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Enseignement supérieur: Dans la galère des étudiants de l'Université de Cocody
- publiè le : 2013-01-22 23:15:21

"Bienvenue en enfer". C'est avec cette boutade que nous avons été accueillis ce vendredi 11 janvier 2013 au restaurant de l'université Félix Houphouët-Boigny de Cocody. Mais avant, le premier restaurant que nous rencontrons sur notre chemin, c'est "la cafétéria de l'université'' située juste à côté du département de math-info. A l'entrée, un tableau affichant les prix des plats attire tout de suite notre attention. Lait caillé : 500f CFA, Sucrerie : 1000f CFA, Plat de riz : 1000 f CFA, ainsi de suite. Des prix qui sonnent bien évidemment pour les étudiants comme un obstacle à la fréquentation des lieux. «Pour manger ici, il me faut cotiser pendant au moins une semaine. Avant, quand le marché "Maggi" existait, on mangeait les bons plats à partir de 300f jusqu'à 600f. Mon frère garba (ndlr : Semoule de manioc vendu à bas prix) est mieux», fait entendre Ouattara S., étudiant en mathématiques.
L'espace, que nous avons trouvé quasiment plein, a pour clientèle des enseignants, quelques visiteurs et des étudiants qui ont les moyens. Il est 11h, lorsque nous arrivons au restaurant du campus. A vue d'oeil, nous pensons à un point de dépôt de dossiers du centre des oeuvres universitaires d'Abidjan (CROU) dont le siège est contiguë au restaurant. On sait combien le "Kouadio'', comme l'appelaient les étudiants pour désigner le point de perception de leurs bourses payées par l'ancien directeur du CROU du nom de Kouadio. Mais, cette foule, en réalité, n'a rien à avoir avec le CROU. Un étudiant nous lance : «c'est pour manger qu'ils sont en rang comme ça on dirait des troupeaux». Les différents côtés des deux paliers du bâtiment sont bondés de monde. Le rang arrive jusqu'à la route aux abords du terrain de tennis.
Au milieu de cette foule, des étudiants se bousculent sans merci. D'autres en profitent pour infiltrer les rangs. La bagarre se crée, ils s'insultent, se tapent dessus rien que pour s'offrir un déjeuner à coût abordable pour tenir sur pied pour le reste de la journée et pouvoir continuer à suivre les cours. Dès qu'ils se rendent compte de notre présence sur les lieux, c'est la ruée vers nous.
Chacun voulant exprimer son amertume et bonjour les complaintes. «Moi, je suis là depuis 7h. Je suis sorti de chez moi à Yopougon à 4h pour avoir le premier bus. Jusqu'à présent, je suis encore dans le rang. Le restaurant ouvre à 11h30. J'ai pourtant cours à 12h. Regardez ou je suis», s'écrie un étudiant qui se fondait pratiquement au milieu de ses condisciples. Et un groupe d'étudiants en Anthropologie (ils ont insisté pour qu'on mentionne leur département), d'ajouter : «La nourriture est bonne ici, mais il faut décentraliser les restaurants. Il faut permettre à d'autres personnes de vendre la nourriture au sein de l'université. Nous sommes trop pour le seul restaurant. C'était la première des choses auxquelles les autorités devaient penser. C'est le minimum vital pour nous». A l'espace "les palmiers", deux restaurants sont ouverts. Mais, là encore, un long rang attend. Approché, un agent de la structure privée chargée de la restauration fait savoir que le restaurant offre entre 6000 et 8000 plats par jour aux étudiants de Cocody.
Problème de bus et victime de bus
La galère des étudiants de l'université de Cocody ne s'arrête pas qu'à la restauration. Elle s'étend particulièrement au niveau du transport, où l'on compte déjà quelques victimes. En effet, la rénovation de cette institution a vu ravaler par les travaux, le quai servant de gare à la Société de Transport urbain (SOTRA) pour le transport des étudiants. Désormais, les pensionnaires des lieux doivent se rendre en face du CHU de Cocody ou à l'école de police pour attendre des autobus à des arrêts ordinaires ne disposant pas d'espace pour les accueillir. Conséquence, c'est la bousculade dès qu'un bus se présente. Chacun voulant y trouver une place pour mettre fin à l'attente interminable pour quitter les lieux. Depuis la rentrée des amphis, l'on assiste au retour d'un vieux phénomène : "le boro d'enjaillement'' consistant à arpenter les autobus en mouvement pour se faire une place à bord.
