''QUAND GBAGBO PRENDRA LA PAROLE, CE SERA LA FIN'' : LA DIASPORA IVOIRIENNE SE MOBILISE À PARIS

  • publiè le : 2025-10-20 10:07:26
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''QUAND GBAGBO PRENDRA LA PAROLE, CE SERA LA FIN'' : LA DIASPORA IVOIRIENNE SE MOBILISE À PARIS
Samedi 18 octobre 2025, des milliers d'Ivoiriens de la diaspora ont défilé à Paris pour dénoncer le quatrième mandat d'Alassane Ouattara et réclamer la libération des prisonniers politiques.

Plusieurs milliers d'Ivoiriens de la diaspora ont défilé samedi dans les rues de Paris pour dénoncer ce qu'ils qualifient de « quatrième mandat illégal et anticonstitutionnel » du président Alassane Ouattara, ainsi que les dérives répressives et le « harcèlement judiciaire » dont seraient victimes les militants de l'opposition en Côte d'Ivoire.

La mobilisation, organisée par des collectifs et partis de l'opposition installés en Europe, est partie en fin d'après%u2011midi de la place Trocadéro et s'est achevée à la place Victor Hugo. Selon les organisateurs, des participants sont venus de France, du Royaume%u2011Uni, d'Espagne, d'Italie, d'Allemagne, de Suisse et de Belgique. Sur place, la place Trocadéro « refusait du monde », ont rapporté des témoins.

"Nous sommes des guerrières"
Le 8 septembre, le Conseil constitutionnel a rendu son verdict en éliminant de la course des poids lourds de l'opposition comme Laurent Gbagbo et Tidjane, tout en validant la candidature à un quatrième mandat du président sortant, Alassane Ouattara. Depuis, la contestation s'est amplifiée en Côte d'Ivoire ainsi qu'à l'extérieur.

Ce 18 octobre à Paris, le cortège, qui a démarré à 17 h (15 h GMT), était encadré par des responsables et représentants de plusieurs formations politiques ivoiriennes en exil : PDCI%u2011RDA, Front Populaire Ivoirien (FPI), le mouvement Générations et Peuples Solidaires (GPS) et les délégations européennes du PPA%u2011CI. Parmi les visages repérables figuraient Pascal Logbo (France), Augustin Lobognon (Suisse), Théodore Noka Gbola (Italie), Serges Aka (Allemagne) et le secrétaire général adjoint Abdon Bayeto, ainsi que Cheick Tidjane Thiam, président du PDCI%u2011RDA et membre du Front commun.

Dans un dispositif mêlant banderoles, drapeaux et slogans, les manifestants ont scandé leur opposition au maintien au pouvoir d'un président jugé illégitime par les organisateurs. Les orateurs ont alterné prises de parole politiques et interpellations destinées à galvaniser la foule.

À la place Victor Hugo, l'ambiance est montée d'un cran lors des interventions. Tina Topo, figure des « femmes patriotes », a livré un appel vigoureux à la mobilisation : « Les gens croyaient qu'on allait être fatigués. Mais nous sommes des guerrières. On ne se fatigue jamais. La Côte d'Ivoire, c'est pour nous. Et on ne lâchera jamais. » Elle a ensuite exhorté les femmes à se préparer : « Le jour avenir, le président Laurent Gbagbo va prendre la parole. Et quand il va prendre la parole, ça serait la fin. Donc, soyez prêtes... Samedi prochain, mettez%u2011vous en blanc et le rouge sur vous. Nous allons le terrasser. »

"Nous avons 7 jours"
Hervé Djédjé, un des organisateurs, a insisté sur la persistance du mouvement. « Nous sommes rassemblés à Paris pour dire non au 4ème mandat illégal et anticonstitutionnel de Ouattara, a-t-il indiqué. Nous devons continuer à mettre la pression jusqu'à ce que Ouattara renonce à son projet. C'est le début des manifestations ici en Europe. Nous n'allons pas reculer. Ouattara va nous sentir. »

Diarra Mohamed (GPS Belgique) a, pour sa part, dénoncé « un mandat de trop » et réclamé la libération « de tous les prisonniers politiques, sans exception ». « Nous disons non à la dictature », a%u2011t%u2011il lancé, appelant à la solidarité avec les proches restés en Côte d'Ivoire.

Depuis Paris, Cheick Tidjane Thiam a appelé à « l'unité sacrée des forces vives » et placé la semaine à venir sous le signe de l'urgence : « Nous avons 7 jours pour libérer la Côte d'Ivoire. Dieu a créé le monde en 7 jours. Nous allons libérer la Côte d'Ivoire en 7 jours », a%u2011t%u2011il déclaré, en enchaînant sur une condamnation ferme du quatrième mandat et des condamnations pénales visant des manifestants : « Voilà des gens en Côte d'Ivoire qui ont construit leur pouvoir sur deux choses : la peur et l'argent. Des pauvres gens ont été condamnés à 36 mois de prison pour avoir manifesté pacifiquement. »

Les intervenants ont insisté sur le caractère pacifique de la manifestation en Europe tout en avertissant que la pression s'intensifierait si les autorités ivoiriennes n'entendaient pas leurs revendications. « Nous ne sommes pas des sauvages, nous pouvons avoir aussi une démocratie où tous les candidats s'affrontent. Et le meilleur gagne », a ajouté M. Thiam, reprenant la consigne de ne pas céder à la peur.

Au fil des prises de parole, le même message est revenu : dénoncer le « quatrième mandat » et demander la fin des « pratiques dictatoriales » et la libération des détenus politiques. Plusieurs orateurs ont également appelé à relayer l'information et à soutenir « les parents et amis » restés en Côte d'Ivoire.

La manifestation s'est déroulée sans incident majeur, selon les organisateurs. Les forces de l'ordre françaises, présentes sur le parcours, n'ont pas signalé d'altercations notables. Les organisateurs annoncent déjà d'autres actions de protestation en Europe dans les jours à venir, confirmant une dynamique de mobilisation permanente de la diaspora contre la situation politique en Côte d'Ivoire.

source : linfodrome.com

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