Le soulagement est palpable, mais l'affaire est loin d'être terminée. D'après une information du Parisien, une femme de 82 ans originaire de Bois-Guillaume (Seine-Maritime) est rentrée ce lundi en France après avoir séjourné plusieurs mois en Côte d'Ivoire avec son « brouteur ». Son fils a remué ciel et terre pendant des mois pour la faire revenir.

La retraitée, deux fois veuve, a commencé à échanger en ligne avec un Ivoirien de 28 ans en juin 2024 et s'est éprise de lui. En septembre, sans prévenir ses proches, elle a pris l'avion et l'a rejoint à Abidjan, coupant progressivement la communication avec sa famille. Au fil des mois, son fils de 61 ans a vu l'épargne de sa mère fondre. Au total, 100.000 euros auraient été dilapidés dans des achats et placements en Côte d'Ivoire.

« Je voudrais que mon fils me lâche »

Selon son fils, l'octogénaire a été victime d'un « brouteur », ces escrocs qui soutirent de l'argent à leurs victimes en entretenant avec elles une romance fictive. Dénonçant un « abus de faiblesse » et une « escroquerie sentimentale sur personne âgée », il a alerté la justice et les médias à de nombreuses reprises ces dernières semaines. Il a aussi contacté l'ambassade française à Abidjan, qui a convoqué le couple et conclu que l'octogénaire était bel et bien « sous emprise ».

Mais la Normande, elle, a toujours assuré qu'elle avait agi de son plein gré et qu'elle était très heureuse à Abidjan. « Je voudrais que mon fils me lâche un peu », a-t-elle lancé, accusant le sexagénaire d'être obsédé par son « héritage ». Leurs relations sont aujourd'hui très tendues. Selon nos confrères, le fils est allé à la rencontre de sa mère lundi à l'aéroport, mais cela ne se serait pas bien passé.

On ignore dans quel contexte s'est fait le retour de la retraitée, dont le visa était de toute façon périmé depuis plusieurs mois. Une chose est sûre : elle est bien décidée à retourner rapidement en Côte d'Ivoire. « Je vais rentrer, régler mes affaires [...] et je reviens vite vite vite ici. Ma vie, elle est ici et pas en France », a-t-elle indiqué dans une vidéo. En attendant, le parquet de Rouen a rouvert l'enquête dans cette affaire et confié les investigations à la police de Seine-Maritime.