Cette pratique rappelle le souvenir douloureux de nombreuses victimes qu'elle a faites. Notamment des élèves et étudiants écrasés par les bus et amputés pour ceux qui ont eu la chance d'en survivre. «Venez voir au quai en face du CHU de Cocody entre 16h et 17h. Vous verrez au moins 1500 étudiants pour un bus», nous confie un étudiant. L'accès à l'Université étant désormais interdit aux taxis et autres véhicules étrangers de transport en commun, le seul moyen de transport pour la plupart de ces étudiants, reste les bus. Ces bus qui s'avèrent être en nombre insuffisant pour transporter les étudiants, eu égard au manque d'espace pour les parquer et organiser les trafics comme c'était par le passé quand ils avaient accès aux quais de l'université où sont bâtis désormais des salles de cours et des amphithéâtres. D'où le marathon des étudiants depuis le CHU et l'école de Police. Plus d'un kilomètre à faire à pied pour avoir accès, pour certains, à leurs salles de cours.
Ce manque de moyens de transport, les étudiants s'en plaignent et réclament les dispositions du passé. Notamment les quais au sein de l'université, qui permettaient à chacun d'emprunter le bus qui pouvait le conduire à son quartier. Alors qu'aujourd'hui, ils sont obligés de s'exposer au soleil durant des heures pour attendre un bus. Sans savoir comment ils pourraient s'en sortir bientôt quand va s'annoncer la saison des pluies. Il y a quelques semaines, le grand désordre que cette situation crée devant le CHU de Cocody a fait une dernière victime. Un étudiant en droit qui a eu ces deux jambes broyées par un bus et dont certains annoncent son amputation et d'autre sa mort. Outre ces dégâts corporel, il y a l'engorgement que ce même désordre occasionne avec les embouteillags avec la route bouchée par la foule de passagers attendant les bus. Même des ambulances transportant des malades ont du mal à se frayer un chemin.
Toilettes non fonctionnelles et absence d'infirmerie
A ces soucis, s'ajoute le manque d'infirmerie, de toilettes qui demeurent encore fermées ou non fonctionnelles, parce que manquant encore d'eau. A propos de l'eau, dur dur là aussi pour les étudiants qui éprouvent le besoin de se désaltérer. Point d'endroit pour se soulager. Aucun point de vente d'eau à boire ni de boutique sur le campus comme par le passé. Toute chose qui crée le malaise et fait monter la grogne sur le campus de Cocody où il faut redouter un mouvement d'humeur amplifié un matin. Des situations embryonnaires du genre ayant déjà été tentées sur les lieux, malgré la fierté que les étudiants ne cachent pas pour leur cadre de formation réhabilité. Beaucoup disent du ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique Cissé Ibrahim Bacongo de parachever son oeuvre pour améliorer leurs conditions de vie sur le campus. «Il ne faut pas attendre le jour où le bus va écraser plusieurs étudiants comme ce fut le cas du récent drame au Plateau où il y a eu plus de soixante morts, pour venir jouer le médecin après la mort. C'est maintenant que le gouvernement doit prendre les mesures nécessaires pour améliorer notre condition de vie sur la "fac''. Si j'ai une diarrhée actuellement, je fais quoi? Si je tombe ici le temps même qu'on puisse me transporter à un médecin, je serais déjà mort. Puisqu'il n y a aucun moyen de transport», résume Achy, un étudiant indigné, qui s'est confié à nous.
Les étudiants du Département de Lettres modernes se demandent bien s'ils ne sont pas les plus lésés dans cette affaire de ''départ nouveau''. Cumulard de plusieurs années blanches depuis plus d'une décennie et du manque criant d'amphithéâtres pour les cours, ce département est aujourd'hui le dernier à démarrer les cours. Si au dire du ministre Bacongo les cours devaient commencer au même moment dans toutes les facultés (ce qui a d'ailleurs été le cas des départements de Criminologie, de Droit et des Sciences économie où certaines compositions sont déjà programmées, ce n'est pas le cas pour leur voisin des Lettres. Les étudiants de cette filière n'ont bénéficié de leur premier cours de l'année académique en cours 2012/2013 que le vendredi 11 janvier dernier à l'amphi 7 de l'Université où le professeur était obligé de donner le cour à tue-tête faute de micro et de tableau dans la salle.
L'ouverture des chambres en Février
Lors de la rencontre qu'il a eue avec le personnel, le vendredi 11 janvier 2013, le Directeur du Centre des oeuvres universitaires d'Abidjan (CROU), Kader Soumahoro, a promis tout mettre en oeuvre pour que les étudiants puissent avoir accès aux chambres déjà réhabilitées dans leur ensemble d'ici le mois de février. Pour ce faire donc, il a dit vouloir donner une dernière chance aux étudiants n'ayant pas encore déposés leur dossier de demande de résidence universitaire (puisque la date limite était le Jeudi 10 janvier dernier) de le faire à partir d'une date qu'il rendra public dans la semaine du 14 janvier. Une nouvelle qui vient bien évidemment réjouir plus d'un étudiant. «Ça sera un grand soulagement. On n'aura plus besoin de se lever à 4h du matin pour attendre un bus. On pourra manger, se soulager et se reposer comme on veut. Vivement que cette souffrance prenne fin. Je prie Dieu que mon dossier soit retenu», se réjouit Soro F étudiante en Anglais, en attendant que la promesse faite devienne une réalité.
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