A 82 ans, Alassane Ouattara pourrait se représenter pour un quatrième mandat à la présidence de Côte d'Ivoire. A moins de deux ans de l'élection présidentielle, ses partisans le présentent comme le candidat naturel du parti au pouvoir, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Dans un entretien accordé à Jeune Afrique (JA), Adama Bictogo, président de l'Assemblée nationale, a confirmé que leur leader reste apte pour la prochaine présentielle.
Un 4e mandat pour Alassane Ouattara ? Un mandat de trop, selon certains observateurs, mais cela ne gêne pas certains ténors du RHDP. Pour Adama Bictogo, constitutionnellement, « il a le droit d'être candidat en 2025 et, en tant que président en exercice, il demeure le candidat naturel du parti ». « Mais, comme vous le savez, l'acte de candidature obéit à une décision personnelle. C'est donc à lui de la prendre. Mais pour le président de l'Assemblée nationale et membre du RHDP que je suis, en l'état, il est notre candidat naturel », a ajouté Adama Bictogo.
Pour ce qui est de ses propres ambitions, Bictogo estime qu'elles ne sont pas à l'ordre du jour. « Nous ne pouvons pas nous projeter tant que le chef de l'État ne s'est pas prononcé. Je continue à mener à bien ma mission en tant que président de l'Assemblée, conformément à ma feuille de route », a-t-il indiqué.
Le président de l'Assemblée nationale confie à JA qu'il reste à l'écoute du président Alassane Ouattara. « J'ai toujours répondu présent à son appel et à toutes les missions qu'il m'a confiées. Il lui reviendra d'indiquer le cap. Je ne doute pas qu'il désignera le candidat du RHDP en tenant compte des attentes des populations et des réalités sur le terrain. », a-t-il dit.
Adama Bictogo lance un appel à l'union au sein du RHDP « afin d'éviter de tomber dans le piège de la division systématique », qui ferait le jeu des adversaires.
La Troisième République !
Si à 82 ans, Alassane Ouattara peut se permettre d'envisager un quatrième mandat, c'est bien à cause de la « Troisième République » issue de la révision constitutionnelle opérée en 2016 qui a changé la limite d'âge qui était fixée à 75 ans. D'ailleurs, pour ses partisans, le mandat qui s'achève n'est pas un « troisième mandat », car il s'agit d'une nouvelle République.
Pour rappel, Alassane Ouattara a été réélu pour un troisième mandat en 2020, alors qu'il avait promis de ne pas se représenter afin de céder le pouvoir à la « jeune génération ». Il avait même déjà désigné Amadou Gon Coulibaly, son ex-Premier ministre, comme candidat de la mouvance présidentielle. A la grande surprise de tous, Alassane Ouattara a été investi par le RHDP après le décès de Gon Coulibaly pour participer à l'élection présidentielle, sous prétexte qu'il fallait répondre à l'appel de ces concitoyens qui le réclameraient encore.
source : afrique-sur7.ci