actes officiels qu'il a accomplis pendant son mandat. Mais cette immunité ne marche pas pour les actes non officiels, ce qui était le cas dans l'affaire Stormy Daniels pour laquelle le républicain a été condamné.

Ainsi, en voulant se protéger, Trump a lui-même fourni le bouclier à son adversaire.
source : huffingtonpost.fr

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