Côte d'Ivoire: le bras droit de Laurent Gbagbo arrêté pour avoir appelé à ''l'insurrection populaire''

  • publiè le : 2025-11-06 01:56:47
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Côte d'Ivoire: le bras droit de Laurent Gbagbo arrêté pour avoir appelé à ''l'insurrection populaire''
Le haut cadre du parti de l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, Damana Pickass, a été arrêté ce mardi 4 novembre. Il est accusé d'avoir appelé à "l'insurrection populaire" avant la présidentielle du 25 octobre, a déclaré le procureur.

Accusé d'avoir appelé à "l'insurrection populaire" avant la présidentielle du 25 octobre en Côte d'Ivoire, Damana Pickass, a été arrêté "par la police nationale à l'interpellation à Bingerville", près d'Abidjan ce mardi 4 novembre, a indiqué le procureur Oumar Braman Koné mercredi. Il est un haut cadre du parti de l'ancien président ivoirien et désormais opposant Laurent Gbagbo.

Damana Pickass est par ailleurs le coordonnateur général du "Front commun" qui regroupe les deux principaux partis d'opposition du pays, le PPA-CI de Laurent Gbagbo et le PDCI de Tidjane Thiam. Ces deux dirigeants avaient été écartés par la justice du scrutin présidentiel remporté avec près de 90% des voix par le chef de l'État sortant Alassane Ouattara.

L'homme politique, né à Abidjan au début des années 1970, vient d'une famille originaire de Bohico, un village près de Fresco. À l'université Félix-Houphouët-Boigny, il est élu deuxième secrétaire général adjoint du Bureau exécutif national de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (FESCI), de 1995 à 1998 quand Guillaume Soro en était le secrétaire général.

De retour en Côte d'Ivoire en 2021
Beaucoup pensaient le voir succéder à Guillaume Soro mais Damana Pickass rejoint la Jeunesse du Front populaire ivoirien (JFPI). Il suit ensuite ses études de droit public, option relations internationales en France, après que Laurent Gbagbo ait été élu Président de la République en octobre 2000.

Il devient célèbre au début des années 2010, en tentant d'empêcher la proclamation de résultats partiels de l'élection présidentielle de 2010. Il arrache des mains la feuille du porte-parole de la Commission électorale indépendante (CEI) et la déchire devant les caméras qui retranscrive la prise de parole en direct. Damana Pickass est alors le commissaire central de la CEI.

Craignant de se faire arrêté par le nouveau pouvoir, il fuit au Ghana en 2011. Il y reste en exil pendant dix ans mais continue sa lutte en tant que vice-président de la coordination du FPI en exil, qui regroupe tous les principaux responsables pro-Gbagbo en exil. Il se réinstalle en Côte d'Ivoire, en avril 2021, pour préparer le retour de Laurent Gbagbo qui vient d'être acquitté.

"Atteinte à la sécurité nationale"
Avant la présidentielle, le Front commun avait appelé à plusieurs manifestations pour dénoncer l'exclusion de ses candidats, des marches qui avaient été interdites par le pouvoir. Une nouvelle marche est prévue samedi 8 novembre.

"Certains acteurs politiques, dont le nommé Damana Adia Pickass, ont appelé à l'insurrection populaire et au renversement des institutions de la République", poursuit le procureur Koné. "Ces appels (...) ont conduit à la constitution d'attroupements armés et non armés" qui ont "occasionné des actes de violence portant atteinte à la sécurité nationale", ajoute t-il.

Le procureur de la République avait averti que "ces infractions ne resteront pas impunies. Tous leurs auteurs, complices et commanditaires, quelle que soit leur qualité, seront recherchés, interpellés et jugés conformément aux dispositions légales".

Damana Pickass "était traqué, c'est la persécution des opposants qui continue", a réagi mercredi matin à l'AFP Sébastien Dano Djedje, président exécutif du PPA-CI (Parti des peuples africains - Côte d'Ivoire).

Le scrutin du 25 octobre s'est globalement déroulé dans le calme, mais n'a pas été exempt de violences dans ce pays où l'élection présidentielle est souvent synonyme de tensions politiques. Au total, onze personnes sont mortes dans des manifestations avant le scrutin ou dans des affrontements intercommunautaires le jour du vote. L'opposition évoque un bilan de 27 morts. Plus d'une centaine de personnes ont été condamnées à trois ans de prison ferme pour avoir participé à ces manifestations, selon leurs avocats.

Fidèle de longue date de Laurent Gbagbo, et tenant de l'aile dure de son parti, Damana Pickass était apparu pour la dernière fois le 16 octobre où, dans une vidéo d'une vingtaine de minutes, il appelait les Ivoiriens à manifester.

"Tous les Ivoiriens sont invités à occuper les rues de façon pacifique. Je vous invite à beaucoup plus de détermination, à beaucoup plus de volonté, à beaucoup plus d'engagement", avait-il déclaré.

Damana Pickass, le 16 octobre

Fin septembre, lors d'une convocation au tribunal, il avait dit avoir été "mis en garde" par le procureur qu'il serait arrêté en cas de troubles à l'ordre public. Et en début d'année, il a écopé d'une peine de 10 ans de prison pour "atteinte à la sûreté de l'État", concernant des faits remontant à 2021. En l'absence de mandat de dépôt, il n'a pas été incarcéré, comme cela arrive en Côte d'Ivoire, même pour de lourdes peines.
source : tv5monde.com

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