Entre 60 et 80% des cacaoculteurs en Côte d'Ivoire vivent dans la pauvreté en raison de la faible part du prix mondial du chocolat qui leur revient, des fluctuations des cours du cacao et de la domination du secteur par quelques grands exportateurs internationaux. Malgré les initiatives telles que le Différentiel de Revenu Décent et une augmentation du prix minimum garanti par l'État, la pauvreté persiste, surtout chez les petits exploitants. Les planteurs sont confrontés à l'instabilité des marchés, à l'inéquité dans la répartition de la valeur et à la concentration du pouvoir entre quelques acteurs clés, ce qui les force souvent à vendre ou hypothéquer leurs terres en période de crise. Cette situation entraîne des migrations vers les villes, le recours au travail des enfants, une insécurité alimentaire et des conséquences sociales graves, soulignant la nécessité d'une transformation profonde des pratiques commerciales pour une amélioration durable.
Selon Le Monde, entre 60 et 80% des cacaoculteurs ivoiriens vivent sous le seuil de pauvreté, ce chiffre étant corroboré par plusieurs enquêtes et rapports internationaux. La précarité des planteurs s'explique notamment par la faible part du prix mondial du chocolat qui leur revient (souvent autour de 6%), les fluctuations des cours du cacao, et la domination du secteur par quelques grands exportateurs internationaux.
Causes principales
Les planteurs ivoiriens sont particulièrement vulnérables aux crises économiques, aux variations de la demande mondiale et à la spéculation sur les marchés.
Malgré la mise en place du Différentiel de revenu décent (DRD) en 2020 et une hausse du prix minimum garanti par l'État, l'impact sur la pauvreté reste limité, surtout chez les petits exploitants et propriétaires de plantations vieillissantes.
Causes profondes de la précarité
Inéquité dans la répartition de la valeur
Les planteurs ne perçoivent qu'une part infime (environ 6%) du prix final d'une barre chocolatée. Le reste est capté par les exportateurs, les industriels-transformateurs et les distributeurs.
Instabilité des marchés
Leurs revenus sont extrêmement vulnérables aux fluctuations des cours mondiaux du cacao, à la spéculation et aux variations de la demande internationale.
Concentration du pouvoir
Le secteur est dominé par un petit nombre de grands négociants et exportateurs internationaux qui disposent d'un pouvoir de marché écrasant face à des producteurs atomisés.
Limites des mécanismes de soutien
Les dispositifs comme le Différentiel de Revenu Décent (DRD) et le prix garanti par l'État, bien que positifs sur le papier, ont un impact limité sur le terrain, surtout pour les petits producteurs.
Vulnérabilité structurelle
L'absence d'accès au crédit, à l'épargne ou à des sources de revenus alternatives les force souvent à vendre ou hypothéquer leurs terres en période de crise, aggravant leur précarité à long terme.
Beaucoup n'ont pas accès à des activités complémentaires ou à des systèmes d'épargne, ce qui les mène à vendre ou hypothéquer leurs plantations pour survivre lors des périodes de crise.
Conséquences sociales
La pauvreté chronique des cacaoculteurs entraîne des problèmes familiaux, des migrations vers les grandes villes, et parfois le recours à la main-d'oeuvre infantile.
Insécurité alimentaire et économique
La pauvreté des producteurs se répercute directement sur la sécurité alimentaire de milliers de familles.
Déstabilisation des communautés rurales
La crise entraîne l'exode rural, des migrations vers les villes et une fragilisation du tissu social et familial.
Enjeux sur le travail des enfants
La précarité économique est un facteur majeur conduisant au recours à la main-d'oeuvre infantile dans les plantations, un problème endémique difficile à résoudre.
Accès à l'éducation
La pauvreté persistante parmi les producteurs de cacao en Côte d'Ivoire compromet la scolarisation des enfants, entraînant un cycle intergénérationnel de pauvreté. La crise du cacao affecte la stabilité des zones rurales, l'éducation des enfants et la sécurité alimentaire de nombreuses familles. Malgré les initiatives politiques et économiques visant à améliorer leur sort, le manque de revenus continue d'entraver le bien-être de ces communautés.
Un défi structurel
La pauvreté persistante des cacaoculteurs en Côte d'Ivoire est enracinée dans la structure économique de l'industrie du cacao-chocolat, nécessitant une transformation profonde des pratiques commerciales pour une amélioration durable. Les politiques actuelles se révèlent insuffisantes pour résoudre les déséquilibres de pouvoir et la répartition inégale de la valeur le long de la chaîne d'approvisionnement, entraînant des conséquences telles que des problèmes familiaux, la migration vers les villes et le travail des enfants. Cette crise affecte la stabilité des zones rurales, l'éducation des enfants et la sécurité alimentaire des familles, soulignant la nécessité d'un engagement plus fort de tous les acteurs, y compris les entreprises multinationales du secteur du chocolat.
source : apr-news.fr