DES FEMMES IVOIRIENNES MARCHENT À PARIS CONTRE LA CANDIDATURE CONTROVERSÉE D'ALASSANE OUATTARA

  • publiè le : 2025-09-02 00:09:11
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DES FEMMES IVOIRIENNES MARCHENT À PARIS CONTRE LA CANDIDATURE CONTROVERSÉE D'ALASSANE OUATTARA
Dans la capitale française, des centaines de femmes ivoiriennes ont manifesté ce samedi 30 août pour dénoncer la candidature à un quatrième mandat d'Alassane Ouattara et appeler à la participation de tous les leaders politiques aux élections présidentielles de 2025.

Plusieurs centaines de manifestantes, issues du PPA-CI, du PDCI-RDA et du GPS, ont parcouru samedi environ trois kilomètres, de la place d'Estienne d'Orves jusqu'au Conseil constitutionnel, près du Palais Royal, entre 15 heures et 18 heures.

Le cortège a réuni militantes, sympathisantes et citoyens engagés pour la cause démocratique, venus protester contre la candidature d'Alassane Ouattara à un quatrième mandat présidentiel en Côte d'Ivoire, selon les organisateurs.


Le chef de l'État ivoirien brigue un nouveau mandat, qu'il justifie par la nécessité de préserver « la stabilité nationale face à des défis sécuritaires, économiques et monétaires ». Ce que conteste l'opposition ivoirienne, notamment les partis de Laurent Gbagbo et de Tidjane Thiam, réunis dans un Front commun, dont les deux leaders sont exclus de la liste électorale, et qui annoncent l'intensification des marches de protestation à Abidjan, après le succès de celle du 9 août dernier à Yopougon.

La France, en tant qu'ancienne puissance coloniale et alliée stratégique d'Alassane Ouattara, a un poids diplomatique fort en Côte d'Ivoire. Les manifestantes espèrent que Paris fera pression pour éviter un passage en force vers un 4%u1D49 mandat.

« Trop, c'est trop »
Tout au long de la marche organisée par le Front Commun France, les participantes ont scandé des slogans en faveur de la paix, de la démocratie et du respect de la constitution. Le défilé s'est déroulé dans le calme, sans incident signalé, reflétant l'engagement de la diaspora ivoirienne pour des élections transparentes et justes, selon les organisateurs.

« Les articles 55 et 183 de la constitution ivoirienne interdisent un quatrième mandat présidentiel », a rappelé, à cette occasion, Célestine Kipré, présidente du comité d'organisation et membre du PPA-CI.
« Nous disons non à la candidature d'Alassane Ouattara. Il a violé la constitution en brigant trois mandats, et maintenant, il veut un quatrième. Trop, c'est trop », a-t-elle affirmé, insistant sur la nécessité d'élections inclusives et pacifiques et sur le respect du droit pour tous les candidats, notamment Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam et Guillaume Soro.

L'Union des Femmes du PDCI était aussi fortement représentée à cette marche dans la capitale française. Irma Adja Laurence, coordinatrice générale pour le District 15 en diaspora, a également dénoncé ce qu'elle qualifie de « quatrième mandat illégal ».

« Nous sommes là pour dire à la France et au président Ouattara que la Côte d'Ivoire appartient aux Ivoiriens. Nous demandons des élections inclusives et que tous les candidats puissent participer », a-t-elle déclaré, tout en soulignant la détermination des Ivoiriens à faire respecter la constitution et à prévenir toute exclusion politique.

Une action prévue au Quai d'Orsay
À son tour, Pascal Logbo, représentant des partis en diaspora, a pris la parole pour alerter la France et le monde sur la situation en Côte d'Ivoire. « Les Français, qui ont en tête de se battre pour les intérêts de notre pays, qu'ils sachent aujourd'hui qu'en face du combat pour leurs intérêts, ils auront un autre combat, celui de la survie du peuple », a-t-il déclaré.

Alors que l'annonce de la candidature du président sortant ravive les tensions à l'approche du scrutin, Paris n'a pas réagi, une attitude perçue dans les rangs des opposants comme un soutien implicite à ce quatrième mandat.

« Ils veulent leurs intérêts, mais nous, on veut survivre. On ne va jamais les laisser aller jusqu'au bout », a martelé Pascal Logbo. « Le Burkina Faso s'est battu et s'est libéré. Le Mali s'est battu et s'est libéré. Le Niger s'est battu et s'est libéré. C'est notre peuple qui doit se lever pour faire le travail et pour que la Côte d'Ivoire revienne à la Côte d'Ivoire », a ajouté le représentant du PPA-CI, PDCI et GPS.

Selon lui, la France et les institutions internationales ne peuvent rien changer à la situation politique ivoirienne, mais elles doivent être informées des positions de la diaspora. « On leur dit que 2025 ne ressemblera pas à 2010. 2025, ça sera 2025, et on fera en sorte », a-t-il averti, faisant référence aux violences postélectorales qui avaient marqué le pays il y a quinze ans.

La marche des femmes du PPA-CI, du PDCI-RDA et du GPS ce samedi s'inscrit dans une longue chaîne de mobilisations entamée vendredi 22 août devant l'ambassade de Côte d'Ivoire en France. Et le mouvement ne faiblira pas%u202F: Pascal Logbo annonce une prochaine mobilisation le samedi 6 septembre devant le Quai d'Orsay pour déposer une motion officielle.

source : linfodrome.com

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