En exil au
Burkina Faso depuis 2010, l'ancien chef d'Etat guinéen Moussa Dadis Camara a déclaré ce 11 mai 2015 sa candidature à la prochaine élection présidentielle en Guinée-Conakry.
Moussa Dadis Camara, l'ancien chef de la
junte guinéenne, au pouvoir de décembre 2008 à décembre 2009, a annoncé lundi 11 mai sa
candidature à la prochaine élection présidentielle en Guinée. Le désormais ex-capitaine, qui a démissionné de l'armée en avril dernier, s'est prononcé devant la presse à Ouagadougou, où il vit en exil depuis janvier 2010.
C'est Maxime Manimou, porte-parole du FPDD, au cours de ce point de presse dans un grand hôtel de Ouagadougou, qui a annoncé que le deuxième congrès de ce parti né en 2012, tenu le 3 mai 2015, a désigné Moussa Dadis Camara pour être le président et également pour défendre ses couleurs lors de la prochaine présidentielle.
Vertus de Dadis Camara:
Les raisons de ce choix réside, selon Manimou, dans ses « vertus et probité morales, d'intégrité, de transparence, de patriotisme, de sincérité et d'équité dans la gestion des affaires de l'Etat », « son pragmatisme dans la prise de décisions sur les questions brûlantes de la nation » et sa « qualité de rassembleur de tous les Guinéens autour de l'idéal d'une Guinée prospère ».
J'accepte. «Je mesure toute la
signification de cette marque de confiance que j'accepte volontiers», a répondu l'ex-capitaine Moussa Dadis Camara dans sa déclaration. Il a par conséquent appelé ses « compatriotes » à être en ordre de bataille pour la « conquête de la magistrature (et à) apporter aux Guinéens d'où qu'ils se trouvent le bien-être social ».
L'ancien chef d'Etat a affirmé que « les souffrances n'ont que trop duré » et qu'il « est temps d'aller affronter par tous
les moyens légaux les obstacles qui assaillent sans cesse les populations de notre chère Guinée ».
Pas de discrimination. Néanmoins, il a rappelé par deux fois, comme pour montrer quel prix il y attache, que le FPDD doit bannir toute idée de discrimination basée sur l'ethnie ou la religion.
« Un bon leader politique n'a pas d'ethnie ni de religion. Il est de toutes les confessions religieuses et de toutes les communautés de notre chère Guinée. Les portes du FPDD restent grandement ouvertes à toutes les communautés et religions qui sont les bienvenues pour faire de notre parti un véritable parti national ».
Plusieurs signaux récents laissaient croire à une telle candidature, alors que le principal intéressé veillait scrupuleusement à garder le silence. La semaine dernière, Moussa Dadis Camara avait été désigné président d'un nouveau parti politique guinéen, le parti des Forces patriotiques pour la démocratie et le développement (FPDD). Quelques jours plus tard, le 8 mai, à Nzérékoré, capitale administrative de la Guinée forestière, fief de l'ex-putschiste, des centaines de femmes avaient réclamé son retour au pays.
Moussa Dadis Camara, le 11 mai 2015 à Ouagadougou © Burkina24