Amener les professionnels de la santé à une meilleure prise en charge des toxicomanes. Tel est l'objectif de la professeure Tigori Béatrice, toxicologue et enseignante à la Faculté de pharmacie d'Abidjan.
En collaboration avec l'Institut national de formation des agents de santé (Infas), elle a organisé le samedi 12 octobre 2024 une conférence publique à l'endroit des professionnels de la santé. Tenue dans l'enceinte de la direction de l'Infas d'Abidjan-Treichville, cette rencontre s'est voulue un cadre d'échanges entre professionnels de la santé pour une meilleure prise en charge des patients toxicomanes.
Toxicomanie, problème de santé publique
Véritable problème de santé publique, la consommation de substances psychoactives et les problèmes de dépendance touchent environ 271 millions de personnes âgées de 15 à 64 ans dans le monde, soit 6% de la population mondiale selon le rapport de l'ONUDC. En Côte d'Ivoire, la toxicomanie prend une proportion inquiétante chez la population juvénile.
Des études menées en milieu scolaire courant 2019-2020 à Abidjan, avaient révélées que 21% des élèves des lycées garçons étaient accros à la drogue contre 12% dans les écoles de jeunes filles et 15% dans les écoles mixtes. Et selon la croix bleue, il y aurait plus d'un million de toxicomanes à Abidjan.
Rôle de la cellule familiale
Face à l'ampleur de ce fléau, la toxicologue Tigori Béatrice, a appelé les professionnels de la santé à s'investir davantage dans la prise en charge des toxicomanes. Gage d'une lutte optimale contre la consommation de la drogue. « Il faut organiser la prévention », a recommandé la toxicologue.
Poursuivant, la professeure Tigori Béatrice, a mis en exergue le rôle prépondérant de la cellule familiale dans la lutte contre la toxicomanie. Selon elle, le cercle familial est le premier élément qui devrait influer l'aspect comportemental des jeunes en vue de leur éviter la consommation des stupéfiants.
« Quelle est la personnalité que nous formons à la maison pour qu'une fois dehors même si les évènements se présentent l'enfant ne passe pas à la consommation de la drogue ? », s'est-elle interrogée. Tout en estimant que la cellule familiale joue un rôle clef. Elle demeure en effet persuadée que c'est elle qui forme la personnalité.
« C'est le socle des valeurs morales, éducatives. C'est elle qui peut amener l'enfant à dire non aux produits qui circulent. La cellule familiale joue un rôle très important. C'est un bouclier protecteur pour éviter que l'enfant ne chute. C'est elle qui ramène l'enfant sur le droit chemin s'il a chuté. Tout repose entre les mains des parents. », a-t-elle martelé pour clore ses propos.
source : linfodrome.com