En Côte d'Ivoire, la campagne pour les élections législatives débute vendredi 19 décembre au matin. Elle s'étendra sur une semaine, jusqu'au vendredi 26 décembre à minuit. Au total, 255 sièges de députés sont en jeu. Le scrutin est prévu le samedi 27 décembre. L'Assemblée nationale sortante était dominée par le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), qui détenait 163 sièges. Le RHDP, le parti au pouvoir, part favori à ce scrutin, organisé deux mois après la réélection à 89,77 % du président Alassane Ouattara.
En Côte d'Ivoire, le RHDP présente le plus de candidats. La plupart des ministres du gouvernement actuel et des figures du parti sont en compétition dans leurs localités. À l'A l'image du chef du gouvernement, des ministres des Eaux et forêts ou encore de la Santé. « Tous jouent leur carrière politique », analyse un observateur, alors que le chef de l'État entend enclencher une « transition générationnelle ».
Même s'il est donné favori, le RHDP est de nouveau confronté à une problématique : la présence de candidats indépendants, issus de ses propres rangs. C'est notamment le cas dans le Tonkpi, à l'ouest du pays, ou encore dans la région de la Bagoué, au nord, où le ministre Bruno Koné, lui-même candidat, a appelé à la discipline et à la loyauté au sein du parti.
Une opposition fragmentée
Face au RHDP, le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) aligne 163 candidatures. Dirigé par Tidjane Thiam, le parti doit lui aussi gérer des candidatures dissidentes. Parmi elles, on note la candidature indépendante de Maurice Kakou Guikahué qui a été Secrétaire exécutif en chef du parti pendant plus de 10 ans (son parti n'a pas voulu l'investir à Gagnoa), ou encore celle d'Olivier Akoto à Daoukro, le fief de l'ancien président Henri Konan Bédié. Après son absence à l'élection présidentielle, le PDCI devra surtout convaincre ses électeurs de revenir aux urnes.
Grand absent de ce scrutin : le parti de l'ancien président Laurent Gbagbo. Le PPA-CI a choisi de boycotter ces législatives, dénonçant un « climat politique et social délétère », après l'arrestation de plusieurs militants.
Les autres candidats malheureux de la présidentielle d'octobre ne se présentent pas non plus, comme Jean-Louis Billon qui était député de Dabakala. L'ancienne première dame, Simone Ehivet, n'est pas candidate, mais son parti aligne 14 candidats. Pascal Affi N'Guessan, le leader du FPI, achève son mandat de député mais n'est pas candidat non plus. Son parti, le FPI, présente en tout 21 militants.