Burkina: la junte mobilise ses partisans après avoir dénoncé une tentative de coup d'Etat

  • publiè le : 2025-05-01 03:43:13
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Burkina: la junte mobilise ses partisans après avoir dénoncé une tentative de coup d'Etat
"Vive la résistance anti-impérialiste": plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées mercredi à Ouagadougou en soutien à la junte souverainiste au pouvoir au Burkina Faso, quelques jours après la dénonciation par les autorités militaires d'un "grand complot" en vue d'une tentative de coup d'État.

Les manifestants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: "Soutien total au président Ibrahim Traoré et au peuple du Burkina Faso", "À bas l'impérialisme et ses valets locaux", "Vive la résistance anti-impérialiste" ou encore "Non aux manoeuvres des puissances impérialistes pour saper notre révolution".

Il s'agit d'une des plus importantes manifestations pro-junte depuis le coup d'Etat militaire de septembre 2022 dans ce pays pauvre et enclavé du Sahel qui doit faire face à des attaques de groupes armés jihadistes liés à Al-Qaïda et l'État islamique ayant fait des dizaines de milliers de morts depuis 2015.

Le 21 avril, le régime militaire au pouvoir au Burkina Faso avait affirmé avoir déjoué un "grand complot en préparation" visant à "semer le chaos total" et dont les cerveaux seraient localisés en Côte d'Ivoire, régulièrement accusée par la junte au pouvoir d'héberger ses opposants. Abidjan a toujours démenti.

Depuis plus d'un an, la junte a interpellé plusieurs dizaines d'officiers militaires dont l'ex-chef d'état-major de la gendarmerie Evrard Somda, tous accusés de "complot" ou de "tentative de déstabilisation des institutions républicaines".

Le régime réprime régulièrement les voix discordantes, au sein de la société civile et des médias notamment, au nom de la guerre contre les jihadistes.

Les partisans du régime, dont plusieurs ministres et députés, se sont réunis mercredi dans le centre de Ouagadougou, à l'appel de la Coordination nationale des associations de veille citoyenne (CNAVC, pro-junte).

D'autres rassemblements ont eu lieu, notamment à Bobo Dioulasso, la deuxième ville du pays et Boromo, toutes deux situées dans le sud-ouest du Burkina, pour dénoncer "l'hypocrisie des anciennes puissances coloniales, qui criminalisent les résistances tout en pillant le continent africain" et "la désinformation médiatique qui tente de diaboliser les leaders panafricains".

Des posters géants du capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir par le coup d'Etat de septembre 2022, étaient portés par les manifestants à côté de drapeaux burkinabè, russes et de l'Alliance des Etats du Sahel (AES), une organisation créée avec le Mali et le Niger, deux pays voisins également dirigés par des régimes militaires et qui font de leur souveraineté nationale une priorité.

Ces trois pays se sont détournés de la France, ancienne puissance coloniale, pour se rapprocher de la Russie.

"Les impérialistes tremblent"
En début de soirée, le chef de la junte a exprimé sa "gratitude" après cette mobilisation. "Ensemble et solidaires, nous triompherons de l'impérialisme et du néocolonialisme pour une Afrique libre, digne et souveraine", a-t-il affirmé dans un communiqué.

Le Premier ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo s'est adressé en fin de matinée à la foule. "1987, ce n'est pas 2025. Nous sommes debout", a-t-il lancé en référence à l'ex-président burkinabè et figure du panafricanisme Thomas Sankara, tué dans un coup d'Etat en 1987. La junte au pouvoir se réclame de son héritage.

"La jeunesse burkinabè est debout, le peuple patriote est debout, les combattants de la liberté dans le monde sont debout et nous allons faire corps pour défendre notre leader le capitaine Ibrahim Traoré", a-t-il poursuivi. "Nous devons plus que jamais rester debout parce que quand le peuple se met debout, les impérialistes tremblent", a-t-il affirmé.

Pour Ghislain Somé, secrétaire général de la CNVAC, "cette mobilisation est la preuve que le peuple est engagé derrière ses dirigeants. Au grand jamais on ne pourra atteindre notre président ou déstabiliser notre pays. Nous sommes un bouclier".

"C'est un meeting de soutien au capitaine Traoré, mais il s'agit aussi et surtout de dénoncer énergiquement les propos mensongers du général américain" Michael Langley, à la tête du commandement militaire américain pour l'Afrique (Africom), "qui a accusé le chef de l'Etat d'utiliser les réserves d'or du pays à des fins de protection personnelle au détriment du bien-être de son peuple", a souligné Adama Kima, un des organisateurs du meeting, diffusé en direct sur la télévision nationale.

"Ses propos visaient à semer les germes de révolte au sein de notre population mais nous ne sommes pas dupes et nous n'allons pas nous faire avoir", a soutenu Adama Kambiré, leader d'une organisation de la société civile.

Plusieurs pancartes brandies par les manifestants faisaient référence aux Etats-Unis, comme "Non à l'ingérence des USA" ou encore "Le Burkina Faso n'est pas un département américain".
source : tv5monde.com

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