« L'Etat ivoirien est obligé de s'endetter pour payer les fonctionnaires et agents » (Katinan)

  • publiè le : 2024-05-21 18:29:16
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« L'Etat ivoirien est obligé de s'endetter pour payer les fonctionnaires et agents » (Katinan)
La question de la dette ivoirienne suscite de vives préoccupations au sein du Parti des peuples africains-Côte d'Ivoire (PPA-CI), dirigé par l'ancien président Laurent Gbagbo. Lors de la 25e édition de la « Tribune du PPA-CI » organisée jeudi 16 mai 2024, à Cocody-La Riviera III, Justin Koné Katinan, président du Conseil stratégique et politique (CSP) du parti, a dénoncé la situation financière alarmante de la Côte d'Ivoire, affirmant que l'Etat ivoirien est contraint de s'endetter pour payer ses fonctionnaires et agents.


Katinan Koné a souligné que la Côte d'Ivoire continue de bénéficier du programme pour les pays pauvres très endettés (PPTE) depuis son éligibilité en 2012. Selon lui, malgré les affirmations contraires du gouvernement, les données de la Banque mondiale au 9 mai 2024 indiquent que le pays fait toujours partie des 37 nations, dont 36 en Afrique subsaharienne, bénéficiant de ce programme. « Le gouvernement ivoirien se débat pour affirmer le contraire, mais les données sont là. La Côte d'Ivoire reste un pays pauvre dont la dette inquiète », a-t-il déclaré.

Selon le président du CSP du PPA-CI, 84% des recettes fiscales du pays sont allouées au remboursement de la dette, ne laissant que 16% pour le fonctionnement de l'Etat. Il a précisé que cette situation oblige le gouvernement à contracter de nouveaux emprunts pour honorer ses engagements envers les fonctionnaires et les agents de l'Etat.

« En d'autres termes, l'Etat ivoirien est obligé de s'endetter pour payer les fonctionnaires et agents de l'Etat quand il finit de payer les dettes échues. Le recours à la dette pour rembourser la dette est un risque réel qui fait douter les créanciers puisque le moindre choc externe compromettra le refinancement de la dette », a-t-il dit.

La menace des « fonds vautours »
Katinan a également mis en garde contre les créanciers qui pourraient céder leurs créances à des « fonds vautours » en raison du risque d'insolvabilité croissant. Ces fonds d'investissement rachètent les créances à bas prix et exigent des remboursements au prix fort, exacerbant les difficultés financières des pays endettés. La Côte d'Ivoire, ayant ratifié la convention de création de la Facilité africaine de soutien juridique le 8 mai 2024, cherche à se protéger contre ces créanciers agressifs.

Le PPA-CI propose une série de mesures pour redresser la situation financière du pays. Parmi celles-ci, un audit exhaustif de la dette dès l'accession au pouvoir, l'alignement des financements des services publics sur les recettes internes, la limitation des emprunts aux investissements, et un contrôle rigoureux des dépenses budgétaires. Le parti envisage également de renforcer le marché des capitaux de la sous-région afin de réduire l'endettement en devises étrangères grâce à une meilleure politique de bancarisation.

Une vision pour l'autonomisation économique
En outre, le PPA-CI met l'accent sur la construction d'usines de fabrication de médicaments et de produits pharmaceutiques, ainsi que l'intégration de la médecine traditionnelle dans la politique de santé publique. Il préconise également la mutualisation des industries de santé avec les pays voisins pour mieux répondre aux crises sanitaires comme la Covid-19.

En conclusion, Justin Koné Katinan a rappelé que Laurent Gbagbo, officiellement désigné candidat du PPA-CI à l'élection présidentielle de 2025, est déterminé à auditer la dette ivoirienne dès son entrée en fonction, malgré son actuelle inéligibilité due à une condamnation judiciaire.

Cette tribune du PPA-CI met en lumière les défis économiques majeurs auxquels la Côte d'Ivoire est confrontée et propose des solutions pour un redressement durable, soulignant l'urgence d'une gestion financière plus responsable et transparente.

Prince Beganssou
source : afriksoir.net

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